Vous vous en doutez peut-être, la production de matériels électronique a un coût pour l’environnement, et les smartphones ne sont pas en reste ! Les chiffres ont de quoi donner le vertige… En 2018, 1.5 milliards de ces appareils mobiles ont été produits dans le monde (un record !). Et 1.35 milliards plus proche de nous, en 2021*. Sur la décennie écoulée, la production annuelle de mobiles a été multipliée par 10. Alors, quel impact écologique représente cette fabrication massive de téléphones ? Et comment le réduire ?
*(source : Greenpeace)
La fabrication de téléphones neufs : écologiquement impactante d’un bout à l’autre
La composition de nos téléphones
De quoi est fait un smartphone moderne ? De plus de 70 matériaux différents !
Parmi les principaux, on peut citer la céramique, le verre, le plastique bien sûr, et d’autres matières synthétiques polluantes. Pour ce qui est des métaux, un téléphone en utilise au total une cinquantaine. Ces métaux constituent 40 à 60 % du téléphone et sont liés dans des alliages complexes, qui rendent leur recyclage difficile.
La quête des ressources
Mais d’où viennent ces composants ? Les exploitations minières qui prélèvent les métaux précieux comme l’or, mais aussi les fameuses terres rares, ont un fort impact local : épuisement des ressources, destruction des écosystèmes, écoulements et rejets toxiques, émission de CO2, pollution de l’air, de l’eau et des sols… Une véritable liste noire pour notre environnement.
Aujourd’hui, 90 % des ressources en terres rares proviennent d’exploitations en Chine. Outre une situation inquiétante de quasi-monopole et une consommation de carburant ahurissante en transport, cela en dit long sur la rareté de ces terres qui portent si bien leur nom.
L’exploitation des ressources a un coût majeur pour les habitants. D’après l’UNICEF, des dizaines de milliers d’enfants seraient en effet contraints de travailler dans des mines au Congo pour des minerais essentiels aux téléphones, comme le coltan et le cobalt. Ces « minerais de sang », comme on les appelle, sont connus pour financer les conflits armés locaux…
Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres ! On peut aussi citer le cas de l’Argentine, de la Bolivie ou du Chili. Dans ces trois pays d’Amérique du Sud est produit le lithium, qui sert notamment aux batteries. Or, cette production de lithium nécessite des quantités massives d’eau, eau dont manque cruellement la population locale.
La fabrication du téléphone
De l’acheminement des ressources à votre domicile, chaque téléphone passe par des étapes de raffinement des matériaux puis d’assemblage des composants. Les différentes étapes de ce processus nécessitent des trajets nombreux, aussi énergivores que polluants, sur tous les continents. D’après greenly.earth, un téléphone ferait ainsi 4 fois le tour du globe avant d’arriver à sa destination finale. Un non-sens écologique.
En termes d’émissions, la production seule d’un mobile neuf génère ainsi entre 50 et 80 Ko de CO2 (Le Monde).
L’Agence pour la Transition Écologique (ADEME) et l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse (ARCEP) ont publié un communiqué commun, pas plus tard que cette année, pour sensibiliser à l’enjeu de la production d’électronique.
Et pour cause : les français changent de téléphone en moyenne tous les deux ans seulement, alors que près de 9 mobiles sur 10 fonctionnent encore. Entre les effets de mode, les changements de design et la publicité, difficile de les blâmer.
Seulement, si nous ne faisons rien, la situation ne risque pas de s’arranger :
- Mode des écrans tactiles toujours plus grands = plus de pollution ;
- Accroissement de la population mondiale = toujours moins de ressources ;
- Smartphones de moins en moins conçus pour être réparés ou recyclés = hausse des prix et accroissements des conflits pour les ressources.
Un début de solution ?
Les idées ne manquent pas pour réduire l’impact écologique de la fabrication de téléphones. La plus simple : éviter le gâchis électronique en ne changeant de mobile que quand il y a un vrai besoin, en privilégiant les réparations et en protégeant mieux les appareils existants. Si votre appareil est véritablement en fin de vie ou que vous voulez absolument en changer, donnez votre ancien téléphone à un opérateur de téléphonie mobile plutôt que de le jeter ou de l’oublier dans un fond de tiroir : l’opérateur est dans l’obligation de le reprendre et de l’envoyer au recyclage.
Depuis une vingtaine d’années, il est aussi possible de reconditionner ses appareils électroniques : des entreprises spécialisées nettoient, réparent et remettent (presque) à neuf ces équipements, remplaçant même des pièces quand c’est nécessaire. Avec ces entreprises, il est donc possible de réparer son mobile, de vendre, ou d’acheter un nouvel appareil, sans occasionner une nouvelle production, tout en récupérant un produit d’une qualité impeccable.
Le reconditionnement, encore une exception, bientôt la norme ?
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