Après que la presse française, belge et allemande (entre autres) ait demandé à Google une rémunération contre l’indexation des articles des sites de presse et le trafic venant du moteur de recherche, la presse irlandaise va beaucoup plus loin.
En Irlande, les éditeurs de presse veulent demander un minimum de 300 € aux sites qui feraient un lien vers un article, que le texte de celui-ci soit repris partiellement, intégralement, ou pas du tout.
Selon l’association des journaux irlandais (National Newspapers of Ireland), qui représentent notamment 16 des plus importants journaux nationaux, « la publication et la transmission de liens représentent une violation du droit d’auteur », et demande que la loi précise que « les liens profonds vers du contenu protégé par copyright sont illégaux »
Le NNI affirme distinguer la reproduction de liens hypertextes à titre personnel et à titre commercial : « Le NNI et ses membres n’ont jamais eu le moindre problème avec des gens qui affichent des liens pour leur utilisation personnelle » (comprenez par-là, qui les publient sur les réseaux sociaux par exemple).
Mais le scandale a éclaté lorsque Women’s Aid, une organisation irlandaise de lutte contre les violences conjugales, a révélé que 300 € lui ont été demandé pour l’intégration de 5 liens d’articles sur son site, sans reproduction d’une partie des articles en question. Pour les avocats de Women’s Aid, 2012 est « l’année où les journaux irlandais avaient essayé de détruire le web ».
Un barème de coûts établi en fonction du nombre de liens créés par un site aurait même été fixé :
- 1 à 5 liens : 300 €
- 6 à 10 liens : 500 €
- 11 à 15 liens : 700 €
- 16 à 25 liens : 950 €
- 26 à 50 liens : 1 350 €
- Plus de 50 liens : prix négociable.
Consultez le communiqué de NNI.