Les réseaux sociaux sont en perpétuel mouvement : ce qui cartonnait hier peut passer de mode en un clin d’œil. De Vine à Myspace, en passant par les tendances éphémères des statuts Facebook ou les challenges viraux, regardons ensemble dans le rétroviseur à la (re)découverte des tendances oubliées des réseaux.

Les plateformes qui ont marqué leur époque
Myspace : la préhistoire des réseaux sociaux (déso les millenials !)
Dans les années 2000, Myspace était le réseau social incontournable. Une plateforme de micro-blogging qui permettait de personnaliser son profil avec des musiques et des designs parfois douteux. Son déclin a commencé avec l’ascension de Facebook, qui proposait une interface plus simple et une expérience sociale plus fluide.
Vine : les vidéos courtes bien avant TikTok
Avant TikTok, il y avait Vine. Cette application permettait de publier des vidéos de 6 secondes en boucle, à consommer sans modération. Le but : faire rire avec des chutes et des gags incroyables ! Malheureusement, l’absence de monétisation pour les créateurs et la montée en puissance d’Instagram et Snapchat ont eu raison de Vine, qui a fermé en 2016…
Ask.fm : l’anonymat et ses dangers
Ask.fm permettait à chacun de poser des questions anonymes (ou non) pour mieux connaître une personne. La plateforme a connu une immense popularité chez les adolescents au début des années 2010, c’était en effet le meilleur moyen de discuter avec son « crush » sans se dévoiler… ou bien de nourrir son ego en « passant le temps » à répondre à des questions sur soi.
Ask.fm était cependant très critiqué pour ses problèmes de cyberharcèlement. Face à la pression médiatique et à la montée des plaintes, sa popularité a chuté jusqu’à ce que la plateforme disparaisse presque totalement des radars.
Tumblr : le réseau des esthétiques et des sous-cultures
Tumblr a été un espace incontournable pour les amateurs d’art, de photographie et de sous-cultures alternatives. Ce qui a causé son déclin ? Une politique de censure plus stricte mise en place en 2018, combinée à l’essor d’Instagram et Reddit, qui ont capté son public.
Les formats et tendances disparus
Les statuts Facebook à tout-va
Il fut un temps où Facebook encourageait ses utilisateurs à publier des statuts commençant par « est en train de.. ». Par exemple : « Jean Dupont est en train de boire un café. » Ces publications anodines et souvent égocentrées étaient légion : « Marie Dupont est fatiguée », « Paul Martin mange une pizza », « Camille Duval n’aime pas les lundis ». Il était aussi fréquent de poster des messages cryptiques dans son fil d’actualité, par exemple une ligne de chanson triste, pour inciter ses relations à demander des nouvelles. Et généralement, la réponse était à peu de choses près : « Non ca va tkt ».
Aujourd’hui, ces statuts nous semblent à la fois comiques et nostalgiques, révélant une époque où le besoin de partager chaque instant de son quotidien dominait les réseaux sociaux. Cette pratique a été progressivement remplacée par des publications plus engageantes et visuelles.
Les « poke » : ce geste social oublié
Inspirés du wizz par MSN, les poke de Facebook étaient une manière ludique d’attirer l’attention d’un ami, sans dire un mot. Cette fonctionnalité, très intrusive, a progressivement disparu.
Les check-ins Foursquare et Facebook Places
Se géolocaliser à chaque passage dans un café ou une salle de sport était une tendance forte au début des années 2010. Aujourd’hui, ce type de publication a perdu de son intérêt, remplacé par des stories plus immersives.
L’évolution des tendances sur YouTube
YouTube a vu naître et mourir de nombreuses tendances, comme les « Let’s Play », qui consistaient à commenter des jeux vidéo en direct (aujourd’hui, on parlerait simplement de live). D’autres modes, comme les « tag videos » (vidéos à thème avec des questions récurrentes pour apprendre à connaître les vidéastes), ont presque disparu au profit des formats plus interactifs et engageants, comme les podcasts visuels et les vidéos TikTok réadaptées.

L’âge d’or des YouTubeurs
Les années 2010 ont vu exploser une génération de créateurs qui, depuis leur chambre d’adolescent, sont devenus de véritables célébrités.
Des vidéos humoristiques aux challenges [défis] entre amis, en passant par les mini-films et clips musicaux, cette époque est souvent considérée comme l’âge d’or de YouTube.
Parmi les figures marquantes, on retrouve Troye Sivan, Charlie Puth (qui a d’abord percé sur YouTube avant de devenir une star de la musique), Hugo Tout Seul, Lindsey Stirling, Cyprien, Natoo, ou encore Miranda Sings. Parfois, les Youtubers se réunissaient en groupes pour mettre en commun leurs ressources et produire des contenus plus qualitatifs. C’était le cas par exemple, en France, de Golden Moustache et de Yes Vous Aime, à qui on doit les fameuses vidéos « Broute », détournements engagés de l’émission « Brut ».
Au fur et à mesure de leur succès et du retrait de grandes figures de la plateforme, considérées comme les « OG Youtubers » (les premiers Youtubers), ce modèle de succès a été progressivement remplacé par des contenus plus scénarisés et la montée des plateformes comme TikTok.
Les challenges viraux oubliés
Les « flashmobs » et le « Harlem Shake »
Les flashmobs ont marqué la fin des années 2000 et le début des années 2010. Lors de ces événements publiques « spontanés » (avec de grosses guillemets), des gens de tous horizons se réunissaient en grands nombres pour réaliser une danse synchronisée, souvent filmée et diffusée en ligne. L’un des plus célèbres flashmobs reste celui de « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas à Chicago, en 2009, mais beaucoup d’autres ont défrayé la chronique.
Les flashmobs ont perdu de leur élan avec le temps, notamment en raison de la saturation et du manque d’effet de surprise. C’est-à-dire qu’il y en avait réellement PARTOUT. Et que les ficelles étaient quand même très, TRÈS grosses. Même les entreprises s’y sont mises. Malgré tout, le phénomène a mis quelques années avant de s’essouffler et a engendré des petits, notamment le « Harlem Shake ».
L’Ice Bucket Challenge
Ce défi, qui consistait à se renverser un seau d’eau glacée sur la tête, a eu un immense succès en 2014. De Johnny Hallyday à Taylor Swift, toutes les stars et tout Internet y sont passés ! Le but (au départ) était de sensibiliser à la maladie de Charcot, même si on ne voit pas bien le rapport. Si l’impact médiatique a été fort, le défi a été vivement critiqué à l’époque pour sa consommation irresponsable d’eau ainsi que pour les risques de santé.
Pourquoi ces tendances disparaissent-elles ?
Les réseaux sociaux évoluent en fonction des comportements des utilisateurs et des innovations technologiques. Les tendances deviennent rapidement obsolètes lorsque de nouvelles plateformes, formats ou usages s’imposent. Certaines modes, comme les stories ou les réels, s’ancrent durablement, tandis que d’autres sombrent dans l’oubli. Le besoin de nouveauté et le changement d’algorithmes des plateformes contribuent également à la disparition de certains formats.
L’histoire des réseaux sociaux est jonchée de tendances éphémères. Ce qui paraissait incontournable hier peut devenir obsolète en quelques mois. Reste à voir quelles seront les prochaines tendances à s’effacer face aux nouvelles innovations numériques !