Budapest vit au rythme des manifestations contre la « taxe sur Internet » depuis plusieurs jours.
La Hongrie étudie un projet de loi du gouvernement conservateur du premier ministre Viktor Orban consistant à taxer l’utilisation d’Internet dans le but de renflouer les caisses de l’Etat.
Plusieurs milliers de personnes défilent pour dénoncer cette loi jugée antidémocratique et liberticide. Le gouvernement veut taxer les téléchargements à hauteur de 150 forints (soit 0,50€) par gigaoctet. Le ministre estime que cette taxe est nécessaire pour combler les trous dans le budget 2015 de la Hongrie et considère qu’elle compense le basculement des consommateurs vers Internet au détriment des lignes téléphoniques traditionnelles.
Face à l’opposition que rencontre cette proposition de loi, la future taxe pourrait se voir plafonner à 2€ par mois.
La population estime que cette loi vise avant tout à restreindre les libertés et les critiques contre le gouvernement de Viktor Orban, régulièrement accusé d’autoritarisme.
« C’est une idée rétrograde, quand la majorité des pays s’efforcent de faciliter l’accès de la population à Internet », déclare Judith Nagy-Korsa à l’AFP. Pour les organisateurs de cette mobilisation, le projet remet en cause « le droit d’être informé » et est « un symbole de l’autocratie du gouvernement ». Les réformes controversées depuis l’arrivée de M. Orban en 2010 ont bouleversé le secteur des médias, et ce dernier compte à présent s’atteler à Internet, le média le moins contrôlé par le gouvernement à ce jour.
Le Parlement devra se prononcer sur le projet le 17 novembre.
A Bruxelles, Neelie Kroes estime que cette idée « est une honte pour les utilisateurs et une honte pour le gouvernement hongrois » et appel à manifester tant que le projet ne sera pas retiré :
Proposed internet tax in #Hungary is a shame: a shame for users and a shame on the Hungarian government. I do not support!
— Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 22 Octobre 2014
It is terrible that govt of #Hungary thinks it can reduce media freedom, target media owners and then tax the alternative. Wrong direction!
— Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 22 Octobre 2014