Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le terme « brouteurs » ne désigne pas la toute dernière série de tondeuses à gazon. Il s’agit bel et bien de cybercriminels, plus précisément d’escrocs. Vous avez déjà croisé leur route ? C’est certain ! Mais vous ne le savez peut-être pas encore… Explications.
Qu’est-ce que le broutage ?
Les termes de « broutage » et de « brouteur » font directement référence à nos amis ruminants, qui n’ont qu’à se baisser pour récolter des bénéfices. Dans notre cas, des centaines de milliers d’euros dérobés à leurs victimes.
Le broutage est en effet une tentative d’extorsion. Opérée via un canal numérique (SMS, e-mail, messagerie instantanée), cette pratique illégale consiste à se créer une identité pour développer une fausse relation amoureuse ou amicale. Pourquoi ? Afin de soutirer de l’argent en abusant de la confiance d’autrui. En ce sens, l’arnaque est à rapprocher du « phishing » (en français, « hameçonnage »), dont elle est une sous-catégorie.
Les femmes et les seniors sont plus touchés par le phénomène
Le profil le plus recherché par les brouteurs ? Les femmes isolées de 50 ans et plus. Cette population serait plus vulnérable, la faute à un manque de maîtrise des codes Internet, mais aussi à la solitude présupposée des victimes. Comme je vous le disais plus haut, le broutage est une arnaque affective et émotionnelle.
Maintenant, faites-vous partie des victimes potentielles ? Oui. Tout le monde peut l’être. Quels que soient l’âge et le genre, tant les cas de broutage sont nombreux en France et dans le monde.
Et les brouteurs eux-mêmes, qui sont-ils ? Souvent de jeunes hommes, majoritairement natifs de Côte d’Ivoire, où le taux de chômage atteint des sommets (près de 4 jeunes sur 5 sont sans emploi !).
Comme toujours sur Internet, pour vous protéger, soyez vigilant, ne prenez rien pour argent comptant ? Et surtout, équipez-vous d’une suite de sécurité informatique reconnue.
Modus operandi
Le mode opératoire des arnaqueurs varie très peu.
- Phase 1 : la prise de contact
- Phase 2 : le développement d’une relation purement virtuel pour tenter de gagner votre confiance
- Phase 3 : l’arnaqueur demande de l’argent ou des informations bancaires* (parfois, des cadeaux) en prétextant une opération coûteuse, un frigo vide, des réparations automobiles imprévues, etc. Il peut y avoir mille raisons, selon votre profil !
*Méfiez-vous, certains brouteurs sont plus malins encore – et vicieux. Au lieu d’attaquer tout de suite votre portefeuille, ils peuvent également tenter de vous soutirer des informations ou des photos/ vidéos compromettantes. Typiquement, des images à caractère pornographique qu’ils utilisent ensuite pour vous faire chanter.
Comment se protéger des brouteurs ?
Faire le mort
Vous ne connaissez pas votre interlocuteur ? Vous avez un doute sur son identité ? Sans preuve, la technique la plus simple pour se débarrasser d’un brouteur consiste à éviter le brouteur.
Très important :
- ne répondez pas à son/ ses messages – en particulier si votre interlocuteur vous demande des informations personnelles, de l’argent ou un clic sur un lien ;
- ne cédez pas même lorsque l’individu prétexte une urgence ;
- bloquez le numéro de téléphone associé/ l’e-mail/ le compte social de l’expéditeur.
Votre suite de sécurité informatique et des services gratuits comme Bloctel bloquent déjà la plupart des brouteurs avant qu’ils ne vous trouvent. À vous de déjouer les autres.
Rentrer dans leur jeu
Si vous avez un peu de temps sous la main et que vous voulez relâcher un peu la pression, vous pouvez procéder exactement à l’inverse et faire semblant de ne pas voir l’arnaque. Certains comptes sur les réseaux sociaux sont connus pour leur humour et leur répartie face aux brouteurs !
Généralement assez grossières et exécutées dans un mauvais français, les arnaques de brouteurs sont généralement évidentes. Alors, rien ne vous interdit de rentrer dans leur jeu et de vous payer un peu leur tête !
Les arnaques les plus courantes du moment
Je vous le disais en introduction, le broutage est une variante du hameçonnage. C’est-à-dire, du vol de données ou d’argent par un individu ou une organisation se faisant passer pour un contact de confiance : la Poste, Amazon, le gouvernement, la police, la banque, et ainsi de suite.
Aucune organisation sérieuse ne vous demandera jamais d’informations personnelles par téléphone.
Beaucoup de Français se font pourtant piéger. Actuellement, les arnaques les plus courantes portent sur :
- votre compte de formation CPF – les agents CPF ne vous contacteront jamais sans que vous ne les ayez contactés d’abord !
- la police par rapport à un impayé ou à un fait reproché de pédocriminalité – non, personne ne va venir vous arrêter si vous ne payez pas des milliers d’euros pour un crime que vous n’avez pas commis.
- la banque – aucune banque ne vous demandera de régulariser votre situation financière en dehors de son application mobile/ son site web ou en présence d’un conseiller.
L’arnaque la plus difficile à détecter est celle du transporteur. Vous recevez un message pour vous informer qu’un colis n’a pas pu être livré à votre adresse et vous invitant à cliquer sur un lien pour reprogrammer la livraison. Arnaque ou non ? Là-dessus, pas de formule magique.
Si vous n’avez rien commandé récemment, c’est certainement faux. Sinon, il vous faut vérifier tous les détails du message à la recherche d’une coquille suspecte : dans le corps de texte, dans l’objet et dans le nom de l’expéditeur. De manière générale, les grandes entreprises affichent leur nom automatiquement, par exemple, plutôt qu’un numéro de téléphone.
Les arnaqueurs sont inventifs, organisés et très motivés. Faites attention à vous, soyez vigilant et doutez avec raison. En suivant ces quelques conseils, vous éviterez les écueils.