Le Dark Web (« la toile sombre », en français), nimbé de mystère et sujet de tous les fantasmes, inspire Hollywood depuis longtemps.
Ce serait là que se rassemblent tous les super codeurs, que circulent des informations classées top-secret dérobées par des activistes anonymes, là aussi que se vendent les organes sur le marché noir… Entre mythe et fiction, où placer la barre ? Eh bien, une fois n’est pas coutume, le cinéma est assez proche de la réalité.
Le côté obscur d’Internet…
Définition d’un fantasme
Le « Dark Web » (aussi connu sous comme le « Web clandestin » ou « Web caché ») est une partie d’Internet qui se veut confidentielle et à laquelle on ne peut accéder de façon traditionnelle.
La sombre réputation du réseau, bien qu’exagérée, correspond à une certaine réalité. En effet, cet Internet dans l’Internet peut servir à échapper à la censure gouvernementale… comme pour pratiquer des activités parfaitement illégales : trafic de drogues, prostitution, piratage à grande échelle et bien plus.
Dark Web, Deep Web et Web de surface
Internet est en fait composé de trois sous-ensembles très inégaux.
- « Web de surface » ou « Web visible » : le sous-ensemble que nous utilisons et voyons tous chaque jour.
Celui qui comprend Wikipédia, Netflix, et des milliards d’autres résultats, y compris des sites controversés qu’on pourrait imaginer, à tort, réservés au Dark Web. Cette première couche représente – tenez-vous bien – entre 5 et 10 % du web seulement.
- « Deep Web » ou « Web profond » : cette partie constitue la deuxième couche et comprend environ 90 % des sites web.
C’est là que l’on va trouver les bases de données universitaires ou privées notamment mais aussi les Intranets, tout ce qui ne doit pas être consultable par le premier venu. Et, plus globalement, tout ce que les moteurs de recherche classiques comme Google ou Firefox ne peuvent localiser ; indexer.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette sous-partie est relativement sûre et légale. Elle comprend tous les sites protégés par des mots de passe, ceux dont les développeurs ont demandé qu’ils ne soient pas indexés par Google, etc.
C’est à cet endroit que se trouvent votre compte bancaire et les résultats de vos analyses médicales, par exemple !
- « Dark Web » la troisième et plus petite entité, la plus dangereuse, se cache au sein du Web profond.
Le chemin du Dark Web
Ira, ira pas ?
Notez que nous déconseillons fortement de visiter le Dark Web du fait de sa dangerosité et des contenus difficiles qu’on y trouve. Toutefois, il est possible de s’y rendre. En fait, tout le monde le peut ; plus seulement les champions du piratage ou la police. Il suffit de télécharger le navigateur de recherche approprié (que nous ne mentionnerons pas ici).
C’est légal… en théorie.
Prenez néanmoins toutes les précautions et sachez que vous pouvez facilement atterrir sur des sites illégaux, auquel cas votre responsabilité peut-être engagée, même si vous ne faites que passer.
Pourquoi utilise-t-on le Dark Web ?
Sans verser dans le manichéisme, on peut classer grossièrement les motifs pour utiliser cette portion d’Internet en deux parties : les bonnes et les mauvaises intentions.
- Les bonnes : accéder à des sites bannis par un gouvernement dictatorial pour recueillir des informations censurées dans la presse étatique, protéger son anonymat en tant que population persécutée localement, expérimenter de nouvelles méthodes de cybersécurité, libérer sa parole sans craindre de répercussions.
- Les mauvaises : procéder à un commerce de marchandises illicites (drogues, animaux, êtres humains, organes, médicaments, armes à feu…), piratage de contenu protégé (vol de données personnelles, outrepassement du droit d’auteur…), propagation de logiciels malveillants (ransomwares, enregistreurs de frappe, chevaux de Troie…) et ainsi de suite.
Anonyme… oui mais non
Attention, sans précaution, le Dark Web ne permet pas un anonymat total. Il reste facile de tracer une adresse IP et de remonter jusqu’à son détenteur, ce pourquoi il faut impérativement utiliser un VPN si d’aventure vous passez une tête.
Les Anonymous, qu’y a-t-il derrière le masque ?
Les Anonymous sont un groupe de hacktivistes (contraction de « hackeurs » et « activistes »), apparu en 2003 sur un forum de discussion anonyme.
Grâce notamment au DDoS (Attaque Distribuée par Déni de Service*), les Anonymous sont connus pour intervenir dans de fortes situations d’inégalités et d’injustices, par exemple à l’occasion des Wikileaks, lors du mouvement « Black Lives Matter » ou encore au début de la Guerre en Ukraine.
Dématérialisé, décentralisé, le groupe n’a pas – à notre connaissance – d’organisation rigide ; de hiérarchisation. Chacun peut se dire « Anonymous » et agir en leur nom, avec les risques que cela engendre.
* DDOS : une attaque informatique d’ampleur consistant à inonder un système ciblé de requêtes et de messages afin de provoquer une surcharge et de le rendre temporairement indisponible