Le jargon informatique a de quoi en rebuter plus d’un, ne vous laissez pas impressionner par les gros mots ! Le cloud computing, vous en avez peut-être déjà entendu parler et vous l’utilisez même tous les jours sans le savoir. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas aussi compliqué que ça en a l’air. « L’informatique dans les nuages », en français, est apparue au début des années 2000 et pourtant ce n’est que depuis peu qu’on entend parler du cloud computing au quotidien. La presse commence à nous en parler, les publicitaires l’emploient aussi de plus en plus… à croire que pendant 10 ans nous étions incapables de comprendre cette notion et qu’aujourd’hui ça y est, on peut enfin lâcher le mot au grand public !
Et bien je vous le dit, le cloud computing c’est simple comme bonjour et vous savez déjà ce que c’est ! Vous avez un compte Gmail ? Vous utilisez YouSendIt pour l’envoi de vos fichiers volumineux ? Vous trouvez que Wikipédia c’est génial ? Vous êtes sur Facebook ? Et bien vous utilisez le cloud tous les jours ! Voilà, c’est aussi simple que ça.
Le principe du cloud computing
Donc j’ai un compte Gmail, et je suis sur Facebook. Ok, mais en quoi c’est du cloud ?
Tous les sites collaboratifs ou les services en ligne qui vous permettent d’envoyer des fichiers vers le Web (créer un album photos sur Facebook, envoyer un email, une pièce jointe, rédiger un article sur Wikipédia…) utilisent le cloud. Ces données, lorsque vous les envoyez, ne sont pas stockées sur votre disque dur. Elles partent sur Internet et son stockées sur des serveurs distants, situés on ne sait où dans le monde.
Pour les entreprises, c’est le même principe. L’activité est telle qu’il est impensable pour toutes les entreprises de disposer de leurs propres serveurs, pour stocker toutes leurs données. Alors elles utilisent le cloud pour enregistrer leurs bases de données, accéder à des ressources qui se trouvent sur Internet, sauvegarder et partager des données, accéder à des outils et applications… en payant à la consommation au lieu de devoir investir massivement en matériels et logiciels.
La petite histoire du cloud
Si les entreprises ont été les premières à l’utiliser au début des années 2000, la généralisation des accès Internet des particuliers a énormément contribuée au succès du cloud. Sans compter que les équipements informatiques sont de plus en plus performants et de moins en moins chers. Ainsi, les serveurs qui hébergent ces données ont des capacités considérables et leurs coûts de stockage a largement été réduit. Cela permet aux entreprises d’utiliser des services en ligne au lieu de leurs propres serveurs informatiques. Rien à installer, pas de matériel coûteux à stocker ! Les applications et les données se trouvent désormais dans un « nuage » composé de serveurs distants interconnectés et non plus dans les ordinateurs.
Les premières applications Web 2.0 déployées en cloud computing, on les connait tous, il s’agit du courrier électronique ou des outils collaboratifs comme Wikipédia, entre autres.
Le terme « cloud computing » vient du fait que lorsque les ingénieurs conçoivent des réseaux, ils dessinent un nuage sur un tableau. Ce nuage est devenu synonyme de réseaux, et surtout, du réseau des réseaux : Internet. Le cloud computing c’est donc ce qui a remplacé, ou doublé, le disque dur de votre ordinateur par des ressources décentralisées situées sur Internet, ou dans les « nuages ».
Les avantages
Si le cloud s’est si bien développé, c’est parce qu’il présente de nombreux avantages. Pour les particuliers, cela permet d’utiliser facilement des services toujours plus nombreux et généralement gratuitement, sans prendre de place sur le disque dur et sans risque de perte si votre ordinateur tombe en rade. En plus, une simple connexion Internet suffit pour y accéder, où que vous soyez dans le monde il vous suffit de vos identifiants pour vous connecter et récupérer vos données.
Pour les entreprises, cela permet également de travailler n’importe où, sur n’importe quel support connecté, et en même temps que d’autres collaborateurs. Sans compter que l’espace de stockage est quasiment illimité. En termes de matériel, il est inutile de renouveler le parc informatique pour améliorer la vitesse de traitement des données. Autres éléments importants : les coûts et la sécurité. Fini les dépenses en logiciels, licences d’exploitation, matériels… avec le cloud, on ne paie que pour la quantité de données et le temps de traitement utilisés. Enfin, en stockant les données informatiques à distance, les entreprises ne craignent plus les pannes de leurs matériels, il est toujours possible de les récupérer à l’aide d’une connexion Internet uniquement. Des sauvegardes sont également effectuées régulièrement par les fournisseurs de services cloud, et vous ne craignez plus non plus les attaques informatiques et les vols dans votre entreprise !
Les inconvénients
Curieusement, c’est aussi par la sécurité que je commence la liste des inconvénients du cloud. Vous savez maintenant que les données sont hébergées sur des serveurs distants, mais ces serveurs, où sont-ils exactement ? Et vos données ?
Les données sont donc hébergées sur un territoire qui vous est inconnu, surement dans un autre pays, soumis à une autre législation. Du coup vous ne savez pas à quelles lois elles sont soumises.
Vous ne savez pas non plus exactement quelle utilisation en est faite, puisque vous acceptez de les confier à un tiers. Vous ne les maîtrisez plus totalement. Et surtout, tout comme les logiciels installés localement, les services de cloud computing peuvent être attaqués ou utilisés pour lancer des attaques.
Autre contrainte : vous dépendez de la qualité du réseau pour accéder aux services. Si la connexion Internet est défaillante, il est impossible d’y accéder. Et notez également que les conditions d’utilisation de tous ces services précisent généralement qu’il n’y a pas d’obligation de résultat (car aucun service de cloud ne peut être garanti à 100%).
Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, craint cette externalisation des données et déclare au sujet du cloud computing : « Cela me tracasse vraiment que tout passe dans le nuage, je crois que ça va être épouvantable. Je pense qu’il va y avoir des problèmes monstrueux dans les cinq prochaines années. […] Avec le nuage, rien ne vous appartient. Moi j’aime savoir que les choses sont à moi […] plus on transfère dans le nuage, moins on garde le contrôle. »
En effet, plusieurs exemples peuvent rebuter quelque peu : les utilisateurs de MySpace et Megaupload ont perdu leurs fichiers, la panne du cloud d’Amazon en 2012 rendant indisponibles des sites comme Pinterest et Reddit pendant plusieurs heures, le piratage de l’iCloud il y a un an, les révélations du programme de surveillance Prism et l’espionnage des plus grands acteurs du Web (et donc de tout le cloud)…