Avec près de 40 millions d’internautes en France, et bientôt 2 milliards dans le monde, Internet est un formidable outil de travail, de culture, d’information et de loisirs, mais c’est aussi beaucoup de personnes potentiellement malveillantes qui peuvent sévir. Internet est un espace ludique mais aussi un espace à risques dans lequel vos enfants pénètrent en un simple clic ! Les jeunes forment la population la plus exposée et la plus ciblée par les prédateurs en tous genres sur le Web.
En effet, les enfants et adolescents aiment particulièrement le fait de pouvoir interagir et communiquer avec les autres internautes, ils aiment discuter via les messageries instantanées, jouer en ligne et participer à des concours ou sondages. Leur vie privée peut alors être très rapidement et facilement envahie.
Les dangers qu’ils peuvent rencontrer
La pornographie
3 enfants sur 10 sont volontairement ou involontairement confrontés à des contenus choquants sur Internet, en cherchant un site ou en téléchargeant illégalement, par exemple. L’accès facile qu’Internet donne à la pornographie inquiète énormément les parents. Autrefois très difficile à obtenir, ces images sont à la portée d’un simple clic. On peut tomber par hasard sur ces contenus en utilisant un moteur de recherche, en faisant une erreur de frappe en entrant l’adresse d’un site ou encore en cliquant sur un lien…
Les prédateurs sur Internet
Chats, messagerie instantanées, e-mails sont autant d’outils que les jeunes affectionnent mais qui peuvent aussi les confronter à des prédateurs sexuels. L’anonymat propre à Internet favorise les confidences et les révélations intimes. Les prédateurs s’en servent pour instaurer très rapidement une relation de confiance avec les enfants qui manquent encore de jugement.
La cyberintimidation ou cyberbullying
Il existe différentes formes de cyberintimidation, ou cyberbullying. Cela va des menaces ou insultes, directement envoyées à la victime par e-mail ou messagerie instantanée, aux commentaires haineux visant une personne, affichés publiquement sur des sites ou blogs. Le cyberbullying peut être traduit par « harcèlement virtuel ». Ce terme est utilisé lorsqu’une personne est victime d’intimidation, d’humiliations, moqueries, injures ou menaces sur le Web. Cela passe souvent par la création de sujets de discussion, groupes ou pages (sur Facebook par exemple) visant une personne. Ces espaces de défouloir sont favorisés par l’absence de contrôle d’identité et le caractère public et ouvert des réseaux sociaux. Les « harceleurs » peuvent ainsi agir en quasi-impunité et de manière anonyme.
Tout ce qui peut porter préjudice à l’identité numérique d’une personne est considéré comme du harcèlement virtuel. Ainsi, lorsque quelqu’un se fait pirater son profil Facebook ou de messagerie par exemple, par un individu qui enverrait des messages en son nom, ou lorsque l’on utilise l’identité d’une personne pour créer un faux profil à son nom, il s’agit de cyberbullying. Et il n’est, hélas, absolument pas nécessaire d’être un as en informatique pour pouvoir usurper l’identité d’un autre internaute.
Les pressions psychologiques
Les enfants peuvent être parfois extrêmement influençables, et les personnes malintentionnées sont légion sur la Toile. Les chats ou les blogs sont des terrains dangereux en ce qui concerne les nombreuses pressions psychologiques qui peuvent exister (harcèlement sexuel, incitation au suicide, à l’anorexie, aux mutilations,…).
La désinformation
Sur Internet, tout le monde peut écrire, sans que les contenus des sites soient vérifiés. Merveilleux outils de recherche, Internet compte aussi une quantité impressionnante d’informations douteuses, sans valeur ou fausses. N’importe qui peut y diffuser ses idées et opinions personnelles, c’est pourquoi les enfants doivent rapidement acquérir un esprit critique et apprendre à vérifier les informations qu’ils peuvent trouver en ligne. La désinformation se trouve sous plusieurs formes :
- les sites haineux, qui propagent ouvertement des points de vue extrémistes et diffamatoires,
- certains sites commerciaux, où les publicitaires vantent parfois leurs produits de façon excessive et mensongère,
- les blogs, où n’importe quel internaute peut publier ce qui lui plait et avancer ses idées comme des vérités,
- les sites pastiches ou parodiques, qui induisent volontairement le visiteur en erreur pour s’amuser, pour des raisons politiques, ou pour montrer combien il est facile de duper les internautes,
- les canulars ou hoax, qui diffusent, souvent par e-mail, de fausses alertes aux virus, de faux procédés pour faire fortune, des légendes urbaines, des alarmes sanitaires…
Les contenus violents ou haineux
Internet donne accès à une grande quantité de contenus violents, avec une facilité déconcertante. Entre les pages Web à l’humour cruel, les chansons dont les paroles échappent à la censure, les jeux d’une violence extrême et réaliste, et les images ou vidéos de torture ou sadisme, Internet est une fenêtre ouverte sur la cruauté. Pour certains adolescents, ces sites peuvent paraître aussi inoffensifs qu’un film d’horreur, et leur frontière entre le bien et le mal peut s’en trouver altérée.
On trouve également sur la Toile toutes sortes de propos haineux, allant du racisme fanatique à la satire cruelle. Les groupes haineux font de plus en plus appel à Internet pour recruter chez les jeunes, comme ceux qui militent pour la suprématie de la race blanche par exemple. Ils utilisent les e-mails et les chats privés pour s’attaquer aux adolescents les plus vulnérables, loin des regards indiscrets.
Les addictions
Que ce soit sur une console de jeux ou sur Internet, l’enfant peut être confronté à des problèmes de consommation excessive et d’addiction aux jeux. Cela peut parfois conduire jusqu’à la désocialisation et à de dangereuses pertes financières. La prolifération des jeux de hasard et sites de paris a considérablement fait augmenter les nombre de jeunes qui jouent en ligne. Ces jeux sont faciles d’accès, pratiques et anonymes, une combinaison idéale pour créer une addiction chez les enfants et adolescents.
Comment les protéger ?
L’évolution permanente des nouvelles technologies expose régulièrement nos chères têtes blondes à de nouveaux dangers. La première étape, pour les protéger, reste la surveillance, la prévention et l’information.
La prévention
Afin de lutter contre tous ces dangers et protéger les enfants et adolescents lors de leur navigation sur le net, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement diffusées à la télévision et à la radio, ou affichées dans la rue. La sensibilisation cible en premier lieu les parents, afin qu’ils apprennent comment protéger leurs enfants des risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies. Les priorités sont aussi portées sur les moyens de faire prendre conscience aux jeunes des formes d’abus existants et sur l’importance et la valeur que peut avoir leur vie privée.
Les parents peuvent aider leurs enfants à se protéger en s’informant sur les dangers liés aux communications en ligne et en s’impliquant davantage dans leurs activités sur le Web. En effet, selon une étude Ipsos, 68% des parents avouent ne pas systématiquement parler avec leurs enfants de ce qu’ils font ou voient sur Internet, et 74% des enfants âgés de 12 à 15 ans passent au moins trois heures par jour à naviguer en ligne. Nul doute qu’avec autant de temps passé sur la Toile, ils sont parfois confrontés à ce qu’ils ne devraient pas voir…
Les campagnes d’information diffusent généralement des conseils pour les protéger, comme activer le Contrôle Parental, par exemple, qui filtre les contenus inadaptés. Il est aussi conseillé de :
- limiter le temps passé par les enfants devant l’écran,
- limiter le nombre d’écrans individuels à la maison,
- ne pas laisser les jeunes enfants naviguer seuls sur Internet,
- vérifier que leurs jeux en ligne soient adaptés à leur âge,
- consulter les pages d’information sur les risques encourus sur le net.
Un sondage Ipsos révèle que 89% des 13-18 ans disent avoir été sollicités pour un rendez-vous ou confrontés à des images pornographiques. Alors que les associations et les pouvoirs publics se mobilisent depuis au moins 4 ans pour sécuriser le web, les comportements à risques persistent toujours. En effet, 65% des enfants âgés de 9 à 11 ans interrogés avouent enfreindre au moins une des règles édictées par leurs parents. On compte aussi 41% d’enfants qui ont souffert de moqueries en ligne, 37% qui ont pris part à des discussions sur le suicide ou l’anorexie, 29% à qui on a fait des propositions sexuelles, 24% se sont déjà fait usurper leur identité, 19% ont déjà accepté un rendez-vous avec un inconnu et 17% ont déjà été victimes de menaces.
Les premières mesures de sécurité à inculquer à vos enfants sont en tout premier lieu d’éviter de donner ses coordonnées et autres informations personnelles et confidentielles, de ne pas accepter de rendez-vous de la part d’inconnu, de limiter le temps passé sur Internet et de se méfier des informations mises en ligne.
Les recours
Pour dénoncer l’une de ces pratiques, vous pouvez porter plainte auprès de votre commissariat ou gendarmerie, mais également auprès du Procureur de la République. Vous pouvez aussi saisir la CNIL, qui reçoit régulièrement les plaintes d’internautes victimes de harcèlement en ligne. La CNIL aide ces personnes à obtenir, souvent en urgence, la suppression des propos et photographies qui leur portent préjudice si elles n’y sont pas parvenues en contactant directement le responsable du site en question.
Les réseaux sociaux, quant à eux, fournissent généralement des outils permettant de bloquer définitivement toute nouvelle communication avec la personne qui vous harcèle, par exemple. Il est aussi facile de signaler son activité auprès des administrateurs du site. En exerçant votre droit d’opposition auprès des responsables du site, vous pouvez obtenir la suppression du contenu mis en cause.
Votre droit d’accès (le droit nécessaire à un utilisateur pour accéder à des données protégées) peut aussi vous permettre de prendre connaissance des informations transmises et diffusées sous votre identité. En cas de difficulté dans l’exercice de vos droits, la CNIL peut, là aussi, vous venir en aide.
Depuis ce mardi 15 décembre 2010, l’usurpation d’identité vient d’être classée en tant que délit. Désormais, le délit d’usurpation d’identité « portant atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne » est passible de deux ans de prison et 20 000€ d’amende. La diffamation, les insultes, l’escroquerie ou la collecte illicite d’informations peuvent entrer dans la catégorie des infractions.
Internet est un merveilleux outil d’accès à l’information et à la culture, de travail et de loisirs. Sans devenir paranoïaque, il suffit de contrôler un minimum la navigation de vos enfants, à l’aide d’outils simples comme le contrôle parental en premier lieu, et de dialoguer avec eux afin de leur expliquer les nombreux dangers auxquels ils peuvent être un jour confrontés, afin des les préparer au mieux à y faire face.
2 commentaires
La sensibilisation doit effectivement cibler d’abord les parents mais devrait aussi encourager ceux qui manquent d’habileté avec Internet à se familiariser avec tout les outils susceptibles d’être utilisés par leurs enfants. Certains parents ne se sentent pas à la hauteur, surtout avec un adolescent, et n’osent pas toujours établir des règles claires.
http://www.suite101.fr/content/les-enfants-et-internet-prevention-avant-tout-a11964
un programme de lutte commence par un programme de sensibilisation