On a l’habitude, maintenant, de payer la plupart de nos achats en ligne : vente par correspondance, achats à l’étranger, courses alimentaires en ligne, réservations de billets de trains/d’avion/de spectacle… C’est un acte devenu banal, presque quotidien, qui finalement n’est pas si différent d’un achat classique, en magasin. Dans tous les cas, nous réglons toujours en euros. Mais on connait moins le principe de la monnaie virtuelle, qui n’a pas tout à fait la même fonction.
Les monnaies des jeux en ligne
Tout d’abord, il y a la monnaie virtuelle qui circule dans les jeux en ligne. Les MMORPG (jeux de rôles massivement multijoueurs en ligne), avec des jeux comme World of Warcraft ou Dofus, ont créé leur propre économie virtuelle. C’est très simple, les joueurs font évoluer leurs personnages dans le jeu, et comme dans la vie réelle, ils ont besoin d’acheter et vendre certaines choses. Pour cela, ils disposent par exemple de Kamas, l’unité monétaire dans Dofus. La plupart des jeux peuvent ainsi développer leur propre monnaie.
Les monnaies des sites communautaires
Ensuite, il y a les monnaies virtuelles misent en place par certains sites Internet. Le principe est assez similaire à celui des monnaies des jeux. Elles reposent généralement sur l’échange et la solidarité naturelle entre les individus et permettent de récompenser un internaute pour une action ou une publication de qualité.
C’est un excellent levier pour gérer son e-réputation par exemple. Plus l’internaute reçoit de monnaie virtuelle de la part des membres de son réseau, plus il pourra avoir d’influence et gagner en visibilité et en crédibilité. La première monnaie virtuelle serait apparue sur Second Life. Le Linden Dollars (L$) de Second Life est échangeable en monnaie réelle et inversement, en sachant qu’1€ équivaut à 350 L$ environ.
On peut aussi citer les Twollars, créés par Twitter, qui s’apparentent à une monnaie de remerciement dans un premier temps, et dont la finalité est de récolter des fonds réels pour des organisations caritatives. Les créateurs du Twollars ont pensé que cette monnaie qui circule pourrait symboliser l’énergie sociale qui chemine sur les réseaux sociaux. Lorsque l’utilisateur se connecte à Twitter, en entrant ses identifiants, il reçoit 50 Twollars. Quand il juge un tweet intéressant, il peut alors en donner à son auteur. Une manière originale de remercier ou féliciter un membre de la communauté. Ensuite, la réelle finalité des Twollars consiste à les reverser à des associations, afin de défendre les causes humanitaires qui tiennent à cœur l’utilisateur. Chaque association est parrainée par une entreprise qui définit un certain montant de Twollars à atteindre pour les convertir ensuite en véritable argent et en faire don à l’association.
Ce système est basé sur un mode de fonctionnement gagnant-gagnant. En effet, les associations reçoivent de dons, les entreprises qui les sponsorisent gagnent en publicité et les utilisateurs sont valorisés pour la qualité des contenus qu’ils publient !
Voici une vidéo qui présente toutes les particularités de cette monnaie philanthropique :
Elodie nous en parlé il y a peu de temps, sur Facebook, on peut acheter des crédits, une devise virtuelle qui permet aux utilisateurs d’acheter des objets virtuels utilisables dans les jeux ou applications Facebook.
La monnaie virtuelle presque réelle
En 2009, une monnaie un peu différente à été développée : Bitcoin. Ne reposant sur aucune base économique solide, ses créateurs mettent l’accent sur l’aspect expérimental de la technologie et estiment que Bitcoin « tire sa valeur de son acceptation comme moyen de paiement. Sa valeur initiale sur le marché a été obtenue lorsque les gens ont spéculé que, de par ses propriétés, la monnaie allait être acceptée ensuite par d’autres ». On trouve depuis peu de temps des bureaux de change en ligne, permettant d’échanger des dollars ou des euros contre des Bitcoins. On peut donc acheter des produits, biens réels cette fois, avec ses Bitcoins ! La monnaie fonctionne en peer-to-peer (système de partage de fichiers permettant à plusieurs ordinateurs de communiquer via un réseau), n’importe qui peut donc envoyer et recevoir des Bitcoins de façon anonyme. Les transactions n’engendrent pratiquement pas de frais et aucune institution financière ne supervise les flux de monnaie. Pour les spécialistes, ce n’est qu’une question de temps avant que les gouvernements interdisent cette monnaie.
Pour l’utiliser, il suffit d’installer un logiciel open source disponible sur le site officiel. Une fois installé, il se connecte au réseau et fonctionne alors comme un portefeuille. Vous pouvez alors gérer votre solde de Bitcoins et envoyer et/ou recevoir des paiements à l’aide d’une adresse Bitcoin qui vous est fournie.
Les produits et services que l’on peut acheter avec cette monnaie sont listés sur le site : hébergement en ligne, matériel électronique, produits alimentaires… Le tout, sans intermédiaires pour faire circuler l’argent entre acheteurs et vendeurs. C’est impressionnant, mais l’anonymat du système est aussi la porte ouverte à des échanges nettement moins légaux tels des trafics de drogues… Aujourd’hui, on estime à 30 000$ les échanges sur le réseau chaque jour. Un Bitcoin vaut environ 6€.
Vous l’aurez compris, ces monnaies ne servent généralement pas à acheter des biens de consommation mais le système se met progressivement en place et on pourrait facilement imaginer par la suite plusieurs monnaies virtuelles, parallèles à nos monnaies réelles, pour régler tous nos achats en ligne ! Pour les sites communautaires, elles sont propres au site qui les a créées et ne valent, bien sûr, rien en dehors de cet espace virtuel. En revanche, au sein même de ces réseaux elles ont une vraie valeur et peuvent même devenir réelles, comme l’a fait Twitter avec ses dons aux associations. Bientôt, d’autres monnaies comme Bitcoin apparaîtront sans aucun doute, mais leur valeur, leur stabilité et leur sécurité restera à prouver.