Dans le premier article de cette série, consacré au Bas-Débit, je vous expliquais que cette technique de connexion était, aujourd’hui, principalement utilisée en tant que solution de dépannage. En effet, depuis 10 ans, l’ADSL est devenu la technique la plus largement utilisée car elle offre des débits bien plus importants : jusqu’à 22 Mb/s.
Avant-propos : ADSL et asymétrie
ADSL est l’acronyme de « Asymmetric Digital Subscriber Line » qui signifie « liaison numérique à débit asymétrique sur la ligne de l’abonné ». Oui, vous avez bien lu « asymétrique » ! Cela signifie simplement que le débit dont on bénéficie en réception (pour recevoir des données provenant d’Internet) est différent de celui dont on dispose en émission (pour émettre, envoyer, des données vers Internet). Ce n’est pas grave ! On envoie généralement moins de données (ex. : envoi d’e-mails) qu’on en reçoit (ex. : affichage de nombreuses pages web, téléchargements…).
Un peu d’histoire…
En France, l’expérimentation de l’ADSL se termine en 1999 et sa commercialisation débute à la fin de la même année par France Télécom Interactive. A l’époque, la ligne ADSL était commercialisée par l’opérateur historique et il fallait s’acquitter :
- d’un abonnement Netissimo (nom de l’offre France Télécom),
- de l’abonnement pour la ligne fixe sur laquelle l’ADSL allait être installé,
- de l’abonnement chez le Fournisseur d’Accès Internet,
- d’un modem.
Tout ça pour profiter d’un débit de 512 kb/s ou de 1Méga… Mais, à l’époque, c’était vraiment le jour et la nuit par rapport au Bas-Débit : la navigation était enfin fluide et on pouvait télécharger un fichier rapidement.
Comment ça marche ?
Schématiquement, on peut illustrer l’ADSL comme étant une ligne de transmission de données informatiques arrivant chez l’abonné. Attention, il n’y a pas de nouveau câble téléphonique installé chez lui : les données et la voix transitent sur le même support. La ligne de téléphone est en fait « séparée » en deux organes, l’un pour la voix, l’autre pour la transmission de données à Haut-Débit.
Pour séparer ces deux « canaux », l’abonné doit disposer d’un filtre, qui se présente sous forme d’une fiche téléphonique (en forme de T inversé) à brancher sur la prise téléphonique murale et à laquelle on vient relier d’une part le téléphone pour continuer de bénéficier de la ligne vocale et d’autre part, le modem.
A l’autre « bout » de la ligne ADSL, on retrouve le FAI qui donne accès, à travers son infrastructure, à Internet.
Les débits
En 1999, les offres Netissimo permettaient de bénéficier d’un débit de 512 kb/s ou de 1024 kb/s (= 1 Méga), il n’existait aucune autre offre commerciale.
Aujourd’hui, Netissimo a disparu, les FAI l’ont intégré à leur propre abonnement et ce sont eux qui louent le service ADSL à France Télécom (sauf s’ils proposent du dégroupage : voir plus bas). Par ailleurs, les débits ont subit une évolution technique et sont désormais « adaptatifs ». Ils peuvent maintenant atteindre des paliers à 2 Mb/s, 8Mb/s ou 22 Mb/s. Toutefois, cette vitesse de connexion dépend du taux d’affaiblissement de la ligne de l’abonné (lui-même fonction de la distance entre la prise murale de l’abonné et le central téléphonique dont il dépend, et de la qualité de la ligne). Ceci signifie que tous les abonnés ADSL ne sont pas logés à la même enseigne en matière de débit ! Certains bénéficient de 5 Méga tandis que la maison voisine, située à une cinquantaine de mètre dispose de 8 Mb/s (NDLR n’est-ce pas Valérie ! ) parce qu’elle ne dépend pas du même central.
Qu’est-ce que le dégroupage ?
Le dégroupage, c’est la faculté de se passer d’une ligne de téléphonie fixe et de l’abonnement associé pour pouvoir bénéficier du service ADSL (attention, je parle ici du service de téléphonie fixe offert par France Télécom et non du câble téléphonique qui arrive du central jusqu’à la prise murale).
Techniquement parlant, ce tour de passe-passe est aujourd’hui possible car France Télécom a été obligé d’ouvrir ses centraux téléphoniques à ses concurrents pour que ceux-ci y installent leurs propres « armoires techniques ». Ainsi, le fameux câble qui provient de la prise murale de l’abonné peut alors être débranché des armoires techniques de France Télécom pour être branché sur celles d’autres opérateurs. L’abonné ne disposant plus de son abonnement à la téléphonie dite « classique », ces nouveaux opérateurs apportent en lieu et place un service de téléphonie VoIP (= via Internet)
Aujourd’hui, de nombreux FAI sont présents sur les marché du dégroupage et on parle de « zone dégroupée » pour désigner les zones géographiques au sein desquelles un central France Télécom a été ouvert à la concurrence.
A qui est destiné l’ADSL ?
Pour que l’abonné puisse bénéficier de l’ADSL, sa ligne de téléphone doit y être éligible, c’est-à-dire qu’elle doit être capable de supporter cette technologie.
L’ADSL peut alors être utilisé par tous ceux qui sont éligibles et ils sont nombreux : en France, plus de 95% des abonnements Haut-Débit en France reposent sur l’ADSL.
Inconvénients et avantages
En comparaison au Bas-Débit, l’ADSL permet, outre des connexions plus rapides et fluides, de bénéficier d’une ligne connectable à Internet 24h/24 et 7j/7, et de pouvoir profiter d’Internet aussi souvent et aussi longtemps qu’on le souhaite sans craindre de payer des coûts de communication astronomiques. Et, cerise sur le gâteau, on peut surfer et téléphoner en même temps !
Aujourd’hui, l’ADSL étant devenu un « standard », on ne peut donc pas lui trouver d’autres avantages que ceux cités précédemment. Toutefois, les débits sont tels que les offres commerciales se sont étoffées en matière de services : faire passer de la télévision ou la VoD n’est plus un problème ! D’ailleurs, les sites comme Youtube n’auraient sans doute pas rencontré un tel succès si les débits n’avaient pas considérablement évolué…
Le principal inconvénient de l’ADSL est le fait de ne pas couvrir 100% du territoire : certaines zones dites « zones blanches » ou « zones d’ombres », situées trop loin du central téléphonique ne peuvent pas disposer de l’ADSL. De plus, l’ADSL offre des débits inférieurs à ceux de la fibre optique ou du câble.
A quoi correspondent les variantes de l’ADSL ?
Il existe de nombreuses technologies xDSL qui répondent à des besoins vraiment très spécifiques. Attention, je parle bien ici de technologies et non d’offres commerciales. Chez NordNet par exemple, les technologies ADSL, Re-ADSL et SDSL sont intégrées dans certaines offres.
Le Re-ADSL pour Reach Extended Asymmetric Digital Subscriber Line (ADSL en réseau étendu) permet à des personnes non éligibles à l’ADSL classique de bénéficier des avantages de cette technologie en matière de disponibilité de leur ligne (24h/24 et 7j/7) mais en disposant d’une vitesse de connexion inférieure à 512 kb/s.
Le SDSL pour Symmetric Digital Subscriber Line, c’est-à-dire « liaison numérique à débit symétrique sur la ligne de l’abonné » est plutôt destiné aux entreprises car il leur permet d’émettre des données vers le monde extérieur à des vitesses beaucoup plus intéressantes que l’ADSL (le débit d’émission égale le débit de réception).
Enfin, vous avez peut-être déjà entendu parler d’ADSL 2 ou ADSL 2+. Sachez que ce ne sont que des appellations commerciales de France Télécom destinées aux FAI et désignant des abonnements caractérisés par des paliers à 8 Mb/s et 22 Mb/s.