Acquérir le film ou la musique que vous voulez, quand vous voulez et gratuitement, c’est ça la promesse du téléchargement illégal. Ces sites se sont depuis longtemps démocratisés sur le web mais récemment, ils sont nombreux à avoir été épinglés par la justice. Cela ne semble pas pour autant décourager les internautes du monde entier, qui continuent à user et abuser de ces contenus gratuits et à volonté.
Le téléchargement illégal est pourtant sources de beaucoup d’ennuis, parfois juridiques. Il consiste à acquérir une œuvre, comme des films ou de la musique, sans l’accord de l’auteur et sans qu’aucune rémunération ne lui soit versée. C’est une atteinte aux droits d’auteur qui est punie en France par la loi Hadopi, promulguée le 12 juin 2009. Bien que cette mesure soit très peu appliquée, une personne qui télécharge illégalement à plusieurs reprises peut potentiellement se voir attribuer une peine allant jusqu’à 1500€ d’amende.
Attention aux malwares
Les ennuis peuvent également débuter à cause de la profusion de virus et autres logiciels malveillants sur ces sites, qui peuvent parfois piéger les internautes. Des pop-up publicitaires qui envahissent l’écran en annonçant un cadeau, les fausses annonces de grandes marques ou encore l’installation discrète de logiciels infectés sont autant de risques auxquels s’exposent un internaute qui télécharge illégalement.
Le 28 novembre dernier, Zone Téléchargement, un célèbre site de téléchargement illégal, a fermé. Des utilisateurs du monde entier ont crié au scandale sur les réseaux sociaux et plus tard, d’autres adresses similaires ont fleuri sur le web avec un nom proche, afin d’inciter au clic. La majorité de ces sites étaient en réalité des arnaques et ne proposaient pas de téléchargement : ils invitaient seulement l’internaute à cliquer sur des liens frauduleux ou à télécharger des extensions malveillantes pour poursuivre leur navigation.
Bientôt la fin du téléchargement illégal ?
Les autorités ont décidé depuis ces derniers mois d’agir plus fortement contre ces sites illégaux. Extratorrent, l’un des plus gros sites de torrent, a fermé ce 17 mai 2017, après 11 années d’activité. Une fermeture qui fait suite à une longue série d’arrêt de ces plateformes ces derniers mois. Le téléchargement illégal ne serait donc bientôt qu’un lointain souvenir ? Rien n’est moins sûr, quand on sait que 14 millions de français ont accédé à un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle en 2015.
L’Office de l’Union européenne pour la propriété Intellectuelle (EUIPO) a quant à elle mené une enquête en octobre 2016 concernant la perception et le comportement des citoyens vis-à-vis de la propriété intellectuelle. Les résultats sont troublants puisque si les européens se disent très soucieux de la protection des droits d’auteur, dans les faits, le taux de téléchargement illégal stagne. Sur 26 000 entretiens passés, 97 % des personnes interrogées déclarent donc qu’il est important que « les inventeurs, les créateurs et les artistes interprètes puissent protéger leurs droits et percevoir une rémunération pour leur travail ». D’un autre côté, 31% admettent qu’il est « acceptable d’obtenir du contenu de manière illégale lorsqu’aucune autre option légale n’est immédiatement disponible ». Cependant, il est important de souligner que le recours au téléchargement légal est en hausse depuis la précédente étude de 2013, notamment chez les jeunes, avec 41% d’entre eux qui achètent du contenu en ligne. Suite aux fermetures successives de sites de téléchargement illégal mythiques, et peut-être à une prise de conscience généralisée, l’ère du contenu payant est donc potentiellement en train de naître. En tout cas, ce sont les artistes et les créateurs qui peuvent le souhaiter.