Ce sont les nouvelles stars des ados, les YouTubers (ou « vidéastes web ») créent des vidéos les mettant en scène et les diffusent via leur chaîne YouTube, blog et réseaux sociaux. Si les salaires mirobolants des plus connus font rêver, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Qui sont-ils ? Pourquoi certains réussissent et d’autres non ?
Qui sont les YouTubers ?
Souvent jeunes (moins de 30 ans), ils ont en commun le fait de publier leurs vidéos sur une même plateforme (YouTube) et de réussir à fédérer assez de monde pour pouvoir en tirer des revenus. Et c’est à peu près tout. En effet, les YouTubers ne se ressemblent pas, ils ont chacun leurs domaines de prédilection, leurs sujets, leurs angles, leur humour, leur mise en scène… Si on entend beaucoup parler des YouTubers beauté, gaming et humour, ils sont aussi nombreux à donner dans le sport, la cuisine, la culture, l’art, la musique ou encore la philosophie !
Donc forcément, ils sont extrêmement nombreux mais rares sont ceux qui en font une activité à plein temps et parviennent à en vivre.
On parle souvent de buzz lorsqu’il s’agit de phénomènes sur Internet, mais pour certains YouTubers, leur activité est un métier à part entière, même si cette idée est encore difficilement acceptée par les médias et le public. C’est à ces YouTubers professionnels que j’ai décidé de m’intéresser.
Les YouTubers professionnels
Aussi surprenant que cela puisse paraître, oui, publier des vidéos sur Internet peut être un « vrai » métier. Mais on vous prévient, ça va être compliqué à expliquer à votre grand-mère !
Avant tout, ce sont des vidéastes. Ils utilisent majoritairement YouTube pour diffuser leurs vidéos puisque c’est là qu’ils ont la plus grande audience. S’ils ont assez de succès, ils peuvent gagner de l’argent grâce aux recettes de publicité en ligne ou aux partenariats commerciaux avec des marques. Ils peuvent aussi faire appel au financement participatif et demander au public de financer en partie leur activité pour pouvoir continuer à produire des vidéos.
Grâce à la liberté de ton et de format qu’offre Internet, ils peuvent laisser libre cours à leur passion et s’exprimer comme bon leur semble.
Comment fonctionne leur rémunération ?
Grâce à une régie publicitaire qui place des annonces avant, pendant ou après leurs vidéos, ils sont rémunérés en fonction du nombre de vues enregistrées. Donc en toute logique, plus un YouTuber est populaire, plus il peut gagner d’argent. Mais que cela ne vous monte pas trop à la tête, rares sont ceux qui en vivent ! En moyenne, on peut espérer gagner 0,60€ pour 1 000 vues de vidéos intégrant de la pub. Mais ça, c’est dans le meilleur des cas et à plusieurs conditions :
- Qu’une pub soit présentée : le taux de remplissage de YouTube serait de 10-20%, soit seulement 1 ou 2 publicités sur 10 vidéos d’une même chaîne.
- Que les internautes n’utilisent pas de bloqueur de pub (contrairement à 40% d’entre eux)
- Que le YouTuber détienne les droits de tous les éléments de sa vidéo (musiques, images)
- Après prélèvement d’une commission par YouTube
- Après rémunération (10 à 20% des revenus du YouTubers) des Networks s’ils en font partie. Les Networks sont des sponsors qui les protègent des droits d’auteur et leur permettent ainsi d’utiliser des éléments dont ils ne détiennent par les droits.
- Ensuite, en tant qu’auto-entrepreneur, ils sont soumis à l’imposition. Comme tout professionnel.
Entre le temps passé à préparer la vidéo, à obtenir une petite notoriété, les charges, l’impossibilité de prévoir les revenus générés… ceux qui se sont lancés avec des rêves de gloire et d’argent abandonnent leurs illusions rapidement ! En France, ils ne sont qu’une poignée à vivre confortablement de leurs revenus et c’est à force de travail et persévérance.
Des compétences multiples
N’est pas Spielberg qui veut, et s’il semble à la portée de tous de produire des vidéos dans sa chambre avec une caméra, devenir YouTuber professionnel n’est pas aussi facile qu’il n’y parait. Il faut pour cela être un créateur de contenus hors pair et un vrai couteau-suisse : auteur, cadreur, monteur, community manager, media planner… Gérer toute la chaîne de production, de la conception à la promotion du contenu, n’est pas donné à tout le monde et nécessite de solides compétences aussi bien techniques que marketing. Comment se démarquer des autres ? Comment fédérer une communauté ? C’est autant de compétences que les médias traditionnels ont encore du mal à reconnaître, considérant Internet comme un moyen de se faire connaître et non un média à part entière. En effet, les YouTubers sont encore trop souvent considérés comme des petits jeunes qui s’amusent dans leur salon devant une caméra et ont beaucoup de chance lorsque ça marche.
Le revers de la médaille, et il existe cette fois pour absolument tous les YouTubers quel que soit leur notoriété, c’est la critique négative. Dans la vie, lorsque votre patron n’est pas content de vous, il vous le dit, il crie un peu et on passe à autre chose. Sur Internet, votre patron, c’est votre public. Si votre vidéo ne plait pas, quelle qu’en soit la raison, vous devez être prêt à supporter une déferlante de haine comme vous n’en subirait jamais dans la « vraie vie » (du moins on vous le souhaite!) et pourtant la douleur, elle, est bien réelle. Le YouTuber doit avoir les épaules solides et une bonne capacité à analyser, prendre du recul et réagir de la bonne façon.
Les 20 YouTubers francophones les plus connus
Le plus gros YouTuber au monde est un suédois de 27 ans, du nom de Felix Arvid Ulf Kjellberg, plus connu sous le nom de PewDiePie. Il est spécialisé dans le jeu vidéo, avec des vidéos de type « let’s play » (il se film en train de tester un jeu et le commente en même temps) et compte plus de 45,5 millions d’abonnés !
En nombre d’abonnés, voici les 20 YouTubers francophone les plus populaires :
Top 3:
- Cyprien Iov – Monsieur Dream, avec 9 millions d’abonnés : « Je fais des vidéos, en plus tu peux même les regarder ! La nature fait bien les choses…»
- Norman Thavaud – Norman Fait Des Vidéos avec 7,5 millions d’abonnés : des podcasts humoristiques variés sur son quotidien et ce qui l’entoure
- Squeezie avec 6,2 millions d’abonnés : « J’adore me marrer devant les jeux, donc si je peux vous faire marrer par la même occasion, c’est plutôt cool non ?!»
Cyprien, Squeezie et Norman sont des exceptions à plus d’un titre. Leur poids est tel qu’ils sont coachés et en contrat avec la régie publicitaire Talent Web SAS. Cette société a été rachetée en avril par Webedia pour la somme record de 25 millions d’euros. Ce qui leur a valu de toucher chacun respectivement 6,6 millions, 4 millions et 2,2 millions d’euros, après un investissement de départ de moins de 4000€ chacun. (source)
- Rémi Gaillard avec 5,7 millions d’abonnés : « Bienvenue sur la chaîne du N’importe Quoi : temple de la connerie depuis 1999 »
- Cyprien Gaming (alias Cyprien Iov, et Squeezie) avec 3,8 millions d’abonnés : “Piloté par Cyprien et Squeezie, vous aurez droit à des vidéos chaque semaine, des tests, des exclu, des guests, des délires…”
- Mister V avec 3,2 millions d’abonnés: « Mister V, 20 ans, youtuber from Grenoble City ! Sketch, clips et autres trucs qui font rigoler »
- Le Rire Jaune avec 2,9 millions d’abonnés : « Parce qu’un Asiat qui n’utilise pas l’accent peut quand même vous faire rire»
- Joueur du Grenier avec 2,6 millions d’abonnés : « Test de jeux à la con ! »
- Studio Bagel avec 2,5 millions d’abonnés : « Sketchs, Parodies, Fausses Bandes Annonces et un maximum de rires dans toutes les vidéos du Studio Bagel »
- Andy avec 2,7 millions d’abonnés : « La chaîne d’une fille qui parle de trucs de filles !»
- Natoo Vidéo avec 2,5 millions d’abonnés : « Vidéos filmées à l’aide d’une caméra 8,6 pouces de diagonale puis postées sur l’outil youtube grâce à la fibre dans la joie et l’allégresse »
- Mr Antoine Daniel avec 2,4 millions d’abonnés: « En fait je voulais juste appeler le compte AntoineDaniel à a base puisque je m’appelle comme ça, mais un pauvre type l’a déjà pris avant. Je le déteste. Du coup j’ai mis Mr avant. C’est comme si j’avais un chapeau haut de forme sur la tête. Cool story bro.»
- Le Woop avec 2,4 millions d’abonnés : « Avec Mister V, Hugo Tout Seul, Youssoupha Diaby, Jérémie Dethelot, Mike Kenli, Hakim Jemili et Malcolm TotheWorld. Le Woop, c’est un collectif de sept jeunes humoristes américains qui se forcent à parler français pour le public mais qui en vrai viennent de Brooklyn.
- EnjoyPhoenix avec 2,4 abonnés : « Je m’appelle Marie Lopez, j’ai 21 ans, et je partage mes expériences et mes découvertes mode, beauté et lifestyle avec vous depuis 2011 ! »
- Seb la Frite avec 2,3 millions d’abonnés : « Flemme de décrire mais si t’aimes bien abonne toi ça peut t’occuper tes dimanches après-midi après le repas de famille de chez mamie »
- Golden Moustache avec 2,3 millions d’abonnés : « Pas de panique. Vous êtes sur Internet. La chaîne YouTube du Golden Moustache est unique au monde. Elle ne dégage que 137 kg de CO2 par vidéo, ce qui est relativement énorme. »
- Palmashow avec 2,2 millions d’abonnés : « Palmashow revient tous les vendredis à 17»
- Hugo Tout Seul avec 2,2 millions d’abonnés : « Humour Underground»
- Les Tutos avec 2,1 millions d’abonnés : “J’vous aime putain”
- LaChainedeJeremy avec 2,1 millions d’abonnés : « demain j’arrête »
La liste complète des chaines YouTube qui cartonnent en France : http://www.youtubeurs.fr/
Découvrez les Youtubers par catégories : http://www.youtubeur-awards.fr/
S’il est vrai que la plupart des YouTubers est jeune, il est clair que le talent n’attend pas le nombre des années et que la charge de travail que cela demande est loin d’être superficielle. Si vous souhaitez vous lancer dans les vidéos en ligne, faites-le par plaisir et surtout pas pour l’argent ou la gloire ! Ayez pour objectif de vous amuser avant tout, vous aurez peut-être une bonne surprise à la clé !