La santé mentale, un enjeu majeur du 21ème siècle
Réseaux sociaux et santé mentale, un lien indéniable. Ils ont entre 14 et 24 ans et TikTok, Twitter, Snapchat, Instagram ou encore YouTube n’ont plus aucun secret pour eux. Ils y dévoilent leur vie, partagent leurs photos et voient celles des autres. Et si l’addiction au smartphone a trouvé un nom, des chercheurs affirment aujourd’hui que ces réseaux sociaux représentent un danger pour le bien-être des jeunes.
D’après une étude de la Royal Society for Public Health (RSPH) – une association caritative britannique dédiée à la santé publique -, portant sur près de 1500 adolescents entre 14 et 24 ans, Snapchat et Instagram seraient les plus impactants et les plus nocifs pour la santé mentale des jeunes. En répondant à des questions concernant la santé et le bien-être, les jeunes ont attribué une note à chaque réseau, et ces deux-là arrivent bons derniers. « Focalisés sur l’image », ils créeraient un grand sentiment de solitude et de dépression chez les adolescents. Notons qu’au moment de cette étude, TikTok n’était pas encore le phénomène qu’il est devenu et serait probablement dans cette liste si le même test était répliqué de nos jours.
Mais revenons-en à l’étude. Sur Snapchat comme sur Instagram, le principe est le même : montrer la meilleure image de soi, en utilisant tous les artifices possibles (filtres animés, filtres photos…) et en suivant de près les tendances (chorégraphies, sons, musiques…). Cela tend à la fois à modifier la propre perception de soi-même, mais aussi à créer beaucoup de complexes et d’anxiété à la vue des clichés des autres. Sur Internet, nombreuses sont les stars, mannequins ou blogueurs qui affichent une plastique de rêve, sur des photos généralement retouchées, et des instants de vie toujours plus incroyables… alors que la réalité est parfois tout autre.
Ce malaise peut être également généré dans un cercle proche, comme le constate la RSPH :
Étude RSPH
Le fait de voir en permanence des amis en vacances ou sortir peut amener les jeunes à se sentir exclus alors que d’autres profitent de la vie. Ces sentiments peuvent provoquer une attitude de « désespoir par comparaison » chez les jeunes.
Une sensation d’exclusion et une recherche insensée de perfection qui aboutissent à une mauvaise estime de soi et à de profonds troubles d’anxiété. Pour contrer au maximum ces risques, l’association encourage la prise d’initiatives.
Un changement de perspective
Suite à cette étude, la RSPH appelle ces réseaux sociaux à agir pour la santé mentale des jeunes utilisateurs. Elle préconise notamment le signalement des photos retouchées grâce à un pictogramme dédié. Le gouvernement oblige ainsi les publicitaires à signaler les retouches sur leurs supports. La RSPH souhaite également la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation en milieu scolaire pour une meilleure utilisation des réseaux sociaux, plus saine et plus encadrée.
Réseaux sociaux et santé mentale : des évolutions
Alors que les réseaux sociaux prennent toujours une place plus importante dans nos vies, la sensibilisation chez les jeunes ne peut être que bénéfique. Les mentalités évoluent d’ailleurs doucement, avec l’apparition de réseaux alternatifs où l’image (de soi) n’est plus la priorité. On peut penser au fameux “BeReal”, qui consiste littéralement à se montrer sans fard, ou alors aux salons de discussion vocaux toujours plus nombreux, qui permettent d’échanger sans craindre le regard des autres… ou le sien !
Dernière mise à jour : 27 février 2023