Depuis le temps que nous vous parlons d’Internet et des sites Web, vous devez vous poser un bon nombre de questions sur les gens qui en ont fait leur métier. Il est vrai qu’Internet a permis la création de beaucoup de nouveaux métiers et je vais, dans cette série d’articles sur les métiers du Web, vous en présenter quelques-uns. Ainsi vous comprendrez mieux comment naissent vos sites favoris et comment les entreprises utilisent Internet.
Pour commencer, s’il y a un métier qui peut faire toute la différence entre 2 sites Web, c’est probablement celui de webdesigner. Derrière ce nom très abstrait aux couleurs tendances, se cache en réalité un travail de fourmi, d’artiste et de technicien. Cyril, webdesigner pour NordNet, a répondu à quelques questions pour nous aider à mieux comprendre le métier qui est le sien.
Quelles sont tes principales missions ?
« Lorsqu’on me fait une demande de création ou de refonte de site, je travaille alors pour faire une proposition graphique qui sera la plus attrayante et la plus claire possible pour l’internaute. Je m’applique pour que tous les éléments demandés y figurent et que les contraintes soient respectées. On valide ensuite la maquette si l’aspect ergonomique et le graphisme de la page conviennent. »
Le webdesigner doit ensuite la transformer en page Internet, c’est-à-dire qu’il prépare les liens, la navigation, les animations Flash, les publicités, le look de la page… Il peut aussi, en plus des pages Web, créer des animations flash, des e-mails et newsletters, ainsi que des bandeaux publicitaires.
« Concrètement, mes missions et objectifs quotidiens sont les suivants :
- Valoriser l’image de marque de l’entreprise.
- Maîtriser les contraintes (en termes d’ergonomie, d’accessibilité et de technique).
- Élaborer des « maquettes » et être garant de la charte graphique de l’entreprise.
- Savoir s’adapter à un design existant.
- Être force de proposition et cohérent.
- Savoir faire des compromis, défendre ses choix tout en respectant les volontés de l’entreprise.
- Connaître les logiciels de création graphique (Illustrator, Photoshop, Fireworks, Flash,…).
- Respecter le cahier des charges, être réactif et créatif. »
Il utilise tous les outils et logiciels qu’il a à sa disposition (Illustrator, Photoshop, Fireworks, Flash,…) pour concevoir ses maquettes et « découper » les images avant de les intégrer en HTML, c’est-à-dire d’en faire des pages Web telles que nous les connaissons.
Décris-moi la journée type d’un webdesigner
« Je commence toujours la journée en lançant tous mes logiciels, ensuite je relève mes e-mails. Régulièrement, voire même quotidiennement, je fais de la veille graphique ou technique et me constitue une bibliothèque de ressources (c’est-à-dire que j’effectue des recherches d’idées de design sur différents sites et blogs), très utile quand je travaille sur un projet en flux tendu. Avant de publier un site en ligne, je le teste aussi sur tous les navigateurs pour être certain qu’il fonctionne correctement. En effet, il peut arriver que si le site s’affiche correctement sur un navigateur (Chrome par exemple), il ne s’affiche pas comme il faut sur un autre (Internet Explorer). Je n’ai pas vraiment de journée type car je peux très bien travailler sur la partie technique (intégration XHTML) un jour et le suivant être sur du maquettage (charte graphique, newsletter, recherches de visuels…). »
Selon les demandes qu’on lui fait et les urgences, le webdesigner peut donc posséder une certaine autonomie dans son organisation de travail.
Quels sont les outils que tu utilises ?
« Le métier de webdesigner allie des aspects créatifs et techniques. Je dois connaître et savoir utiliser plusieurs logiciels complexes, comme par exemple :
- Photoshop, pour créer des maquettes de sites,
- Flash, pour réaliser des bandeaux ou des animations interactives,
- Netbeans, pour éditer du texte sur le site : créer des blocs de textes, définir les tailles de police…,
- Illustrator, pour créer des formes de dessins complexes qui seront ensuite importées dans Photoshop. »
Quelles sont les difficultés que tu es amené à rencontrer ?
« Elles sont diverses : respecter les délais, la mise en valeur de certains éléments (textes, blocs, images…) plus que d’autres, respecter la charte et les demandes qui me sont faites, respecter les dimensions (comme lorsque l’on a trop de texte à mettre dans un petit encart, par exemple…). La principale contrainte reste celle de temps, mais on peut aussi avoir certaines contraintes techniques, graphiques, ou de poids des données. Par exemple, négliger le côté technique d’un projet peut être pénalisant et engendrer des retards : si je commence un travail et me rend compte ensuite que techniquement il y a des éléments gênants, je perds beaucoup de temps. »
Quelques conseils pour celui qui veut devenir webdesigner ?
« Les qualité du webdesigner sont celles-ci :
- être curieux et intéressé par l’environnement Web (mais pas seulement),
- être créatif et avoir un goût pour l’esthétisme,
- être organisé et patient,
- avoir une sensibilité graphique et le souci du détail,
- connaître les logiciels de la chaîne de création graphique,
- être force de proposition et savoir défendre ses idées et ses créations,
- savoir se remettre en question.
Pour ceux qui veulent devenir webdesigner, plusieurs pistes de formation peuvent être empruntées : Beaux-arts, écoles d’arts appliqués, écoles d’infographie. »
On lui demandera également d’accepter les remarques, positives comme négatives, d’avoir des idées, d’être rigoureux et de toujours respecter la charte graphique à la lettre.
Selon toi, comment va évoluer le métier ?
« La banalisation des Smartphones et tablettes graphiques va participer à développer les créations sur Internet. On aura de plus en plus de sites innovants, conçus parfois spécialement pour ces supports et la concurrence sera rude. Les sites Internet doivent évoluer pour rester séduisants.
Les internautes sont de plus en plus exigeants au niveau du fond et de la forme d’un site, ils se lassent rapidement. De plus en plus de sites fleurissent sur Internet et il faudra donc être encore plus rapide pour les faire évoluer et les faire vivre, afin de se ne pas se faire dépasser pas les autres.
Je pense aussi que l’avenir du webdesign dépendra également du support sur lequel seront diffusés les sites Internet et des technologies de diffusion des médias. »
Il faut aussi souligner qu’aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de maîtriser l’informatique pour pouvoir diffuser des contenus et des créations sur Internet.
Sur un site, on distingue deux éléments : le contenu (textes, images, musique, vidéo…) et le contenant (le style, la charte graphique…). Le Web 2.0 a rapidement fait évoluer les techniques permettant d’éditer du contenu en ligne et les internautes ont très vite pu, eux-mêmes, partager et publier ce qu’ils voulaient (en créant des blogs, etc.). En revanche, le contenant, lui, a très peu évolué dans sa conception et son fonctionnement. Dans la réalité, le terme 2.0 s’applique au contenu mais pas encore au contenant. Même si certaines nouveautés ont été apportées pour faciliter la création du contenant, cela mériterait d’être amélioré et remis à jour.
Cette différence de progression est paradoxale car le design, l’ergonomie et l’originalité du site jouent directement sur son attirance. C’est sur ces points qu’il faudra faire évoluer le métier. Les sites bien présentés ont une meilleure visibilité sur Internet. Et étant donné que la masse d’internautes augmente fortement et rapidement, il est d’autant plus important de se distinguer. En créant des sites sur mesure, les entreprises ou clients sont ainsi sûrs d’obtenir l’habillage qui leur convient le mieux et qui est réellement personnalisé.
Le graphisme est indispensable à la présentation de tout contenu. Entre deux livres au contenu identique, vous choisirez celui qui a la plus belle couverture. Sur Internet, cette présentation est primordiale pour se distinguer parmi une multitude de sites et d’informations. L’aspect ergonomique des sites a aussi une importance de taille. En effet, l’internaute préférera un site esthétique mais aussi un site pratique à utiliser, avec une organisation de pages agréable et des rubriques faciles à parcourir. Le webdesigner sera de plus en plus amené à savoir repérer les réelles innovations dans ce domaine pour conserver l’attractivité de ses créations.