Alors que la plupart des jeunes s’informent aujourd’hui via Twitter ou Facebook, de plus en plus de gouvernements dans le monde manipulent l’information diffusée sur les réseaux sociaux.
Une pratique dangereuse et anti-démocratique, que l’on associe le plus souvent à la Chine ou à la Russie, où la censure est connue de tous. Récemment, l’étude « Freedom on the Net 2017 » publié par l’organisation Freedom House a identifié, sur 65 pays, 30 gouvernements qui ont manipulé l’information en ligne en 2016. Sans grande surprise, la Chine vient figurer en tête du classement des pays les plus restrictifs en termes de liberté sur Internet, pour la troisième année consécutive. L’utilisation d’un VPN pour protéger sa vie privée sur Internet ne serait d’ailleurs bientôt plus autorisée, afin que le gouvernement puisse avoir le contrôle total sur l’activité des internautes chinois. En Russie, l’outil est déjà interdit depuis cet été. Le pays dirigé par Vladimir Poutine est également cité dans le rapport de Freedom House qui dévoile que les blogueurs influents doivent s’enregistrer auprès du gouvernement russe et s’engager à respecter la loi du pays sur les médias de masse.
Des dérives existent aussi dans les pays démocratiques
Parmi les autres pays cités dans l’étude, on trouve également les États-Unis. Utilisation de commentateurs payés, de faux comptes ou de comptes automatisés, les manipulations des réseaux sociaux sont également pratiquées dans les pays démocratiques. Après l’élection de Donald Trump, l’activité des journalistes a été fortement contrainte et bon nombre d’entre eux se sont vus attaqués et harcelés en ligne. On note une recrudescence de ces pratiques aux États-Unis, mais aussi en France et en Allemagne. Au total, « Freedom on the Net » montre que la liberté sur Internet est en déclin dans plus de 30 pays dont 6 pays occidentaux. Pire encore, l’ONG affirme que « ces tactiques de manipulation et de désinformation en ligne ont joué un rôle important dans les élections d’au moins 18 pays au cours de l’année écoulée, y compris aux États-Unis. »
Existent-ils des solutions ?
Sur Internet, les solutions pour se préserver de la désinformation ne sont pas encore optimales et la législation encore trop faible.
Durant les dernières élections françaises et américaines, la recrudescence des fake news et du contrôle de l’information avait alerté l’opinion. En réponse, les géants du web s’étaient organisés pour combattre ce fléau avec différents dispositifs comme le signalement ou la vérification des informations par des titres de presse officiels. Le Congrès Américain avait même mis en cause certains réseaux sociaux suite à la diffusion de contenus promouvant des intérêts russes.
Récemment, Facebook a annoncé la création d’un nouvel outil, permettant de savoir rapidement si un internaute a été victime de désinformation ou de propagande, sur les pages, comptes ou groupes visités sur le réseau social. Accessible depuis le centre d’aide de Facebook et uniquement par les utilisateurs américains, l’outil se limite aux actions de l’internaute sur le réseau et oublie l’accès à d’autres contenus ou messages potentiellement dangereux. Des progrès restent donc encore à faire dans la protection et la vérification de l’information sur Internet…