En tant que fournisseur d’accès et de services, Nordnet a été le témoin privilégié de l’évolution des technologies Internet dans le monde. Une transformation phénoménale, avec le passage de l’ère modeste de l’ADSL à la fibre ; de la 1G à la plus-si-futuriste 6G. Reparcourons ensemble ce petit bout d’Histoire…
L’évolution des technologies Internet fixe
La préhistoire : l’analogique (années 80-90)
🎵 Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître – La Bohème, Charles Aznavour 🎶
À partir des années 80, le grand public et les entreprises ont pu bénéficier des toutes premières offres d’accès Internet. Celles-ci s’appuyaient sur le Réseau Téléphonique Commuté (RTC), puis le Réseau Numérique à Intégration de Services (RNIS), deux solutions coûteuses pour le client final et peu performantes.
- RTC : le modem, relié à la prise téléphonique ne permettait des débits que de quelques centaines de bauds*/ secondes (entre ça et rien, il n’y a pas loin) et jusqu’à quelques dizaines de ko/s au faite de la technologie. Par ailleurs, impossible d’utiliser le téléphone et Internet en même temps. Pas vraiment pratique, mais il fallait bien commencer quelque part !
- RNIS : le véritable précurseur à l’ADSL avec des signaux 100 % numériques et décorrélés de la data mobile. Débit théorique maximum : 2 Mb/s (même si le débit avéré tourne plutôt autour des 64 Kb/s).
* Ne pas confondre « baud » (Bd/s) et « bit » (bit/s) , qui sont deux unités de mesures différentes. Sans rentrer dans les détails, le bit est une unité supérieure. Les deux unités ne sont plus utilisées aujourd’hui par le grand public.
Les premiers pas avec l’ADSL (années 90-2010)
Au tournant des années 90-2000, la démocratisation d’Internet débute réellement grâce à la « Liaison Numérique Asymétrique » (ADSL).
Outre l’apparition de débits significatifs à tarifs abordables, l’ADSL marque aussi l’apparition de la distinction montant/ descendant :
- le débit montant/ ascendant (ou upload) désigne la vitesse de téléversement des données de l’abonné vers Internet ;
- le débit descendant (ou download) désigne la vitesse de téléchargement depuis Internet, par l’abonné.
La distinction est d’autant plus utile que, depuis l’ADSL, les débits se sont accrus de manière exponentielle, et pas toujours à la même vitesse en montant ou en descendant.
Par exemple, télécharger un film est généralement beaucoup plus rapide que d’en déposer un sur un site Internet.
L’ADSL, comme les technologiques avant lui, s’appuie sur le réseau de téléphonie existant ; le réseau cuivre, quoiqu’à des débits bien plus importants (jusqu’à 20 Mb/s environ). Il a connu plusieurs évolutions depuis sa primo-apparition avec le VSDL, VDSL2, etc.
On regroupe l’ensemble de ces variants sous le nom de « DSL ». Les DSL ont largement accru leurs performances en 30 ans et permettent désormais jusqu’à 80 Mb/s.
Restée longtemps la technologie la plus répandue en France, la fin de l’ADSL est programmée : le réseau est tout devenu trop coûteux à entretenir au vu des débits proposés et sera graduellement démantelé jusque sa fermeture complète, à l’horizon 2030.
L’alternative Radio sans fil (années 2000)
Au début des années 2000 apparaît la première alternative sans fil. Un concurrente aux DSL ? Pas vraiment, plutôt une solution complémentaire, destinée à apporter le haut débit là où les réseaux filaires de l’ADSL ne peuvent aller.
Utilisant des connexions radio à haut débit (d’où son nom), la technologie se développe rapidement en s’appuyant sur les tours radio existantes, avec des débits de plus en plus élevés, jusqu’à 30 ou 40 Mb/s environ. Bien qu’intéressante, la technologie souffre d’une portée relativement réduite (dans la zone d’émission des relais radio) et d’interférences. Très appréciée dans les zones blanches et isolées de l’Hexagone, cette solution n’a jamais vraiment percé dans les zones urbaines plus densément peuplées.
La suprématie de la fibre (années 2010-2020)
L’émergence de la fibre rebat les cartes : un véritable tournant dans l’histoire de la connectivité !
Apparue au début des années 2010, la fibre optique est une technologie de transmission de données par l’intermédiaire de faisceaux de lumière (oui, de lumière). Elle est capable de transmettre des données à des vitesses pouvant atteindre plusieurs gigabits par seconde, soit des dizaines de fois plus que n’importe quelle autre technologie. La fibre optique est aujourd’hui la technologie de connexion la plus rapide et la plus fiable.
Seul hic : le besoin en infrastructure. Comme l’ADSL avant elle, la fibre nécessite le passage de câbles et donc l’aménagement du territoire là où ils sont inexistants.
L’autre voie de la 4G fixe (années 2010-2020)
L’évolution des technologies Internet ne se produit pas toujours par itérations. Parfois, plusieurs évolutions se produisent en simultané. C’est le cas par exemple de la 4G fixe et de la fibre.
Alors que la fibre apparaît en France, les opérateurs ont l’idée d’utiliser le réseau mobile comme source d’accès Internet fixe afin d’offrir une solution haut débit à tous les « oubliés de la fibre ».
S’appuyant d’abord sur le réseau 4G très développé, la « 4G fixe » comme on l’appelle utilise désormais également les canaux 5G et devient encore plus performante, avec une vitesse estimée jusqu’à 150 Mb/s descendants.
De l’espace pour tous avec le satellite (années 2010-2020)
Apparue en France à la fin des années 2000, la technologie Internet par satellite se rapproche de la Radio et de la 4G fixe en ce qu’elle n’utilise pas de câbles et ne nécessite pas d’infrastructures particulières à proximité du client final.
Extrêmement performante et présentant plusieurs variantes selon les besoins, cette solution a connu plus d’évolutions que n’importe quelle autre technologie Internet. Les débits initiaux de 56 Kb/s vont aujourd’hui jusqu’à 200 Mb/s (satellites géostationnaires) ou 225/ 250 (satellites basse altitude), en illimité.
Contrairement à la fibre, qui a atteint son taux de pénétration maximal, le satellite continue se développer et d’accroître les débits proposés presque chaque année depuis son apparition. À tel point que l’Union Européenne va lancer sa propre constellation de satellites de télécommunications !
L’évolution des technologies Internet mobile
Les prémices de la connectivité mobile : 1G et 2G (années 80-90)
La 1G, première génération de téléphonie mobile, est apparue dans les années 80. Réservée à une poignée d’individus, elle permettait uniquement des communications vocales mobiles, sans Internet.
C’est avec la 2G, quelques années plus tard, que l’on commence à envisager la connectivité mobile. Les appels vocaux sont de meilleure qualité, plus stables également, mais les débits très réduits ne permettent pas encore la navigation sur le web qui commence à émerger.
L’avènement des technologies mobiles (années 2000-2020)
La 3G marque un véritable tournant technologique ! Introduite en 2004 en France, cette génération a enfin permis l’accès à Internet depuis un appareil mobile (le début des smartphones !) à des débits jusqu’à 2 Mbit/s !
La technologie 4G, introduite en France en 2012, a permis de réduire la latence et d’augmenter les débits mobiles jusqu’à 100 Mbit/s, soit 50 fois plus que la génération précédente !
Devenue la norme, cette génération mobile a révolutionné les usages avec le développement extrêmement rapide des applications mobile en tous genres. Elle coïncide également avec le développement des objets connectés mobiles (montres connectées, lunettes 2.0, véhicules intelligents, etc.). Parallèlement, c’est aussi avec la 4G que se sont développés certaines pratiques devenues monnaie courante, comme le streaming vidéo sur mobile ou l’écoute de podcasts.
La course à la 5G (années 2020)
Encore en cours de déploiement, la technologie 5G a été introduite en France en 2020. Elle permet des débits mobile encore démultipliés, jusqu’à plusieurs gigabits par seconde. Pour donner un ordre de grandeur, un débit aussi important permet de télécharger un film en qualité 4K en moins d’une minute.
Extrêmement performante, la 5G a le potentiel de révolutionner la manière dont nous utilisons Internet, comme la 4G avant elle, et accélère l’Internet des objets (IoT) et la domotique. Plus important peut-être, la latence disparaît presque totalement sur la 5G, ce qui ouvre la voie aux usages les plus gourmands et sensibles au temps réel, paradoxalement et notamment la réalité virtuelle.
En route pour la 6G (vers 2020 et au-delà !)
Les technologies de connexion continuent d’évoluer à un rythme soutenu. La technologie 6G, qui devrait être commercialisée à partir de 2030, offrira des débits pouvant atteindre plusieurs dizaines de gigabits par seconde.
La 6G devrait transformer la manière dont nous interagissons avec la technologie. Les applications immersives, la télémédecine généralisée, la réalité augmentée, le streaming vidéo en 8K et une connectivité omniprésente sont au cœur de cette nouvelle ère.
Tant d’évolution des technologies Internet en si peu de temps : le futur est riche de promesses ! On se donne rendez-vous en 2030 pour la suite ?