Il y a un phénomène sur Internet qui se développe et qui peut peut-être rapporter gros. Non, je n’ai pas l’intention de vous parler une nouvelle fois des réseaux sociaux, ni d’une stratégie publicitaire participative. Quoique tout bien réfléchi, si, et même des deux à la fois. Derrière ce barbarisme, le concept est simple : il s’agit de financer un projet en faisant appel à un grand nombre de personnes (internautes, amis, réseaux de contacts..). Le crowdfunding existe depuis longtemps sous la forme des coopératives, mais désormais la méthode se développe là où ne l’attendait pas, et ce, grâce à Internet.
Le crowdfu…quoi ?
Vous avez un projet à financer ? Vous voulez être innovant, sans passer par les pratiques de financement habituelles ? Vous souhaitez vous faire connaître en même temps et considérez qu’à plusieurs, on est plus fort ? Le crowdfunding est fait pour vous !
Quel que soit le projet que vous mettez sur pieds, pour le financer, vous pouvez faire appel à vos proches et au grand public. Avec des petits investissements de la sorte, des projets qui n’auraient peut-être pas reçu d’aide financière traditionnelle (banque, investisseurs…) peuvent voir le jour.
Si ce concept, faisant appel à un grand nombre de personnes pour de petits investissements, existe depuis longtemps et notamment dans le domaine caritatif, il est aussi utilisé maintenant pour répondre à des besoins multiples à la recherche de soutien : artistes, campagnes politiques, journalistes, cinéastes, inventeurs…
Semblable au fonctionnement du domaine caritatif, le crowdfunding, ou « financement collectif », se base sur la participation des foules pour définir le succès ou l’échec d’un projet. A ceci près qu’il ne s’agit pas de dons désintéressés. L’internaute qui participe à votre projet est un prescripteur qui a le pouvoir de porter à son tour votre projet, il peut influer sur la visibilité, la notoriété, la réputation et la crédibilité du projet. Mais surtout, il investit car il a confiance en votre projet et compte bien y récupérer un certain avantage.
Concrètement, ça donne quoi ?
Vous commencez à le savoir, Internet permet de gagner du temps, de l’argent, de la notoriété… Donc quand on souhaite obtenir rapidement une solution à un problème, on se sert des communautés. Le groupe (« the crowd »), peut être formé spécialement pour répondre à un besoin, mais il peut aussi exister au préalable.
Pour soutenir votre projet, vous rencontrerez trois cercles de financement :
- Votre famille et vos amis : ce sont vos premiers soutiens, vous premiers fans, ils vous connaissent et croient en vous. Excellents vecteurs de promotion, ils sont convaincus par votre projet.
- Les amis de vos amis : si vous avez convaincu vos amis, ils parleront de vous avec ferveur et conviction. Pour ce cercle-là, vos amis sont un gage de qualité et de sûreté.
- Les inconnus : ce sont tous les autres. Les personnes que vous ne connaissez pas peuvent aussi être séduites par votre projet et décider de participer à votre aventure.
Vous devez donc rassembler une communauté et la faire grandir. Pour cela, vous devez donner envie aux gens de partager votre projet. Le crowdfunding, c’est plus que du financement, c’est une communauté, une adhésion, un partage… Soyez clair et motivant, expliquez précisément vos besoins et la façon dont vous allez dépenser les sommes que les internautes ont bien voulu investir en votre projet.
Quelques exemples pour comprendre
L’exemple le plus connu et sans doute le plus réussi dans le domaine, vient de MyMajorCompany. Lancée en 2008, la société a été la première en France à demander aux internautes de financer des artistes, et le premier artiste a en avoir bénéficié est le chanteur Grégoire. Les internautes peuvent miser de 10 à 1 000 € sur l’artiste de leur choix, une fois les 100 000 € atteint, l’album peut être produit. Les internautes perçoivent enter 20 et 40% des recettes nettes générées par l’album.
La FABrique d’artistes est une plateforme de services qui permet aux artistes plasticiens (peintres, sculpteurs, photographes, designers…) de financer leurs projets, de communiquer et de les réaliser.
Ulule est un service de financement participatif plus généraliste. Associations, journalistes, artistes, codeurs… peuvent y organiser des collectes de fonds sur le principe du « tout ou rien » : les soutiens d’un projet créatif ou social ne sont débités que si l’objectif atteint la somme demandée. Le principe est transparent et dynamique et les participants y gagnent des cadeaux en nature. Par exemple, un photographe propose à ceux qui veulent bien investir la somme de 300€ un shooting personnalisé, les réalisateurs d’un film vous offrent, selon le montant de votre investissement, votre nom au générique, des invitations pour l’avant-première, le DVD du film… KissKissBankBank fonctionne aussi sur ce principe.
Plus original, sur le site MonChevaldeCourse.com, vous investissez dans un cheval ! Vous pouvez ainsi investir 99 ou 119 € par an et percevoir 1/1000ème des gains de votre cheval de course favori. Vous pouvez investir sur plusieurs chevaux et au bout d’un an, réinvestir ou changer de cheval.
Le crowdfunding est avant tout un geste de soutien. Les premiers résultats de ces financements participatifs ne révèlent pas de rentabilité exceptionnelle pour les investisseurs, généralement les internautes récupèrent leur mise de départ, avec parfois un peu de bénéfices mais ce n’est pas automatique. Disons qu’il vaut mieux être motivé par le projet en lui-même que par la perspective de faire fortune en investissant dans le rêve d’un autre.