Cette nuit, l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été attaqué. Le siège de sa rédaction a été incendié et le site Internet du journal piraté.
Aujourd’hui après les élections en Tunisie, le journal sortait un numéro spécial appelé « Charia Hebdo ». L’incendie des locaux de la rédaction a été déclenché autour du 1h du matin au 62 boulevard Davout à Paris et n’a fait aucun blessé.
Sur le site charliehebdo.fr, des hackers ont placé en page d’accueil un message indiquant ceci : « […] des dessins dégoûtants et honteux en prétextant la liberté d’expression. […] Soyez maudits par Dieu ! Nous serons votre malédiction sur le cyberespace ! ».
Le message en anglais et en turc est revendiqué par « Akincilar », un groupe de hackers turcs.
Un membre du groupe rapporte le piratage dans un message posté sur le forum Cyber-Warrior.org, puis une seconde attaque réalisée par Mn9 a remplacé la page d’accueil de charliehebdo.fr par l’image ci-dessous et le lien renvoyant vers une vidéo YouTube pour découvrir « comment sauver son âme du châtiment d’Allah ».
Stéphane Charbonnier, dessinateur et directeur de la publication du journal s’est exprimé ce matin : «On avait reçu des menaces (…) mais personne n’a vu ce journal. Les gens ont réagi violemment sur un journal dont ils ignorent totalement le contenu, c’est cela qui est le plus aberrant et le plus débile». Il s’agit, selon lui, de représailles à la parution de ce numéro spécial en réaction à la victoire en Tunisie du parti islamiste Ennahda la semaine dernière et à la proclamation de la loi islamique en Libye.
Le journal sera tout de même dans les kiosques aujourd’hui. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur de l’hebdomadaire a ajouté : « Ce n’est pas un journal contre les musulmans (mais) un journal pour dire que l’on peut rire de tout. C’est la meilleure preuve de la liberté et de la démocratie».
La Une de l’édition circulait déjà depuis lundi sur les réseaux sociaux et a suscité beaucoup de réactions, y compris certaines accusant le magazine de provocation. Ce à quoi Stéphane Charbonnier a répondu «On n’a pas l’impression d’avoir fait une provocation supplémentaire. On a l’impression simplement de faire notre boulot comme d’habitude. La seule différence cette semaine, c’est que Mahomet est en couverture et que c’est assez rare de le mettre en couverture».
La rédaction a également reçu des menaces de mort par courriels.
Actuellement, le site de Charlie Hebdo ne fonctionne toujours pas mais les messages ne sont plus en ligne.