Vous êtes soucieux de votre empreinte carbone ? Alors vous faites sûrement déjà attention à votre alimentation, aux trajets, aux circuits courts, au recyclage… Mais avez-vous pensé à faire un peu de ménage numérique ? Pour réduire vos émissions de CO2 dues à l’informatique et maîtriser votre empreinte carbone, c’est fort simple : il suffit d’un peu d’huile de coude !

Les raisons de faire régulièrement votre ménage numérique
Plus d’impact que le tri des déchets
D’après l’ADEME (l’Agence de la Transition Écologique), le numérique est responsable de 4,4 % de l’empreinte carbone des Français*, devant la gestion des déchets.
Et si je découpe de chiffre, qu’est-ce qu’on y trouve ? Comment se décompose cette empreinte carbone numérique ?
- 50 % : la fabrication et le fonctionnement des appareils connectés (ordinateurs, tablettes, mobiles, télévisions connectées…) ;
- 46 % : à la gestion des centres de données (les fameux data centers) ;
- 4 % : à l’utilisation des réseaux, notamment sociaux.
Attention, ces chiffres sont certainement déjà obsolètes. En effet, le phénomène IA s’est depuis imposé et a fait exploser l’utiliser des data centers, certainement devenus entre temps la première cause d’empreinte numérique en France et dans le monde.
Pourquoi les data centers sont-ils si gourmands ?
Les centres de compilent, stockent et distribuent les données des utilisateurs (particuliers comme entreprises/ institutions). Grâce à eux, vous pouvez par exemple chercher une information sur Internet et trouver la réponse en quelques secondes.
Mais cet exploit technologique a un coût : environ 14% de la consommation électrique totale du pays, en comptant les centres de données localisés à l’étranger, utilisés pour notre usage national.
Sans parler de la consommation d’eau, incroyablement élevée, indispensable pour refroidir les immenses centres de données et les appareils qu’ils contiennent. Pourquoi ? Imaginez comme votre ordinateur peut chauffer quand il travaille. Maintenant, figurez des milliers et milliers d’autres appareils alignés, tous en fonctionnement, dans une pièce close. Et vous avez la réponse. Les systèmes de refroidissement sont indispensables.
Pour mieux comprendre, je vous recommande cette super vidéo du youtubeur « Développeur Libre », en immersion dans un data centre géré par la société OVH, dans le Nord de la France :
Notre to-do pour un ménage numérique réussi
Commençons à la racine
Nous l’avons vu, la création de nouveaux appareils et terminaux représente environ la moitié de notre empreinte carbone numérique. Une solution de tous les jours pour limiter cette empreinte est donc de réduire au maximum la consommation de nouveaux matériels.
En moyenne, chaque Français coûte 1,7 tonnes de ressources à notre environnement, chaque année.
1 700 kilos d’eau, de métal, de terres rares, de production plastique, juste pour créer ces appareils que nous jetons sans y penser à deux fois.
78% de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l’étape de fabrication. Celle-ci nécessite une extraction importante de métaux rares et est surtout effectuée dans des pays au mix énergétique fortement carboné.
ADEME et ARCEP
Réfléchissez bien avant chaque nouvel achat. Est-ce que ce téléphone avec un écran un peu plus grand mérite vraiment que vous vous débarrassiez de l’ancien ? Tant que votre appareil fonctionne, gardez-le le plus longtemps possible. En cas de panne ou de souci mineur, rendez-vous chez un réparateur agréé plutôt que de jeter et de racheter.
Et si vous avez réellement besoin d’un nouveau modèle, alors privilégiez un reconditionné à un neuf. Une astuce bonne pour votre porte-monnaie comme pour l’environnement. De la même façon, ne jetez pas votre vieil appareil et mettez-le au recyclage ou au reconditionnement.
Ménage virtuel, impact bien réel
Chacun à son niveau peut avoir un impact concret sur l’empreinte carbone du numérique, au quotidien, en prenant quelques automatismes.
Quelques exemples… :
- allégez les besoins en eau et en énergie des centres de données en supprimant les centaines d’e-mails lus qui polluent votre boîte de messagerie ;
- limitez le nombre de pièces jointes et de contacts en copie de vos messages ;
- désinstallez les applications mobiles que vous n’utilisez plus pour prolonger la durée de vie de vos appareils ;
- videz la corbeille et les espaces de stockage en ligne (Drive, Sharepoint…) de tout ce qui n’est pas ou plus nécessaire ;
- utilisez la fonctionnalité de sites « favoris » de votre moteur de recherche habituel, plutôt que de garder de nombreux onglets ouverts en permanence ;
- privilégiez les programmes en direct à la télévision plutôt que le streaming et le replay ;
- utilisez au maximum votre Wi-Fi plutôt que les réseaux mobiles, 3 fois plus gourmands en énergie.
1 e-mail stocké = 10g de CO2 par an
Pour tout vous avouer, on a fait le test chez Nordnet. Certains collaborateurs ont supprimé… plus de 10 000 e-mails ! Des dizaines de gigaoctets d’espace récupérés au passage, par chacun. Vous ne voyez pas bien à quoi ça correspond ? Sachez que stocker 1 Go de données inutiles pendant un an équivaut à 10 heures d’ampoule allumée ! Et vous connaissez l’expression : « C’est pas Versailles ici ! ».
Et voilà, vous avez toutes les cartes en main pour agir ! Vous avez d’autres astuces à partager ? Dites-nous en commentaire ! Et rappelez-vous : ce qui est bon pour la planète est aussi bon pour votre compte en banque 😉
* Étude parue en 2024, portant sur l’analyse des données nationales collectées sur l’année 2022.
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