On le sait depuis longtemps, les avis laissés sur Internet ne sont pas toujours fiables. Si vous vous demandiez comment fonctionnent les faux avis laissés sur les réseaux sociaux ou les applications, le mystère d’une ferme à clics est enfin dévoilé en vidéo !
Une ferme à clics, c’est quoi ?
On les appelle les fermes à clics (ou « click farm »), et c’est ici que tous les clics, les likes, les avis positifs, les abonnés ou les retweets factices sont générés. Le but est bien sûr de booster la popularité d’une application, d’une page Facebook, ou encore d’une vidéo, pour lui donner plus de visibilité et de crédibilité. C’est flagrant notamment pour les applications de l’AppStore ou de Google Play dont les applications les mieux notées remontent dans le classement et bénéficient d’une meilleure visibilité.
Grâce à un ressortissant russe en visite dans l’une de ces fermes à clics chinoise, on sait désormais à quoi elles ressemblent ! Sur sa vidéo, on peut apercevoir des centaines de smartphones rangés sur des étagères et programmés pour générer des commentaires positifs et des bonnes notes sur les applications voulues. L’auteur de la vidéo précise qu’il y aurait près de 10 000 smartphones dans cette ferme.
Russian man visited Chinese click farm.They make fake ratings for mobile apps and things like this.He said they have 10,000 more phones pic.twitter.com/qE96vgCCsi
— English Russia (@EnglishRussia1) 11 mai 2017
Qui les utilise et pourquoi ?
Les exemples d’usages de ferme à clics sont nombreux. Des marques, des établissements, des stars ou des personnalités politiques les utilisent pour gonfler leur notoriété artificiellement et à bas coût. Si elles sont implantées dans des pays en développement et emploient des travailleurs à bas coût, leurs très nombreux clients sont quant à eux dans le monde entier.
En 2016 par exemple, Hun Sen, le premier ministre du Cambodge avait été soupçonné d’avoir artificiellement gonflé son nombre de fans Facebook en rémunérant une ferme à clics. Se vantant d’avoir une page liké par plus quatre millions d’internautes, le journal Phnom Penh Post avait alors révélé à l’époque après une analyse des données, que la majorité de ces internautes étaient localisés en Inde, aux Philippines et au Brésil.
Ne vous y trompez pas, cette pratique est extrêmement courante et les français ne sont pas en reste. Pour lancer une marque ou une personnalité et rassurer en démarrant avec un base de fans, pour faire croire à une popularité hors norme, pour paraître plus crédible aux yeux de la presse et du public, pour vendre plus, pour qu’une application ou une vidéo soit bien classée et présentée au plus grand nombre… Rares sont ceux qui n’y ont jamais eu recours !
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