Jamais la question de la vie privée n’aura été autant abordée ces dernières années. De nombreuses solutions fleurissent pour protéger ses données personnelles au quotidien mais au sein de l’école, avec le numérique, les actions sont encore floues.
L’utilisation des GAFAM à l’école
En cause ? L’utilisation par les enseignants et les élèves des géants du web, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) en classe. Un compte Gmail pour stocker des documents dans Google Drive ou un compte Facebook pour créer un blog, ces pratiques ont été autorisées voire encouragées depuis quelques années. Or, leurs impacts n’ont pas été pris en compte et ces multinationales ont désormais la main sur une multitude de données scolaires. Des données qui se retrouvent aujourd’hui à l’étranger et dépourvues du contrôle de l’administration française.
Pourquoi c’est dangereux ?
Cette entrée dans la vie privée des élèves est grave, comme l’explique à La Croix Gilles Dowek, président du conseil scientifique de la Société informatique de France : « ces données pédagogiques sont bien plus sensibles que les données médicales, car elles concernent des enfants, qui construisent leur personnalité, et il serait grave de leur assigner des erreurs qui les suivront le reste de leurs vies ». En clair, les bulletins de notes ou autres appréciations des professeurs font partie des informations qui peuvent être récupérées par les GAFAM et poursuivre les enfants tout au long de leur vie scolaire, universitaire et professionnelle.
La CNIL réclame davantage de protection
L’Education Nationale avait réagi à ce vide de réglementation en élaborant en février 2017 une Charte de confiance pour veiller à ce que les services numériques de l’école soient « respectueux des droits des personnes ». La CNIL a réagi à cette charte au printemps. Elle demande, entre autres, à ce que la sensibilisation du personnel enseignant soit renforcée, notamment pour aider à l’utilisation de services numériques développés par des fournisseurs ayant accepté cette Charte.
Pour attirer l’attention sur cette question, la CNIL avait d’ailleurs fait appel au Youtuber Le Rire Jaune cet été. Le temps d’une vidéo, le Youtuber a sensibilisé le jeune public à la protection de leurs données et à un usage d’internet responsable, le tout à sa façon !