Lundi 06 février est le début des Journées Mondiales sans téléphone mobile. Ces journées existent depuis 2001, mais depuis, notre relation avec les mobiles a bien évoluée. À tel point que 42% des Français en seraient accros, et cela monte jusqu’à 78% chez les moins de 25 ans !
Êtes-vous nomophobe ?
Toujours joignables, toujours connectés, prêts à partager tous les instants de nos vies, on ne serait pas devenu carrément accro ?
Celui qu’on annonce comme le mal du siècle concernerait 78% des moins de 25 ans contre 42% des français qui se considèrent dépendants de leur mobile. Anglicisme de « No Mobile Phobia », la nomophobie définit les personnes angoissées à l’idée de passer un instant sans leur mobile, ou plus largement, sans connexion Internet. Au Royaume-Uni ce chiffre passe à 53%.
Parmi les sources d’anxiété invoquées par les sondés, on retrouve le besoin de garder contact avec la famille ou les amis ou d’être joignable à tout moment pour le travail.
Si être déconnecté et injoignable vous rend agressif, angoissé, ou si cela vous provoque des symptômes physiques (tremblements, nausées, accélération du rythme cardiaque…) alors vous êtes accro. Le besoin d’information, de se sentir connecté ou tout simplement d’allumer l’écran de son mobile est devenu trop fort pour 42% des français.
La nomophobie est davantage une anxiété qu’une phobie, elle repose sur 4 dimensions : ne pas être en mesure de communiquer, perdre sa connexion, ne pas pouvoir accéder à l’information et renoncer au confort.
Si vous pensez souffrir de nomophobie, passez le test !
Et pour la relève on prédit que la tendance n’est pas prête de s’inverser : une étude de Common Sens Media révèle que 10% des bébés de moins de 2 ans ont utilisé un smartphone en 2011, contre 45% en 2016 !
Véritable « doudou sans fil » le smartphone est comparé à une drogue par Michaël Stora : « On parle d’addiction quand il y a une rupture des liens sociaux réels. C’est-à-dire quand quelqu’un fuit la réalité. C’est le cas lorsque l’on passe plus de temps à communiquer avec des inconnus sur Internet qu’avec sa femme, ses enfants, ses amis. C’est ce que l’on appelle la fragilité narcissique de la société. Le téléphone devient une prothèse affective. J’appelle ça un doudou sans fil. La mission du doudou, c’est de pallier le manque quand l’enfant est séparé de ses parents et calmer l’angoisse. Avec le téléphone, c’est pareil. »
Alors, prêt à passer une journée sans votre smartphone ?
Les 17èmes Journées Mondiales sans téléphone portable auront lieu les 6, 7 et 8 février avec pour thème : « Smartphone, dominateur de nos vies ? ».
L’aspect écologique est aussi régulièrement abordé, pour dénoncer les conditions d’extractions des métaux lourds et autres polluants utilisés dans la fabrication des smartphones, l’exploitation d’enfants ou encore les employés d’usine exposés aux poisons…
C’est en voulant provoquer la réflexion autour de la relation que nous entretenons avec nos téléphones que Phil Marso eu l’idée de cette journée, initialement le 6 janvier, jour de la Saint Gaston (oui, oui, en référence à la chanson de Nino Ferrer « Gaston y’a l’téléfon qui son, et y’a jamais personne qui y répond »). Puis afin de favoriser la limitation volontaire des conversations téléphoniques dans les espaces publics, l’événement est passé à 3 jours.
L’idée est donc bien de ne pas utiliser son téléphone portable pendant cette période pour savoir quelle relation on entretient avec lui. Si à l’époque l’addiction au mobile était moins marquée, aujourd’hui, passer 3 jours sans toucher à son smartphone peut représenter un vrai challenge personnel ! Serez-vous à la hauteur ?