En 1995, on ne comptabilisait que 16 millions d’internautes dans le monde. Aujourd’hui ce chiffre a atteint 2 milliards, soit plus du quart de la population mondiale. Le trafic explose, notamment avec l’échange croissant de vidéos et les réseaux mobiles qui doivent à présent gérer des flux d’images et de vidéos.
Vincent Bonneau, expert à l’Idate, estime qu’on n’en est « pas encore à une saturation du réseau, même s’il y a des moments où ça coince. A l’heure actuelle, il y a beaucoup d’affolement, une tendance qui n’a pas l’air de se démentir si on continue de faire du +100% sur la vidéo tous les ans, ça va finir par faire mal, surtout quand on voit arriver sur le marché le téléviseur connecté ».
Dailymotion, qui diffuse plus d’un milliard de vidéos par an, a choisi de mettre en place un “système maison crucial” pour réorienter le trafic vers différents fournisseurs “en cas de gros pic lié au buzz d’une vidéo dans un pays par exemple”. Mais, pour Cisco, il y a clairement “besoin de nouvelles infrastructures pour supporter le trafic : en 2014, la vidéo représentera 56% du trafic”.
Faut-il moderniser le réseau et qui doit payer? Pour les opérateurs, c’est aux fournisseurs de contenus – Google, YouTube, DailyMotion ou Facebook – de mettre la main au portefeuille car ils contribuent à la congestion. Pour les fournisseurs de contenus, c’est aux opérateurs, étant donné qu’ils récoltent les bénéfices des abonnements et donc il leur appartient de payer pour faire évoluer les infrastructures. Pour les experts, si la situation n’évolue pas, nous risquons de voir apparaître un Internet à deux vitesses : un service de « base » et des services premium pour ceux qui paieraient plus.