En 1 mois, Google a reçu plus de 70 000 demandes de suppression de résultats, pour un total de 267 550 URL concernées et démontrer les dérives de cette mesure poussée à l’extrême.
Les demandes de droit à l’oubli effectuées via le formulaire en ligne disponible depuis un mois ont été particulièrement nombreuses en France, en tête avec 14 086 formulations, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Conformément à la demande de la Cour de Justice de l’Union Européenne d’accorder un droit à l’oubli aux personnes qui le demandent, tout en ne violant pas le droit à l’information, Google a commencé à procéder aux retraits des URL signalées avec un certain zèle et à grand renforts de communication.
En effet la demande la CJUE place Google dans une situation délicate : l’entreprise privée est ainsi seule juge des liens affichés ou non.
Pour démontrer la dangerosité de cette décision, Google a décidé de faire de l’excès de zèle en appliquant le droit à l’oubli rapidement et ouvertement. Par exemple, le moteur de recherche a censuré un article de la BBC datant de 2007 sur l’ancien PDG de la banque Merril Lynch, lors du scandale des subprimes. Or, comme pour prouver que ce n’est pas à une entreprise privée de décider de ce qui doit être censuré ou non, Google a informé la BBC que la censure de l’article serait accordée. Le moteur de recherche est revenu sur sa décision par la suite mais a réussi à démontrer les dérives du système.
En effet, selon la CJUE « les liens vers des pages web contenant ces informations doivent être supprimés de cette liste de résultats, à moins qu’il existe des raisons particulières, telles que le rôle joué par cette personne dans la vie publique, justifiant un intérêt prépondérant du public à avoir, dans le cadre d’une telle recherche, accès à ces informations ». En mettant en avant le caractère subjectif de ces notions, Google a voulu démontrer que ce n’est pas aux moteurs de recherche qu’il faut confier la responsabilité d’accorder ou non le droit à l’oubli.