Un nouveau réseau social gagne du terrain dans les pays émergents, où l’accès à Internet n’est pas aussi démocratisé qu’en Europe par exemple. Alors que nous sommes tous devenus accros à Facebook en 4 ans, un autre média social a vu le jour il y a 7 ans : MXit. Il commence sérieusement à gagner du terrain là où les autres communautés on-line n’ont pas accentué leur déploiement.
Depuis son lancement en 2003, l’entreprise MXit Lifestyle a conquis 27 millions d’abonnés dans le monde et continue à gagner 40 000 clients par jour, particulièrement auprès des jeunes. Il a été créé par Herman Heunus, un informaticien d’origine namibienne.
MXit : réseau social via SMS
En Afrique du Sud, ce service fonctionnant par mini messages sur téléphones portables coûte bien moins cher que les SMS et a détrôné les rois Facebook et Twitter (sur 48 millions de Sud-Africains, seuls 3 millions ont un profil Facebook). S’il est aujourd’hui le plus important réseau social d’Afrique du Sud, c’est avant tout pour des raisons économiques. En effet, dans un pays où 40 millions de personnes possèdent un portable, seuls 5,5 millions sont internautes, l’ordinateur étant un luxe inaccessible pour beaucoup. Un message sur MXit coûte environ 1 centime, contre 75 pour un SMS classique.
MXit pourrait bien être l’avenir des réseaux sociaux dans les pays en développement, à commencer par ceux d’Afrique et leurs 376 millions d’utilisateurs de téléphone portable. L’entreprise commence déjà à s’exporter, MXit est disponible dans presque tous les pays du monde, y compris en Europe, et a percé au Kenya ou en Indonésie, où 2,5 millions d’abonnés sont déjà conquis. Une seule limite : le service fonctionne via des services d’accès à Internet 3G ou GPRS, qui ne sont pas disponibles dans une grande partie du monde.
Les gens voient en MXit une application facile, même pour des portables bas de gamme, et plus simple à utiliser que Facebook ou Twitter.
Une ascension qui pourrait faire trembler les plus grands
Comme tout nouveau réseau social, MXit inquiète les parents qui ne contrôlent pas les contacts de leurs enfants. Il fait désormais « partie de l’identité des jeunes, il y a une grosse pression du groupe pour s’abonner, certains ado allant jusqu’à acheter un portable uniquement dans le but se s’inscrire à MXit », explique Wallace Chigona, professeur en technologies de communication à l’Unversité du Cap.
Ce leader venu d’Afrique du Sud trace sa route depuis plusieurs années déjà. Il y a fort à parier que nous ne tarderons pas à en entendre parler de façon plus importante d’ici peu. Mais peut-on cependant penser qu’un service de messagerie par téléphone pourrait détrôner le sacro-saint Facebook dans notre pays où 20 millions de personnes ont un accès à Internet en Haut-Débit ? Il est en tous cas rassurant de voir que Mark Zuckerberg n’est pas le seul à réussir à développer des outils de communication révolutionnaires sur la Toile, et que les pays émergents ne sont pas en reste, tant au niveau du développement de solutions informatiques que de l’accès à ces révolutions.