Contrairement aux grands groupes, face aux menaces, les petites entreprises sont perçues comme vulnérables. Pour lutter contre les pirates et se protéger, les TPE/ PME disposent effectivement de ressources très limitées.
Or, les conséquences peuvent être dramatiques : perte de données, interruption d’activité, atteinte à la réputation et, dans certains cas, fermeture pure et simple de l’entreprise.
Pourtant, il existe des solutions simples et accessibles à tous pour renforcer sa sécurité numérique. Vous êtes chef(fe) d’entreprise ? Lisez bien : voici comment vous pouvez vous protéger efficacement des cyberattaques.

Pourquoi les petites entreprises sont-elles si vulnérables face au cybercrime ?
« La tête dans le guidon »
Faute de budget ou de compétences dédiées, les petites entreprises investissent rarement dans une véritable stratégie de cybersécurité. Les protections mises en place sont basiques, voire inexistantes, ce qui laisse la porte ouverte à de nombreuses vulnérabilités. Après tout, qui a le temps ?
Les erreurs humaines sont également fréquentes : un mot de passe trop simple, une pièce jointe malveillante ouverte sans vérification, ou encore un oubli de mise à jour peuvent suffire à compromettre tout un système.
Sans formation, ces gestes du quotidien deviennent des points d’entrée idéaux pour les cybercriminels. Contrairement aux grands groupes aux structures rigides, les entrepreneurs n’ont ni le temps ni les ressources pour écrire des procédures.
Ce manque de moyens et de préparation n’est pas une fatalité : il souligne simplement la nécessité d’adopter des automatismes.
Les hackers en quête de données à l’assaut de votre réseau
Ce n’est pas parce que votre entreprise est de taille modeste qu’elle n’a rien d’intéressant à offrir aux cybercriminels. Coordonnées clients, identifiants, numéros de cartes bancaires, devis/ contrats… tout peut servir.
Toutes les informations concernant les clients, les collaborateurs et les partenaires ou la stratégie d’entreprise peuvent être utilisées ou revendues. Les acheteurs potentiels ? Des démarcheurs, d’autres pirates, des entreprises concurrentes : la liste est longue.
Quelles méthodes les cybercriminels utilisent contre les petites entreprises ?
Les hackers disposent de tout un arsenal de logiciels malveillants pour s’en prendre aux petites entreprises. Parmi les plus connues (et les plus dangereuses), on peut citer notamment :
- le phishing (hameçonnage) ;
- un ransomware (rançongiciel) ;
- le typosquatting (typosquattage) ;
- le Trojan Horse (cheval de Troie).
Ne vous inquiétez pas, je vous explique tout.
L’hameçonnage, ou quand les filets se referment sur vous
Qu’est-ce que c’est concrètement « l’hameçonnage » ? Comme tout le monde, vous recevez sans aucun doute régulièrement des SMS et des e-mails d’alerte, avec des appels à l’action en urgence.
Par exemple, un e-mail de la police nationale vous informant d’une infraction de votre fait et réclamant le paiement immédiat d’une amende… ARNAQUE ! 99 % du temps, ces messages relèvent du phishing. En misant sur la confiance que vous inspirent les expéditeurs présumés (ou sur l’urgence et la peur), les pirates parviennent à vous faire cliquer sur des liens frauduleux et à vous voler. Ou pire.
Si vous ne marchez pas, pas grave ! Pour les hackers, ces cyberattaques sont extrêmement simples et peu coûteuses : ils peuvent en envoyer des milliers simultanément. Dans le lot, les pirates attrapent toujours quelques poissons dans leurs filets numériques.
Le rançongiciel, chantage digital et extorsion
Le rançongiciel est l’une des menaces les plus sérieuses, capable de vous bloquer l’accès à des fichiers, à des dossiers, voire à l’appareil infecté tout entier. À partir de là, le cybercriminel peut vous faire chanter et, en contrepartie de la clef de déverrouillage, exige une rançon (argent, informations, etc.).
En cas d’attaque par rançongiciel, ne payez surtout pas la rançon, gardez les preuves et isolez les appareils infectés. Cela comprend aussi tous les appareils qui évoluent sur le réseau infecté. Déconnectez les appareils du réseau pour les isoler, le plus vite possible. Pour garder les preuves, faites des photos des messages qui s’affichent.
Signalez l’information au référent cybersécurité s’il y en a un, sinon déposez plainte au commissariat de police ou à la gendarmerie dont vous dépendez. Transmettez toutes les preuves et informations utiles à l’enquête directement aux autorités. Enfin, notifiez l’incident à la CNIL ainsi qu’aux victimes présumées dans les 72 heures si des données personnelles ont pu être consultées, modifiées ou détruites par les cybercriminels. Attention : si vous manquez à cette obligation, vous pouvez vous voir infliger une lourde amende !
Le typosquattage, coquille fatale
Profiter des fautes de frappe des utilisateurs pour les emmener sur un site frauduleux, c’est la définition du typosquattage. En créant de faux sites à des adresses presque identiques à des sites légitimes, les cybercriminels récupèrent une partie de leur trafic Internet. Il ne leur reste ensuite qu’à abuser de la confiance que vous portez à ces sites authentiques pour vous inciter à cliquer sur des liens frauduleux et infiltrer votre système/ vous voler des données sensibles.
C’est pourquoi il faut toujours bien vérifier l’URL des sites que vous visitez, et surtout, ceux sur lesquels vous renseignez vos informations personnelles. Si vous vous retrouvez victime d’un tel site frauduleux, signalez-le sur le site du gouvernement : « Ma Sécurité ».
Les chevaux de Troie, des logiciels qui contiennent une fonctionnalité malveillante.
Le cheval de Troie est l’équivalent numérique du loup qui montre patte blanche, pour entrer dans la bergerie. En prenant l’apparence d’un programme inoffensif, ce virus parvient à déjouer la vigilance des Hommes – et parfois même des machines.
Une fois en place, il est capable d’accéder à tout et même de prendre le contrôle de votre appareil. Ses possibilités sont nombreuses, selon l’intention du programmeur à l’origine du virus :
- vous espionner,
- dérober des données sensibles,
- dégrader vos fichiers,
- installer d’autres logiciels malveillants.
Comme tout virus, le cheval de Troie met également les autres en danger. Tous ceux avec qui vous êtes en contact ou sont exposés à la contamination.
Pour cette raison, méfiez-vous toujours des téléchargements de logiciel, des fenêtres « pop-up » qui apparaissent sur vos écrans et des liens de téléchargement. Analysez les liens hypertextes avant de cliquer (la plupart du temps, un survol avec la souris permet de lire et de vérifier l’adresse du site derrière ledit lien). Si le doute persiste, effectuez une recherche sur Internet ou demandez de l’aide. En l’absence de réponse claire et sûre, ne prenez pas de risque et ne cliquez pas sur le lien.
Vous mettez vos partenaires en danger !
Comme toutes les entreprises, les TPE/PME collaborent avec de nombreux partenaires, fournisseurs et sous-traitants. Une mine d’or pour les cybercriminels, pour qui vos clients et ces partenaires sont autant de points d’entrée dans votre système informatique. La cybersécurité est l’affaire de tous. En négligeant la vôtre, vous mettez également en danger l’ensemble de vos partenaires.

Comment protéger efficacement votre petite entreprise des cybermenaces ?
Verrouiller tous les accès
Pour sécuriser efficacement votre petite entreprise, commencez par adopter des gestes simples, mais essentiels :
- mises à jour régulières : installez régulièrement les mises à jour système de vos appareils et de vos logiciels – ces correctifs comblent des failles de sécurité et renforcent la défense de vos équipements ;
- mots de passe robustes : optez pour des mots de passe d’au moins 12 caractères, incluant majuscules, minuscules, chiffres et symboles. Évitez les informations personnelles évidentes et privilégiez des mots de passe uniques à chaque programme et à chaque collaborateur ;
- sauvegardes régulières : sauvegardez fréquemment vos données sur des supports sécurisés et déconnectés. Testez régulièrement leur intégrité pour vous assurer de leur fiabilité en cas de besoin.
Ces bonnes pratiques renforcent la sécurité de votre entreprise et vous préparent à réagir efficacement face aux cybermenaces.
Former les collaborateurs
Sensibilisez vos équipes aux bonnes pratiques avec :
- la formation continue : organisez des sessions régulières pour sensibiliser vos collaborateurs aux risques et aux enjeux de la cybersécurité et sur les bonnes pratiques à adopter ;
- des mises en situation : testez régulièrement et de façon transparente vos collaborateurs sur le sujet, en leur envoyant par exemple de faux e-mails frauduleux, pour observer leur réaction et débriefer ensemble les résultats ;
- des outils de sécurité adaptés : investissez dans des solutions de sécurité adaptées à la taille de votre entreprise, telles que des antivirus performants, des pares-feux, des systèmes de sauvegarde automatisés ou encore des gestionnaires de mots de passe cryptés* ;
- une gestion différenciée des accès : limitez les droits d’accès aux informations sensibles en fonction des rôles de chacun. Utilisez des outils de gestion des identités pour contrôler et révoquer les accès si nécessaire (n’oubliez pas de supprimer les accès des anciens collaborateurs !) ;
- activez la double authentification : fermez vos logiciels et vos données à double tour avec ce système de connexion à deux facteurs. Ainsi, même si un mot de passe fuite, les pirates ne pourront rien en faire.
En impliquant vos collaborateurs et en vous équipant d’outils adaptés, vous créez une culture de la cybersécurité au sein de votre entreprise, réduisant ainsi les risques d’incidents.

Pas une fatalité
Même avec des moyens limités, il est tout à fait possible pour une TPE/ PME de renforcer sa sécurité face aux cyberattaques. En adoptant les bons réflexes, en formant ses équipes et en s’équipant d’outils adaptés, chaque entreprise peut considérablement réduire les risques et mieux se défendre contre les menaces numériques. La cybersécurité ne doit pas être perçue comme un luxe ou une contrainte, mais comme un véritable investissement pour la pérennité de votre activité.
Et après ? Les cybermenaces évoluent sans cesse. Restez informé, mettez à jour vos pratiques régulièrement, et n’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts si besoin.
* N’utilisez jamais d’outils de cybersécurité gratuits (antivirus, pare-feu, gestionnaire de mots de passe) : ces solutions, certes attirantes, sont souvent elles-mêmes infestées de logiciels malveillants. Les liens de téléchargement notamment. Par ailleurs, la protection offerte par ces solutions est minimale, très incomplète, et peu mise à jour.