La « fracture numérique » est un fossé qui coupe la population en deux. D’un côté, les Français ayant une connexion Internet et un accès à des outils numériques qualitatifs. De l’autre, ceux qui en sont dépourvus (ou tout au moins, qui sont mal équipés).
En 2021 encore, 15% de la population n’utilisait pas Internet ou n’avait pas de compétences numériques, même de base. C’est ce qu’on appelle « l’illectronisme », dont nos aînés sont les premières victimes.
Mais si le développement d’Internet et de l’informatique a causé cette fracture, pourrait-il également participer à sa résolution ? Ou seulement aggraver encore la situation ?
Fracture numérique et illectronisme en France
Internet est désormais une ressource indispensable, employée au quotidien par la grande majorité des Français.
Dès le plus jeune âge, les enfants sont confrontés à Internet, à ses risques, mais aussi à ses avantages. Les outils numériques sont partout et nécessaires à la plupart des tâches administratives, aussi bien que pour le travail, l’information, le divertissement, ou les courses en ligne… Difficile de s’en passer.
Et pourtant, certains résistent. Parfois par choix, souvent par manque de moyens ou de connaissances. Le numérique peut alors devenir, loin de l’outil pratique qu’il est censé incarner, la source d’une profonde détresse.
Internet, outil suprême d’information, de communication, de divertissement… la liste est longue.
On estime que 93 % des foyers de l’Hexagone seraient connectés à Internet.
Et donc 7 % de foyers laissés sur le côté de la route.
De l’importance d’Internet : la recherche d’informations
« Google est ton ami ». Passée dans le langage courant, cette expression est révélatrice de notre rapport aux outils connectés. Internet, les encyclopédies en ligne, les IA conversationnelles… combien de temps passons-nous encore à chercher la réponse dans les livres ou à réfléchir par nous-mêmes quand les réponses sont à portée de clics ?
Même dans les écoles, Internet et le numérique gagnent toujours plus de terrain.
La fracture numérique et les relations sociales
Internet est aussi un outil de communication et de travail essentiel. Au cours de la pandémie Covid, le télétravail s’est imposé au sein des entreprises, seule solution pour continuer son activité professionnelle.
Celles et ceux qui étaient mal connectés ou qui maîtrisaient peu les codes du numérique ont beaucoup plus souffert encore que les autres :
- isolement aggravé,
- perte d’emploi (ou au moins de productivité),
- perte d’autonomie,
- accès aux soins…
Pour autant, la pandémie a eu quelque chose de positif : le monde du travail s’est enfin emparé du sujet numérique – à bras le corps. Dans l’urgence, toute la société s’est tournée vers Internet. Ce qui a à la fois permis de mettre en lumière les inégalités d’accès et d’usages et de mettre les moyens pour gommer ces situations. En deux ans de pandémie, le numérique a progressé autant qu’au cours de la décennie précédente !
Internet et les administrations
Alors qu’une partie de la population a difficilement un accès à Internet et/ou ne sait pas l’utiliser, les administrations poursuivent leur digitalisation. Les parcours papiers, déjà causes de migraines, deviennent tout à coup complètement opaques.
Pour beaucoup, impossible d’accomplir ses démarches soi-même. Les proches sont donc naturellement mis à contribution. Puis les entreprises, qui y voient logiquement une opportunité business. Si bien que les administrations elles-mêmes sont forcées d’installer des aidants.
Impôts, sécurité sociale, gestion bancaire, assurances, logement… Tout passe par le net. Si ce changement permet d’améliorer la qualité des processus et les délais de traitement, il n’est de toute évidence pas adapté à tous.
L’impact de la fracture numérique
Ces nombreuses évolutions techniques et sociales ont creusé un fossé entre les Français. Entre les jeunes et les moins jeunes, les classes populaires et les plus aisées… En bref, la fracture numérique renforce encore les inégalités existantes.
D’une fracture numérique à une fracture sociale
La fracture numérique qui existe entre les générations cause une certaine fracture sociale. Ce sont essentiellement les personnes âgées qui ont plus de mal à utiliser le numérique et Internet. Au-delà, les habitants des zones isolées ou vivant avec des faibles revenus sont également pénalisés.
Comment gommer ces fractures
Pour réduire les fractures numérique et sociale, il faut d’abord permettre à tous et toutes d’avoir un accès à Internet partout (même dans les zones les plus reculées). Fort heureusement, c’est aujourd’hui chose faite, grâce aux technologies de transition comme l’accès Internet par satellite !
Cependant, la simple connectivité ne suffit pas. Les entreprises, les collectivités locales, les élus et les fournisseurs d’accès doivent travailler ensemble pour développer des outils accessibles à tous et, surtout, pour éduquer. Éduquer aux nouvelles technologies, montrer leur intérêt, expliquer les solutions à disposition…
De gros efforts ont déjà été entrepris dans ce domaine : on peut citer la mise à disposition d’ordinateurs dans des mairies, dans les bibliothèques et les médiathèques de France pour les personnes ne disposant pas de matériel informatique.
En complément, il est essentiel de généraliser les formations gratuites au numérique. Elles permettraient d’apprendre aux personnes âgées ou ayant plus de difficultés d’apprendre et de pouvoir, à terme, faire par elles-mêmes.
Partout en France, des initiatives pour réduire la fracture numérique. De l’autre côté, certains obstacles subsistent voire s’aggravent : hausse des prix de l’informatique, sentiment anti-technologique, réformes de l’éducation… Affaire à suivre !