Dominé par Google et PagesJaunes, la publicité locale en ligne semble avoir de beaux jours devant elle alors que les petites et moyennes entreprises vont être de plus en plus présentes sur la Toile et voudront profiter de la géolocalisation, en plein boom.
Aujourd’hui, la quasi totalité du chiffre d’affaires dans ce domaine -estimé à 870 millions d’euros pour 2010 par le Syndicat des régies internet (SRI)- est capté par PagesJaunes et Google, par le biais des annonces localisées, accompagnées de photos, liens commerciaux vers un site faisant la promotion d’un produit ou service, et parfois des commentaires d’internautes.
“Ce sont certes des mastodontes, mais il ne s’agit que des recherches dans un annuaire ou des liens sponsorisés”, souligne Marie Delamarche, directrice générale du SRI.
Si 70% des PME ne possèdent pas de encore site internet, 10 à 15% d’entre elles ont l’intention d’en développer un dans les deux ans, ce qui déclenchera une hausse de leurs investissements publicitaires en ligne, fait valoir Mme Delamarche.
“Les petits commerces locaux peuvent aussi avoir d’autres besoins, par exemple la recherche de notoriété auprès d’une audience locale. Il y a là encore un potentiel à exploiter”, explique-t-elle à l’AFP.
Spir Communication (groupe SIPA-Ouest France), qui assure la régie locale de Google pour les TPE, se montre toutefois prudent.
“Il y a un fossé générationnel, les dirigeants de ce type d’entreprise ont en moyenne entre 40 et 50 ans et ne sont pas prêts à y aller, ce n’est pas aussi concret qu’un magazine de petites annonces local par exemple”, estime son directeur général adjoint Godefroy Jordan.
Pour vaincre ces réticences, et augmenter du même coup ses ventes, PagesJaunes, qui réalise un chiffre d’affaires annuel sur internet de 500 millions d’euros grâce à la publicité locale, propose aux TPE/PME de créer leur site internet, un service qui a séduit 80.000 d’entre elles en un an.
Mais la publicité locale est aussi une opportunité pour les journaux régionaux. “Leur grand atout est de très bien connaître leur lectorat” tout en offrant des pages ciblées par ville, parfois même par village, relève Erwann Gaucher, consultant pour la presse quotidienne et hebdomadaire régionale.
“2011 sera une année charnière, on voit que toutes leurs régies y travaillent”, selon lui.
Dans la presse nationale, certains poussent l’approche locale bien plus loin, comme le groupe Le Figaro, qui propose un “microciblage” en ligne aux annonceurs en s’appuyant sur Ma Chaîne Météo.
“Pour énormément de sociétés, notamment dans l’alimentation, la distribution et la santé, les ventes fluctuent en fonction de la météo, or on est les seuls à avoir cette technologie”, a expliqué à l’AFP Patrick Hurel, en charge du digital à la régie publicitaire du groupe.
Pneus neige ou glaces: des campagnes de publicité sont ainsi lancées de façon localisée et très réactive, en fonction d’événements météorologiques attendus.
La géolocalisation est d’ailleurs considérée comme le prochain eldorado de la publicité locale: elle permet de promouvoir auprès de l’internaute connecté –via sa tablette, son téléphone portable ou son ordinateur de bord embarqué dans la voiture– des services et produits à proximité.
“Bientôt, quand vous vous arrêterez à un feu rouge vers 19H00, une publicité de la chaîne de restaurants la plus proche s’affichera sous forme de vidéo sur le tableau de bord de votre voiture en vous indiquant comment vous y rendre tout en offrant une réduction de 30%”, prédit un observateur du secteur.
© 2011 AFP