Elles font vibrer le Net depuis plusieurs mois et se sont faites annoncer en grandes pompes. Dans le milieu du Web, les extensions génériques sont attendues comme une véritable révolution !
En quoi consistent ces nouvelles extensions ?
Jusque là, on comptait une vingtaine d’extensions de noms de domaine génériques (GTLD en anglais, pour « generic top-level domain names »), comme le .COM, et depuis peu, le .XXX. S’ajoutent à cela les quelques 250 extensions nationales, comme le .FR. Avec cette réforme, de nouvelles extensions de noms de domaine génériques viendront allonger cette liste : au lieu de se terminer par .COM, .ORG, .NET, ou encore .FR, les adresses Internet des sites pourront se terminer par le nom d’une institution ou d’une entreprise.
Ce jeudi 12 janvier, le programme des nouvelles extensions Internet a été lancé. Le conseil d’administration de l’ICANN, l’organisation chargée de gérer l’attribution des nom de domaine, a autorisé l’utilisation de mots complets à la place des extensions connues jusqu’ici (.FR, .COM, .NET, .ORG…).
Concrètement, ces nouvelles extensions génériques nous permettrons de voir apparaître en ligne des sites tels que « MAIRIE.PARIS », pour le site de la Mairie de Paris, ou « WINDOWS.MICROSOFT » pour le site dédié aux systèmes d’exploitation Windows de Microsoft, par exemple.
Les entreprises et les institutions souhaitant créer leur propre extension de nom de domaine ont jusqu’au 29 mars pour en faire la demande.
Exemples de projets d’extensions
Plusieurs projets de créations sont, semble t-il, déjà en cours :
- Les extensions sectorielles et identitaires, qui regroupent des projets tels que le .GAY, .GRENN, .POCKER, .SPORT, .MUSIC.
- Les extensions régionales, qui défendent une culture, une langue locale : .EUS pour les basques (Euskadi), .AND pour l’Andalousie, .BZH (culture et langue bretonne), .CYMRU (culture et langue du Pays-de-Galle), .IRISH et .CORSICA.
- Les extensions géographiques, qui représenteront des villes, des provinces, des régions du monde : .AFRICA, .PARIS, .SAARLAND (un état d’Allemagne), .BCN (Barcelone), .BERLIN, .BAYERN, .BASEL, .BUD (Budapest), .KOELN, .HAMBURG, .DUBAI, .MADRID, .MIAMI, .LONDON, .MOSCOW, .MELBOURNE, .MUMBAI, .NYC (New-York City), .RIGA, .TOKYO, .ROMA, .TOULOUSE, .VEGAS, .QUEBEC, .VEN (Venise) et .NAPLES (USA).
- Les extensions « corporate » pour les marques : .CANON, .MOTOROLA, .UNICEF. On parle aussi de Pepsi, qui souhaiterait créer son .PEPSI afin de lancer aussitôt un site Web portant le nom de domaine DRINK.PEPSI. Hitachi et Deloitte feraient aussi partie des marques à s’être lancées dans l’aventure.
On peut aussi envisager la création de nouvelles extensions encore plus génériques telles que .BANQUE, .HOTEL…
Nous saurons précisément quelles entreprises et institutions se sont portées candidates le 26 avril 2012, date à laquelle les candidatures déclarées seront publiées. Les dossiers validés seront, quant à eux, divulgués en novembre 2012.
Une démarche complexe
La création de ces extensions si particulières n’est pas aussi simple que pour une extension en .COM, par exemple. Les entreprises ou organisations publiques et privées devront également remplir un formulaire de 200 pages pour justifier et motiver leur projet.
En effet, il ne sera pas donné à tout le monde de créer sa propre extension. Il faudra être capable de prouver que l‘extension sera exploitée dans la durée, aussi bien d’un point de vue technique qu’administratif et financier, car ce projet coûte une petite fortune !
Le simple dépôt d’un dossier coûtera à lui seul 185 000 $, soit 135 000 €. Puis, après validation par l’ICANN, les entreprises et institution concernées devront s’acquitter des frais annuels de gestion (de 50 000 à 100 000 €).
Ensuite, il faudra patienter environ 1 an avant la mise en service de l’extension. Donc on ne devrait pas les voir apparaître en ligne avant l’année 2013.
L’intérêt de cette démarche
Cette procédure devrait profondément modifier le visage actuel d’Internet. Selon l’ICANN, cela devrait stimuler l’innovation sur Internet, mais aussi favoriser la concurrence.
L’ICANN a entériné le projet en juin en déclarant que ces nouveaux noms de domaine génériques de premier niveau devraient ouvrir « la voie à un plus grand choix pour les consommateurs, et ce, en facilitant la concurrence entre les fournisseurs de service de registre » et a « ouvert le système de noms pour libérer l’imagination humaine dans le monde » a déclaré Rod Beckstrom, le président de l’organisation. « Nous espérons que cela permettra de faire en sorte que le système de noms de domaine serve mieux l’humanité », a-t-il ajouté.
Pour les marques, entreprises, communautés ou autres entités intéressées, c’est une belle opportunité pour communiquer de façon novatrice, d’une part, et dans la langue et l’alphabet de leur choix. Elles pourront, grâce à leur extension personnalisée, accroître leur visibilité en ligne et communiquer plus facilement.
C’est aussi une façon de garantir la sécurité des sites concernés. En effet, l’obtention d’une telle extension est si complexe qu’il sera impossible d’y trouver des sites de hameçonnage. En bref, en vous rendant sur un site en .BANQUE, par exemple, vous serez certain d’être sur le véritable site de votre banque et de ne pas vous faire dérober vos informations bancaires.
Mais les conditions d’accès à ce programme sont si strictes qu’on pourrait bien finalement ne voir apparaître que très peu de sites ayant leur propre extension. En attendant, chaque postulant devra s’inscrire en ligne au système de demande d’extension avant d’effectuer le dépôt de son dossier sur le site de l’ICANN dédié.
Réponse entre la fin de l’année 2012 et le début de l’année 2013 !