Le dropshipping désigne ces boutiques en ligne, qui ne gèrent ni les stocks, ni les expéditions, ni les livraisons des produits qu’elles vendent. A priori, rien de vraiment alarmant, si ce n’est que les dérives sont de plus en plus fréquentes.
Selon une étude de la FEVAD, en 2018, on comptait plus de 182 000 sites e-commerce actifs, contre 173 000 fin 2017. Des chiffres qui ne sont pas étrangers à la pratique du dropshipping puisque celle-ci incite de plus en plus de vendeurs à créer leur site d’e-commerce à moindre frais. La technique a tout pour plaire : très peu d’investissement, aucune logistique, des plateformes qui offrent des outils tout-en-un pour créer sa boutique facilement et rapidement (comme Shopify ou Dropizi) et la possibilité de réaliser d’importants bénéfices.
Lorsqu’un client effectue une commande sur un site de dropshipping, le vendeur encaisse l’argent de la transaction et passe à son tour la commande à son fournisseur ou grossiste, qui livre le client. Les produits sont généralement fournis par des géants du commerce en ligne comme Aliexpress ou Wish, et sont en provenance directe de la Chine. Comme ils sont intermédiaires, les délais de livraison sont généralement rallongés et beaucoup plus chers. Au niveau des produits, on trouve du “luxe” ou de grandes marques à prix cassés : des montres à 15€ au lieu de 100€, des bijoux à 40€ au lieu de 300€, des AirPods contrefaits vendus 60€ au lieu de 130€. En réalité, ces articles coûtent au fabriquant à peine quelques euros.
Une pratique légale ?
Oui, le dropshipping est légal tant que l’activité en ligne est déclarée. Chacun d’entre nous peut donc décider de produire son site d’e-commerce et revendre des produits. Il suffit juste de s’y connaître suffisamment pour créer un site et optimiser son référencement et sa publicité.
Le dropshipping devient plus problématique lorsque ses acteurs mentent sur la nature des produits et induisent en erreur leur clientèle. Souvent, la frontière entre légalité et illégalité est mince : le client n’est pas tenu d’être informé, au moment de son achat, du nom du fournisseur ou du grossiste qui lui apportera son produit. Et s’il n’est pas satisfait de son produit une fois reçu, les ennuis commencent : pas de retour possible des produits soldés (et ils le sont généralement tous dans ce système) et pas après 14 jours, alors même que le produit a mis deux semaines pour arriver…. Il se peut même que la commande n’arrive jamais à destination. La boutique, vite créée, peut aussi rapidement fermer, sans honorer les commandes.
L’arnaque va même plus loin dans certains cas. Prenons cet exemple d’un soutien-gorge adhésif vendu soi-disant aux profits d’une association de lutte contre le cancer sur un site de dropshipping. En réalité, aucun euro n’a été reversé à l’association. Ce produit, de mauvaise qualité, a même provoqué des allergies chez les acheteuses. Bref, c’est légal mais pas toujours moral.
Le dropshipping promu par des influenceurs
Désormais professionnels, des influenceurs aux millions d’abonnés reçoivent de nombreuses demandes de partenariats de la part de marques mais aussi de sites de dropshipping. La demande est similaire : promouvoir les produits, en échange d’une rémunération. Certains, parfois manipulés mais parfois pleinement conscients du business, acceptent de promouvoir les offres de dropshippeurs auprès de leur communauté qui n’hésite pas et commande… avant de regretter amèrement et se sentir trompée. Produit de qualité médiocre, vendu beaucoup moins cher ailleurs ou tout simplement non reçu, ces clients n’hésitent pas à déposer plainte auprès de l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) ou de la DGCCF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraude). Pour celle-ci, une publicité est considérée comme trompeuse notamment lorsqu’elle « n’identifie pas clairement la personne pour le compte de laquelle elle est mise en œuvre» ou «omet, dissimule ou fournit de façon inintelligible une information substantielle ». Dès lors, la publicité de ce genre de produits par les influenceurs qui vous présentent ça comme s’ils détenaient le secret d’une bonne affaire pose question.
Comment éviter l’arnaque ?
Si les publications sponsorisées des influenceurs sont bien encadrées depuis avril 2017, notamment par une recommandation de l’ARPP, les consommateurs doivent rester attentifs. La mention du caractère publicitaire d’une publication sur les réseaux sociaux ne suffit plus et les consommateurs doivent rester prudents quant aux offres trop alléchantes.
Vous avez un doute sur la nature d’un produit, vendu sur un site d’e-commerce vraiment pas cher ? Vous pouvez toujours vérifier sa source grâce à une recherche inversée de l’image (faites un clic droit sur l’image puis cliquez sur « rechercher une image » avec Google) ou TinEye et vous tomberez sur les sites qui vendent le même produit.
La première précaution est de ne pas être trop naïf pour penser qu’un produit de luxe ou fait main peut être vendu à si bas prix. Enfin, soyez vigilants : les codes promos de vos influenceurs préférés, même s’ils sont de très courte durée et qu’il est URGENT de passer commande, ne vous permettront pas de faire une affaire, bien au contraire !
1 commentaire
Bonjour
Précisons que le maillot de l’équipe de France à deux étoiles vendu à 140€ en France coûte en production moins de 3€ et est fabriqué en Corée du sud voire l’Inde
voilà voilà
dafi