Internet est en train de faire évoluer, de changer la manière que nous avons d’enseigner. Comme pour la plupart des innovations, on peut y voir de bons comme de mauvais côtés mais au bout du compte, Internet est un outil comme un autre dont l’utilisation relève de la responsabilité de chacun. Partant de ce postulat, qu’apporte Internet à notre système éducatif ?
Des outils innovants
Des matériels connectés
Les salles de classe bénéficient du déploiement du Très Haut Débit en France. Dotées d’un meilleur réseau, elles accueillent aujourd’hui bien souvent des matériels connectés dans le cadre d’une utilisation scolaire. C’est le cas, par exemple, de vidéoprojecteurs connectés à Internet – pratiques pour diffuser en deux clics un extrait documentaire illustrant le chapitre en cours -, de tableaux tactiles (au revoir les nuages de craie dans les poumons), et bien évidemment d’ordinateurs pour tous.
Pour certains sujets qui le permettent et dans les écoles les mieux pourvues, on peut même trouver des casques de réalité virtuelle qui permettent une meilleure immersion et une compréhension 360°. Un tel casque permet, et ce n’est qu’un exemple, à de jeunes médecins en formation de suivre une intervention chirurgicale de pointe réalisée à l’autre bout du monde, comme s’ils se tenaient à la place de l’opérant. Une ressource inestimable ! D’autant que ce qui a été digitalisé une fois peut être revu à l’infini.
« Kahoot », « wooclap »… : ces outils en ligne qui révolutionnent l’enseignement
Les enseignants et leurs élèves ont de plus en plus d’outils numériques à disposition, dont certains sont aujourd’hui bien établis. On pense tout de suite à « Pronote », qui permet de gérer toute la vie scolaire (notes, appréciations des professeurs, communications aux parents, partage de documents…), à l’Intranet de chaque établissement, aux évaluations en ligne…
Et aussi à toute une pléthore d’outils plus ludiques et qui permettent d’apprendre en relâchant un peu la pression. Les outils interactifs « Kahoot » et « wooclap », pour ne citer qu’eux, permettent de générer toutes sortes de contenus participatifs qui changent de l’ordinaire : des textes à trous, des interfaces de brainstorming, des minuteurs, des roues de la fortune, des sondages et même des jeux…
De nouvelles méthodes
De l’éducation numérique
L’un des plus grands avantages à utiliser les outils numériques dans le cadre de l’enseignement : donner aux jeunes les codes de leur future vie numérique. Contrairement aux générations précédentes, à nous qui avons grandi en même temps qu’Internet ou avant lui, les enfants et adolescents ont l’opportunité de profiter d’un retour expérience ; le temps de la primo-découverte est passé, les usages se stabilisent, nous commençons à voir des schémas se répéter.
Des problématiques comme le harcèlement en ligne, le contrôle parental ou la cybersécurité peuvent aujourd’hui être enseignés aux plus jeunes pour leur assurer une vie en ligne non seulement plus fluide, mais également plus sûre.
Télétravail : anxiété, inclusivité et flexibilité
Le milieu scolaire peut être un formidable terrain de jeu… ou une terrible source d’angoisse. Pour beaucoup, la vie scolaire est un véritable traumatisme. Des outils et méthodes de fonctionnement comme le télétravail peuvent atténuer l’anxiété scolaire. D’abord, en servant de respiration entre deux jours en présentiel. Mais aussi en autorisant plus de flexibilité dans l’organisation, de la traçabilité… et en contribuant à réduire les difficultés liées au handicap. Par ailleurs, numériser ses cours bénéficie à tous les élèves : plus besoin de pénaliser un autre élève en lui demandant ses notes en cas d’absence, par exemple. Surtout lorsque ces absences sont fréquentes ; nous avons tous connu des camarades de classe souffrant de maladies longues ou impactés négativement par une situation familiale compliquée.
Le handicap, de toute nature, est au cœur des enjeux du monde numérique, dans lequel on lui répond grâce à « l’accessibilité ». C’est-à-dire des systèmes, des chartes et des habitudes mis en place pour aider celles et ceux qui en ont besoin – ce qui n’est pas toujours possible dans une salle de classe physique à 40 élèves.
Ainsi, un enfant atteint de troubles autistiques peut éprouver de grandes difficultés dans une classe classique (trop bruyante, trop animée, avec des conventions sociales difficilement compréhensibles pour lui…). Lui permettre d’accéder régulièrement à l’E-éducation revient donc à le soulager, à lui autoriser des moments où il n’a pas besoin d’être et de faire comme tous ses camarades, tout en lui permettant de se sociabiliser le reste du temps. Dans des classes d’éducation spécialisées ou en faisant l’école à la maison, l’enfant passe à côté d’une bonne partie de cette sociabilisation, pourtant essentielle à sa vie de futur adulte. Il est, de facto, partiellement ostracisé.
Les mêmes problématiques s’imposent à toutes les autres formes de handicap : surdité, malvoyance, troubles liés à la santé mentale, maladies chroniques nécessitant de longs séjours en hôpital, etc. En 2021-2022, 400 000 enfants et jeunes adultes en situation de handicap étaient dans le système scolaire. L’enjeu est donc colossal.
Apprendre autrement
L’arrivée du numérique et d’Internet change la façon d’enseigner, jusque dans l’organisation et dans les supports d’éducation. Ainsi, le virage digital permet d’économiser énormément de papier (chaque élève en consomme environ 80 kilos par an !), de minimiser la pollution carbone liée aux trajets entre l’école et la maison, de créer un lien permanent et individualisé entre les familles et les enseignants, de libérer du temps aux enseignants grâce à l’automatisation de certaines tâches et à la diminution d’autres (exit les impressions de 300 polycopiés en arrivant le matin avant les cours). Bref, tout un système qui évolue.
Bien entendu, le tableau n’est jamais tout blanc ni tout noir. Internet et les technologies modernes ont également leurs contraintes et leurs désavantages. On sait notamment que les écrans réduisent la capacité d’attention ou qu’il est plus difficile d’apprendre à écrire et à lire avec des caractères d’ordinateurs qu’avec une écriture liée. À nous, adultes, de trouver le juste équilibre pour les nouvelles générations.