Le confinement généralisé de la population augmente considérablement l’usage d’Internet, et ça, les cybercriminels l’ont bien compris. De multiples arnaques fleurissent ces dernières semaines sur le web.
Le marché des médicaments anti COVID-19
Les plus importantes sont sans doute celles liées à la mise en ligne sur le marché de médicaments antiviraux, d’antibiotiques, de paracétamol ou encore de chloroquine et d’hydroxychloroquine, présentés comme des remèdes au COVID-19. Début mars, une opération d’Europol dans 90 pays a permis notamment d’entraîner la fermeture de 2500 liens de sites web, annonces ou réseaux sociaux comportant ce type de produits. Des vaccins ou des kits de tests de dépistage sont également vendus illégalement. L’urgence de la crise sanitaire peut amener à s’auto-médicamenter mais il s’agit d’annonces illégales et bien souvent frauduleuses. D’ailleurs, depuis le 18 mars, la vente en ligne de paracétamol a été interdite et est désormais restreinte à la seule vente en pharmacie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à la prudence : pour toute question médicale, consulter son médecin traitant est essentiel.
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) rappelle également que “toute offre de dépistage semblant émaner des services de l’État est une arnaque pour obtenir vos données personnelles, en particulier vos coordonnées bancaires“.
Sur Twitter, Interpol a donné la liste des produits contrefaits liés au COVID-19 : « corona-pulvérisateurs », « packs anti-coronavirus », « médicaments coronavirus » ou encore masques contrefaits. Accessibles sur le marché noir, ces produits peuvent être dangereux.
Pour sensibiliser au maximum les publics, UFC que choisir a publié une mise en garde sur les arnaques autour du COVID-19, et notamment celles concernant les ventes en ligne.
Des appels aux dons pas tous solidaires
La crise sanitaire a engendré des élans de solidarité à travers le monde. Malheureusement, ces dispositifs sont parfois réemployés à mauvais escient : si vous recevez un appel aux dons par SMS ou par mail, il s’agit très certainement d’une arnaque. Certaines cagnottes solidaires semblent être créées par des professionnels de santé ou des organismes de santé, et là encore, ça sent l’arnaque. Le Centre hospitalier d’Auxerre en a fait les frais : une cagnotte Leetchi avait été ouverte récemment pour (soi-disant) les soutenir financièrement. Avant de faire un don, renseignez-vous bien sur l’identité de l’organisme et la destination précise de votre don.
Surconnectés, et surexposés !
A la maison, le confinement fait surchauffer notre connexion Internet. Notre attention est donc plus que jamais mobilisée sur notre smartphone ou sur les réseaux sociaux et les arnaqueurs en profitent. De fausses applications, souvent nommées en lien avec le COVID-19, sont apparues dans les stores et contiennent pour la plupart un logiciel malveillant, appelé aussi rançongiciel. Celui-ci va chiffrer les données de votre smartphone et les rendre inutilisables, avant de vous demander de payer pour les récupérer.
Apple et Google Play Store ont toutefois réagit rapidement : le premier a refusé toutes les nouvelles applications provenant d’un développeur non officiel et mentionnant le virus. Le second a tout simplement supprimé de ces pages de résultats les applications en cause. Certaines peuvent encore subsister sur les deux catalogues, donc la vigilance reste de mise !
« Dans les régions les plus touchées par le virus, les appels vocaux et vidéo ont plus que doublés sur Messenger et WhatsApp », c’est ce qu’a déclaré l’un des porte-paroles de Facebook récemment. En effet, les réseaux sociaux et applications de messagerie instantanée sont devenus les seuls moyens pour communiquer avec ses proches. Les actes de cybermalveillance redoublent alors, comme la promotion de la fausse version premium de Whats App, appelée WhatsApp Gold. Derrière ces prétendues améliorations se cachent en réalité une série de malwares.
S’il ne faut pas craindre une saturation imminente des réseaux, il faut toutefois être encore plus prudent que d’habitude en ligne.
Et bien sûr, cela commence par protéger vos appareils avec un antivirus et un firewall qui, en plus de votre vigilance, pourra limiter les risques liés aux dangers d’Internet.