Ces jours-ci, les statuts pour « protéger » son profil Facebook font un retour en force après une courte période d’accalmie.
Les statuts de textes copiés-collés, comme celui-ci, visant à défendre la vie privée de l’utilisateur qui le publie se multiplient.
C’est cyclique, le message apparait, est repris par les plus crédules et fonctionne sur le principe du « copie ce statut pour protéger ton compte… ». Donc forcément, ça devient vite viral. Et comme sur Internet il n’y a pas de frontières, pendant qu’on pense que le phénomène est passé de mode ici, il est en train de faire le tour du monde et de se répandre en masse dans d’autres pays. Avant de revenir ici pour boucler la boucle (et recommencer indéfiniment). C’est ce qu’on appelle un hoax, une information fausse partagée par les internautes parce qu’elle provoque une émotion forte (pour en savoir plus : « hoax : faut-il en avoir peur ? »).
Ce message revient tous les ans en moyenne, depuis 2011. Au même titre que la rumeur selon laquelle Facebook deviendrait bientôt payant, sauf pour ceux qui partageraient le miraculeux statut. Nous avions détricoté ce hoax dans cet article.
Pourquoi ce message n’a aucune valeur ?
C’est simple : en vous créant un compte Facebook, vous avez accepté les conditions générales d’utilisation du service. Un simple tour dans la politique d’utilisation des données du réseau social vous permettra de constater que « le contenu et les informations que vous publiez sur Facebook vous appartiennent, et vous pouvez contrôler la façon dont [Facebook] partage votre contenu grâce aux paramètres de confidentialité et des applications ». Si vos publications sont publiques, vous permettez effectivement « à tout le monde, y compris aux personnes qui n’utilisent pas Facebook, d’accéder à ces informations et de les utiliser ».
Mais vous pouvez toujours restreindre la visibilité de votre profil de « public » à « amis » par exemple pour contrôler la visibilité de vos publications (plus d’infos ici). De même, vous pouvez modifier la visibilité de chacune de vos publications grâce aux options de publications.
Mais oui, gardez en tête que Facebook exploite vos données dans la mesure où vous lui en avez donné l’autorisation le jour où vous avez créé votre profil. Les données collectées par le réseau social sont principalement utilisées à des fins de ciblage publicitaire pour afficher les publicités les plus pertinentes aux utilisateurs susceptibles d’être intéressés par l’annonce.
Pour bien comprendre comment Facebook collecte et utilise vos données ou comment gérer vos informations, consultez le site dédié à la politique d’utilisation des données du réseau social.
Un statut douteux
Pour en revenir à ce message (que ce soit celui-ci spécifiquement ou n’importe lequel de ce genre), la publication d’un statut, même s’il cite un texte de loi, n’a aucune valeur juridique. Le texte contient des fautes, ce qui est déjà un bon indice pour quiconque remettrait en doute la véracité d’un texte se voulant « officiel » sur Internet. Sans compter que les références légales citées pour lui donner du crédit sont à côté de la plaque : l’UCC cité est un ensemble de règles qui régissent le commerce américain (donc non applicables en France par exemple). L’article 1-308 est présenté à tort comme une manière de s’affranchir des CGU de Facebook, quant au statut de Rome, il traite des règles de fonctionnement de la Cour pénale internationale (rien à voir avec la protection des données).