Aujourd’hui, c’est la 12ème Journée Internationale du droit d’accès à l’information et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Internet a considérablement modifié notre façon de consommer les contenus.
Cette journée vise avant tout à sensibiliser à l’importance de permettre à tous les citoyens d’accéder à l’information, afin de lutter avant tout contre la corruption dans la vie publique et de permettre à tous de protéger et jouir de leurs droits. Rappelons que de nombreux pays restreignent l’accès à l’information, en censurant, en contrôlant les médias, en limitant l’accès à Internet et certaines plateformes… Reporters sans frontières estime par exemple que 12 pays sont des ennemis d’Internet et 13 pays, dont la France, sont sous surveillance.
Souvenez-vous, avant Internet… Pour s’informer nous avions la télévision, la radio, la presse écrite, et c’était déjà pas mal. Mais maintenant, grâce à Internet, nous avons un choix infini de sources d’informations partout dans le monde ! Nous avons aussi une bien meilleure visibilité sur les propriétaires des différents médias (voir cette infographie réalisée par l’Acrimed) et cela confirme l’importance de multiplier les sources d’informations !
L’impact d’Internet sur notre accès à l’information : les réseaux sociaux et le mobile
D’abord sur ordinateur, puis maintenant sur mobile, nous consommons de l’information sans arrêt et même sans le vouloir ! Il suffit d’utiliser les réseaux sociaux pour être abreuvé d’informations, tout particulièrement sur Twitter et Facebook qui sont de vraies portes d’entrées vers l’info.
En effet, avec la généralisation de l’accès à Internet et le mobile, les réseaux sociaux ont rapidement pris une place prépondérante dans l’accès à l’information. Une étude réalisée en 2016 auprès de 50 000 personnes dans 26 pays révélait que 51% des individus utilisent les réseaux sociaux pour accéder à l’info, et pour 12% d’entre eux il s’agit de la première source d’information (et on grimpe à 28% pour les 18-24 ans).
Facebook est utilisé pour cela par 44% des répondants, contre 19% pour YouTube et 10% pour Twitter. Le format « Instant Articles » lancé en 2015 par Facebook pour faciliter la lecture sur mobile y est sans doute pour quelque chose. D’ailleurs 53% des personnes interrogées utilisent leur smartphone pour s’informer, un chiffre qui est sans aucun doute en progression constante.
Nic Newman, l’un des auteurs du rapport précise à ce sujet que :
« la montée en puissance du smartphone va de pair avec celle des plateformes de distribution. L’information arrive aux mobinautes par les flux des réseaux sociaux, leurs alertes et notifications ».
Ce qui compte pour les internautes, c’est avant tout de pouvoir accéder à leurs contenus à tout moment et où qu’ils soient.
Autre élément notable : 36% des personnes préfèrent se fier aux suggestions des algorithmes des réseaux sociaux, contre 30% privilégiant la hiérarchisation des contenus définie par les équipes éditoriales.
La multiplication des sources et la fiabilité des informations
Si les titres historiques, tels que Le Monde, restent les préférés des utilisateurs, moins d’un internaute sur deux parvient à identifier clairement la source d’un contenu auquel il accède par une plateforme sociale. Le fait de passer par une plateforme intermédiaire rend l’internaute moins attentif aux sources des contenus qu’il consulte.
Si les plateformes sociales permettent à tous de découvrir de nouvelles sources d’informations, proposant des points de vue différents, le risque est aussi de tomber sur des informations manipulées, déformées ou inventées de toutes pièces. Les fake news sont des fléaux contre lesquels plusieurs plateformes telles que Facebook tentent de lutter, mais ce point soulève plusieurs interrogations : la plateforme luttera-t-elle réellement contre l’annonceur qui diffuse des fake news mais lui rapporte de l’argent ? Faut-il s’inquiéter de l’arbitrage des informations diffusées ?
Bien sûr les réseaux sociaux ne sont pas à l’origine des fake news, elles sont juste plus massivement et rapidement diffusées. Plusieurs exemples sont venus illustrer cette tendance lors des élections présidentielles françaises et américaines par exemple. Mais la politique n’est pas le seul domaine concerné : il existe de nombreux sites diffusant de fausses infos et très mauvais conseils en matière de santé par exemple !
Pour en savoir plus sur le sujet :
- Facebook prend des mesures contre la diffusion d’intox
- Piratage, leaks, fake news : l’information politique manipulée sur le web
- Fact Checking : stop aux intox !
- Deux tiers des internautes sont victimes de censure dans le monde
- L’accès à Internet : un droit fondamental