À quelques heures du nouvel an chinois 2017, l’information est tombée : il y a aujourd’hui autant d’internautes chinois que d’européens dans le monde. Même si leur présence sur le web a toujours été très élevée, en 2016, 736 millions d’utilisateurs ont été recensés sur Internet en Chine, soit 43 millions de plus comparé à 2015. Des données gigantesques qui sont d’abord liées à l’expansion de leur économie numérique, mais qui font contraste avec les politiques de censure du gouvernement chinois, sur les réseaux sociaux notamment.
Au sein de cette population hyper-connectée, le règne du smartphone ne fait pas défaut. En Chine, les adeptes de l’achat en ligne sur mobile a explosé en une année seulement, avec 469 millions d’acheteurs l’année dernière. Le pays a favorisé le développement d’un bon nombre de start-up innovantes dans le e-commerce. Ainsi, des outils quasi inconnus en Occident, comme WeChatPay, ont vu le jour et permettent aux utilisateurs de réaliser très facilement et rapidement n’importe quelle transaction sur leur mobile : courses au supermarché, repas au restaurant, règlement de factures ou encore voyages…
Une censure omniprésente sur Internet
Mais si les internautes chinois bénéficient de services innovants sur le web, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit de liberté d’expression. En ce début d’année 2017, le gouvernement a annoncé renforcer le pare-feu massif qui bloque l’accès de la population aux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, YouTube ou encore Instagram et Dailymotion et même au moteur de recherche Google. L’Etat s’est donné l’objectif de « nettoyer » en quelques mois seulement l’ensemble des connexions chinoises. Il est effectivement possible de contourner ce pare-feu, notamment par le biais de logiciels ou via VPN (réseaux privés individuels).
Là encore, la Chine ne laisse rien passer. Alors que Xi Jinping, le président chinois, promet une Chine à la porte « grande ouverte » lors du Forum économique mondial de Davos d’il y a quelques jours, l’utilisation de VPN vient d’être interdite dans le pays, sans autorisation préalable de l’Etat. Le régime communiste est à même de pouvoir contrôler tous les messages diffusés pour éviter les contestations. Chaque installation d’un internaute qui constitue une brèche dans le pare-feu doit donc désormais être autorisée par le Ministère de l’Industrie et des Technologies, sous peine d’être bloquée si l’internaute en question est localisé.
Les réseaux sociaux pour le tourisme en Chine
Comble du paroxysme, une campagne de communication de grande ampleur sur les réseaux sociaux et la télévision française vient d’être lancée par l’Office National du Tourisme en Chine, pour inciter les touristes à venir découvrir la célèbre Route de la soie. Un film de 30 secondes est donc diffusé sur YouTube, et deux autres sont prévus pour une diffusion sur BFMTV. Au programme : paysages somptueux et réalisation soignée pour promouvoir l’histoire de cette route mythique, qui attire chaque année des visiteurs du monde entier.