Hier, Nicolas Sarkozy a convié à un déjeuner informel 8 représentants de l’Internet français, afin de faire le point sur l’état des lieux du Web en France.
Voici la liste des invités présents :
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Jacques-Antoine Granjon, PDG de Vente-privee.com
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Nicolas Vanbremeersch (ex-versac), patron de Spintank et meilcour.fr
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Jean-Baptiste Descroix-Vernier, PDG de Rentabiliweb
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Xavier Niel, PDG d’Iliad Free
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Maître Eolas, du blog Maître-eolas.fr
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Daniel Marhely, co-fondateur de Deezer
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Jean-Michel Planche, fondateur d’Oléane et de Witbe
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Eric Dupin, bloggeur de Presse-citron.net
Le Président était entouré de son conseiller Claude Guéant et de Nicolas Princen. Les discussions, ouvertes et directes, se sont visiblement déroulées dans un respect mutuel. Après une brève introduction au cours de laquelle le Président a posé le cadre de la discussion, à savoir « l’importance d’Internet et le progrès qu’il représente », et à mis ses invités à l’aise en leur demandant de s’exprimer franchement et sans détours, quels que soient leur couleur politique ou leur point de vue sur les initiatives du gouvernement en matière d’Internet. Voici les principaux sujets abordés :
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La taxe Google : bien que Nicolas Sarkozy ait beaucoup d’admiration pour le travail de Google, il ne peut admettre l’évasion fiscale des géants américains du Web qui « profitent de nos structures mais ne contribuent pas à l’économie nationale » en délocalisant leur siège dans des pays à moindre pression fiscale. Le problème reste donc à résoudre mais il semblerait que la taxe Google finisse peut-être par être enterrée.
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LOPPSI 2 : l’article 4 (qui permet au gouvernement de créer une liste noire de sites Web qui seront filtrés, sans l’intervention d’un juge) a été adopté hier soir. Les arguments des invités sur les dangers de dérives sécuritaire et arbitraire que contient cet article ont été entendus. Cet article peut en effet paraître liberticide, ajouté aux enchaînements de mesures prises récemment par le gouvernement. Le Président a cependant insisté sur le fait que les hébergeurs « qui mettaient des serveurs à l’étranger et qui publiaient n’importe quoi pour faire du pognon » ne pouvaient indéfiniment se défausser de la responsabilité qui est la leur.
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HADOPI 3 : la question des droits d’auteur a été abordée. Le Président a rappelé que « la France avait inventé le copyright » et que le thème lié à la culture et à sa rémunération était un sujet central. Il a admis que « les lois parfaites n’existent pas » mais qu’elles permettent de montrer à ceux qui piratent de façon industrielle qu’ils risquent des sanctions. Nicolas Sarkozy aurait indiqué qu’il fallait revoir le dispositif de cette loi et souhaite que l’on s’achemine rapidement vers un HADOPI 3, probablement plus adapté. Il aurait visiblement compris les enjeux sociétaux et économiques dans le domaine de l’Internet et du numérique et souhaite reprendre la main en direct sur ce domaine. Il a annoncé, au fil des discussions, deux décisions : la création d’une sorte de G8 du numérique et d’un Conseil du Numérique. Le G8 du numérique (ou de l’Internet) consisterait à inviter au prochain sommet du G8, des représentants du Web de chaque pays pour confronter les expériences.
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La création d’un Conseil du Numérique : constitué de membres représentatifs de l’Internet français, il travaillerait en consultation sur les différents dossiers évoqués sous la tutelle d’Eric Besson, qui proposera une trame dans les deux mois à venir. Ce conseil vise avant tout à créer une impulsion afin que les métiers du numérique et de l’Internet s’organisent et constituent un interlocuteur pour le gouvernement.
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