Le projet d’extensions .VIN et .WINE devra encore attendre. En septembre dernier, la Commission Européenne demandait à l’ICANN de suspendre la procédure de création de l’extension tant qu’une protection des appellations d’origine n’était pas créée.
L’ICANN vient donc de décider de geler la procédure pour 60 jours. L’objectif est de « donner d’avantage de temps aux parties concernées pour négocier, ce qu’elles sont encouragées à faire ».
Les viticulteurs s’inquiètent de la protection de l’image et la réputation des appellations d’origine, comme « Bordeaux » par exemple. Ils craignent également de devoir payer pour enregistrer leurs marques sous ces nouvelles extensions dans le seul but d’éviter que des personnes mal intentionnées ou des imposteurs ne les enregistrent à leur place.
Le gouvernement français a indiqué hier qu’il engagerait « une procédure d’appel interne à l’ICANN » si l’organisme « décidait d’attribuer ces noms de domaine sans exiger la mise en place de mesures de protection des indications géographiques ». Une telle décision “porterait atteinte à la nécessaire protection des indications géographiques et à la bonne information des consommateurs”, précisent les ministres français des Affaires étrangères Laurent Fabius et de l’Agriculture Stéphane Le Foll, dans un communiqué.
La Fédération européenne des vins d’origine et la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin restent « sceptiques » face à ce nouveau délai, et « craignent une prochaine délégation sans condition des .VIN et .WINE ». Ils envisagent donc « d’engager des recours contre l’ICANN » et menacent d’organiser un « boycott et de demander le blocage de sites qui ne respecteraient pas le cadre légal de l’Union Européenne. »