On parle beaucoup de “darkweb”, “darknet” ou encore “deep web” depuis plusieurs jours sur Internet. Et pour cause ! Ces termes sont tous voués à disparaître de notre vocabulaire. Désormais, suite aux prescriptions de la Commission d’enrichissement de la langue française, publiées dans Le Journal officiel, il est recommandé de les traduire et de les utiliser en français. Décryptage de leurs définitions dont certaines font débat.
Le “deep web” : la “toile profonde” ou “l’abysse”
Il s’agit de toute la partie du web qui n’est pas accessible par les moteurs de recherche classiques. Autrement dit, elle concerne la quasi-totalité du web. Si l’on peut croire qu’Internet nous ouvre toutes les portes du savoir, en réalité, ce n’est qu’une petite fenêtre sur l’ensemble des informations partagées dans le monde. Dans cette zone inaccessible par les internautes lambdas, il existe des sites web classiques, qui ont décidé de ne pas être indexés, c’est-à-dire de ne pas être référencé par les moteurs de recherche. Mais il y a également de grandes masses de données qui circulent, liées notamment à des serveurs privés, qui n’ont pas grand intérêt à être diffusé au grand public. La toile profonde est donc un endroit qui regroupe des données plutôt privées et destinées à un usage bien spécifique.
Le “darknet” : “l’Internet clandestin”
L’Internet clandestin fait partie de la « toile profonde ». Il s’agit d’un ensemble de réseaux parallèles à Internet dans lesquels l’adresse IP des internautes est anonyme. L’accès à l’Internet clandestin se fait grâce à des logiciels ou autres protocoles et est donc plus dissimulé, ce qui explique en partie sa réputation controversée. Le Journal Officiel lui confère d’ailleurs la définition suivante : « Ensemble de réseaux conçus pour assurer l’anonymat des utilisateurs par la mise en œuvre d’une architecture décentralisée ainsi que de logiciels et d’autorisations d’accès spécifiques ; par extension, l’ensemble des activités, souvent illicites, qui y sont pratiquées. » Sur certaines pages de ces réseaux, des sites liés au terrorisme, à la vente de drogues ou encore à la pédopornographie existent bel et bien. Mais de nombreuses voix s’élèvent pour contredire cette représentation nauséabonde de l’Internet clandestin. En effet, des pages web licites y figurent également. C’est le cas de Facebook : le réseau social dispose d’une adresse sur le réseau Tor (un des réseaux de l’Internet clandestin). On y trouve également certaines ONG, parfois pour échapper à la censure. L’Internet clandestin ne devrait donc pas être réduit, dans sa définition, aux seules activités illicites.
Le web que nous connaissons n’est pas plus sûr
L’idée que l’Internet que nous connaissons est moins dangereux n’est pas tout à fait vraie. Des contenus et des sites illégaux existent aussi sur le web que nous parcourons tous les jours, et pas seulement sur l’Internet clandestin. Il est donc important d’y rester vigilant, notamment pour les plus jeunes.