D’après l’OMS, 15% des adolescents et 60% des 18-25 ans affirment avoir été victime de cyberharcèlement au moins une fois dans leur vie.
La nouvelle génération est biberonnée aux réseaux sociaux. Si cet apprentissage précoce lui donne une maîtrise des codes des réseaux qu’envient leurs parents, une exposition aussi forte sans la sagesse des années conduit forcément à des dérives. Et comporte son lot de risques pour la santé des jeunes, leur moral et leur éducation.
Il est donc primordial de mesurer les risques pour protéger au mieux les jeunes face aux dangers d’Internet, et plus spécifiquement, des réseaux sociaux.

Comment protéger les jeunes sur les réseaux sociaux quand ils sont exposés à des risques aussi variés ?
Pour protéger les jeunes sur les réseaux, il faut d’abord prendre conscience de la grande diversité des dangers auxquels ils sont exposés chaque jour :
- comme le cyberharcèlement et le chantage,
- les contenus frauduleux et les arnaques qui pullulent sur le web,
- une perte d’estime de soi face aux figures « parfaites » des influenceurs/ des autres utilisateurs,
- l’exposition aux idéologies nocives (conspirationnisme, mouvements politiques prohibés, courants religieux extrêmes…),
- les jeux d’argent et les achats compulsifs,
- une addiction/ dépendance due à la surexposition,
- et enfin, malheureusement, à la pédopornographie…
Vos ados connaissent probablement tous ces dangers, mais les prennent à la légère. Quant à vous, vous vous sentez désemparé et cherchez le bon moyen d’intervenir pour les protéger, tout en respectant leur intimité (indispensable, à leur âge). Et sans tomber dans la paranoïa.
La surexposition aux écrans
Le temps passé sur les écrans est en constante augmentation, pour toutes les catégories de population et tous les âges. D’après le site e-enfance, « 24% des jeunes équipés ne tiendraient pas plus d’une heure sans leur smartphone ». C’est dire !
Cette surexposition a des effets néfastes sur la santé :
- troubles du comportement, dépendance, isolement,
- colère, mal-être, angoisse, dépression,
- problèmes de concentration et de mémorisation,
- troubles du sommeil…
Pour éviter cela, instaurez des règles et mettez en place des bonnes pratiques au sein du foyer :
- montrez l’exemple – limitez votre propre consommation d’écrans et cherchez activement à passer du temps avec vos enfants en dehors du monde numérique ;
- adaptez les équipements à l’âge de l’enfant (par exemple, pas d’ordinateur ou de portable personnel avant X années/ un seuil de maturité défini) ;
- incitez chacun à faire des pauses régulières pour se déconnecter ;
- communiquez sur les raisons de cette routine digitale détox ;
- mettez en place des outils de contrôle parental, pour vous aider notamment à encadrer le temps d’écran de chaque membre de la famille, individuellement et de façon transparente.
Entendons-nous bien : l’idée n’est pas de supprimer complétement l’usage du numérique, mais de (re)nouer une relation plus saine dans nos rapports entre nous et avec les écrans.
Le cyberharcèlement touche plus d’un jeune sur deux
Avant Internet, le harcèlement s’arrêtait à la porte de l’école. Et c’était déjà terrible. Malheureusement, la version 2.0 est beaucoup plus invasive et poursuit nos enfants 24h/24, jusque dans la sécurité supposée de leur chambre…
L’ampleur du phénomène est sans commune mesure avec ce qui se faisait auparavant. En effet, avec la puissance des réseaux sociaux, les cyberharceleurs peuvent diffuser des informations, des photos et des vidéos en masse, en quelques clics seulement.
La meilleure arme contre tout type de harcèlement reste la parole. Restez attentif aux changements d’humeur de vos ados et prévenez-les des risques. Faites-leur comprendre que vous ne les jugerez pas pour ce qui pourrait être dévoilé par les cyberharceleurs et qu’ils ont votre soutien entier et indéfectible, si jamais ils sont un jour victime de cyberharcèlement.
Généralement, confronter un harceleur suffit à résoudre le problème. N’hésitez pas à faire intervenir la vie scolaire et/ ou la police selon le cadre. La loi est du côté des victimes : en cas de harcèlement par un camarade et sans changement de sa part, c’est désormais le malfaiteur qui est renvoyé et doit changer d’établissement.
Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez vous tourner vers une association d’aide aux victimes, vers une équipe pédagogique, ou utiliser l’une des ressources mises à disposition par le gouvernement. Cette plateforme du service public, en particulier, a été mise en place afin de faciliter les signaler de cyberharcèlement et procurer de l’aide aux familles. Il vous est même possible de discuter avec un agent de police directement sur ce site.
Le (cyber)harcèlement touche énormément de jeunes et doit être pris très au sérieux, car ses conséquences peuvent être dramatiques. Vous l’aurez compris, les meilleurs armes sont une communication transparente et bienveillante, sans jugement.

Protéger les enfants sur les réseaux : poser le cadre
Face à une méconnaissance des enjeux numériques
L’évolution numérique va tellement vite qu’il est difficile rester à la page, surtout en ce qui concerne les réseaux sociaux et tout ce qui y circule. Pour autant, il est essentiel pour les parents de garder un nez dans cet univers numérique afin d’être en capacité de comprendre ce qui s’y passe et ce que les jeunes peuvent traverser.
Par ailleurs, comme le dit si bien l’expression, « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Nous l’évoquions plus tôt, mais un outil de contrôle parental est tout aussi indispensable que votre propre vigilance.
Prenons l’exemple de TikTok : le réseau social est théoriquement réservé aux plus de 13 ans. Cependant, il est facile pour n’importe quel jeune de mentir sur son âge à l’inscription pour faire comme ses copains, et ainsi accéder au contenu (parfois choquant) de la plateforme. Avec un outil de contrôle, vous pouvez prévenir ce genre de mauvaises surprises.
Et ne parlons même pas des sites pornographiques… Quoique, si, finalement ! Le saviez-vous ? Contrairement aux réseaux sociaux, la législation impose désormais aux utilisateurs de prouver leur âge à chaque connexion à un site pour adultes. Exit le temps du : « Jurez-vous sur l’honneur que vous avez + de 18 ans ou êtes légalement majeur dans votre pays ? ». Les différentes plateformes mettent progressivement en place un nouveau système de vérification efficace. Rassurant ? Oui. Infaillible ? Absolument pas. Accéder à des contenus choquants devient seulement un peu moins facile, et certainement moins accidentel.
Vous-même ou un proche êtes victime de cyberharcèlement ? Appelez le 3018 (appel gratuit, anonyme et confidentiel, accessible 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h – jours fériés inclus) pour recevoir de l’aide.
Si vous le préférez, vous pouvez également contacter un aidant via le service de tchat, sur le site 3018.fr !
Mettre en place un cadre clair et bienveillant
Pour protéger les jeunes sur les réseaux sociaux, il est essentiel d’établir un cadre structuré et bienveillant. Cela commence par un dialogue ouvert et sans jugement. Discutez régulièrement avec votre enfant de ses activités en ligne, de ses interactions et des contenus qu’il consulte. Cette communication renforce la confiance et permet d’identifier rapidement d’éventuels problèmes.
Fixez des règles claires concernant le temps d’écran, les types de contenus autorisés et les comportements attendus. Par exemple, convenez ensemble des horaires d’utilisation des appareils et des plateformes accessibles. Assurez-vous que ces règles sont adaptées à l’âge et à la maturité de votre enfant, tout en restant cohérentes et constantes.
Encouragez également une utilisation des réseaux sociaux dans des espaces communs de la maison, comme le salon, afin de faciliter la supervision et de limiter les risques liés à l’isolement numérique. Cette approche favorise une utilisation plus saine et équilibrée des technologies.
Utiliser les bons outils et sensibiliser aux bonnes pratiques
Les outils de contrôle parental sont des alliés précieux pour sécuriser l’expérience en ligne des jeunes. Ils permettent de filtrer les contenus inappropriés, de limiter le temps d’écran et de surveiller les interactions. Par exemple, Meta propose des fonctionnalités telles que la limitation du temps d’écran, la restriction des interactions indésirables et la configuration de comptes privés par défaut pour les mineurs.
Cependant, il est important de compléter ces outils par une éducation numérique proactive. Sensibilisez votre enfant aux enjeux de la vie privée en ligne, à la gestion de son identité numérique et aux risques associés au partage excessif d’informations personnelles.
Apprenez-lui à reconnaître les signes de cyberharcèlement et à réagir de manière appropriée. Encouragez-le à signaler tout comportement suspect ou malveillant et à utiliser les fonctionnalités de blocage ou de signalement mises à disposition par les plateformes.
Enfin, restez informé des évolutions des outils et des pratiques en matière de sécurité en ligne. Les plateformes mettent régulièrement à jour leurs paramètres de confidentialité et leurs fonctionnalités de sécurité. Une veille active vous permettra d’adapter en permanence les mesures de protection aux nouveaux défis numériques.
Vous avez les clefs, à vous de jouer !