Internet et la dématérialisation, c’est rapide, inodore, moderne, propre, donc c’est écologique ! Vraiment ?
Ce qu’on ne voit pas derrière nos clics et nos écrans, c’est l’empreinte écologique de nos actions via les TIC (technologies de l’information et de la communication). « Un clic, c’est rien ! Ça ne peut pas polluer » me direz-vous. Mais nous sommes des milliards. On partage des projets avec des collègues, des photos avec les amis, on se renseigne sur tout et n’importe quoi, on achète, on regarde des replays… Internet répond à toutes nos questions et à la plupart de nos besoins, mais comment tout cela fonctionne ? Quelles énergies, quelles infrastructures permettent de faire fonctionner tout cela ? Et surtout, que pouvons-nous faire pour réduire notre empreinte ?
Quelques chiffres qui donnent le vertige :
Par minute : 4 millions de recherches Google sont réalisées, 277 000 tweets sont envoyés, 204 millions d’emails sont échangés, 2,46 millions de contenus sont partagés sur Facebook.
Et tout cela alors que seulement 42% de la population mondiale est connectée à internet !
Si les TIC ont facilité le partage d’information, amélioré les échanges et permettent potentiellement de réduire les déplacements (et donc l’émission de gaz à effet de serre), elles génèrent cependant des impacts spécifiques sur l’environnement : gestion des déchets, consommation de matières premières, consommation d’énergie…
1.Que se passe-t-il lorsque vous envoyez un email ?
Comme le temps entre l’envoi et la réception d’un email est très court, on s’imagine qu’il va tout droit d’un ordinateur à l’autre. En réalité, l’email fait le tour du monde en quelques fractions de secondes :
En plus de cela, pour faire le tour du monde, il passe par tout un tas d’appareils énergivores (votre box, le data center de votre FAI avec ses serveurs etc, le data center de votre destinataire, sa box…). À noter également que son impact climatique augmente avec le nombre des destinataires et le poids des pièces jointes.
L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) estimait qu’en 2013 on échangeait plus de 500 milliards d’emails par jour, spam inclus (les spam représentent près de 80% des emails envoyés dans le monde…).
Concrètement, l’envoi de 33 courriels d’1 Mo à 2 destinataires par jour et par personne génère annuellement des émissions des émissions équivalentes à 180 kg de CO2, ce qui équivaut à plus de 1 000 km parcourus en voiture. (Source)
Multiplier par 10 le nombre de destinataires d’un email multiplie par 4 son impact climatique. Et à cela, il faut ajouter l’impact en termes de consommation de matières premières : 1 email avec 1 pièce jointe de 1 Mo consomme 7,5 g équivalent de fer, soit le poids d’une pièce de 1€.
2. L’impact écologique d’une requête web
2 cas de figure se présentent :
- Vous recherchez un site en particulier sans connaître son URL exacte : vous entrez un mot clé dans votre moteur de recherche, vous cliquez dans la liste des résultats proposés, sur le lien qui correspond au site voulu.
- Vous recherchez une information sans savoir sur quel site précisément la trouver : vous entrez votre requête dans le moteur de recherche et cliquez sur plusieurs liens proposés jusqu’à ce que vous trouviez l’information que vous cherchiez.
Pour toutes ces opérations, plusieurs étapes sont nécessaires :
En moyenne, chaque internaute français effectue 949 recherches par an. Soit environ 287 600 tonnes équivalent de CO2, qu’on peut comparer à plus de 1,5 millions de km parcourus en voiture.
Individuellement, l’impact de ces opérations peut sembler léger. Mais il faut le placer dans un contexte de multiplication des opérations et d’augmentation très rapide du nombre d’internautes. Il faut aussi prendre en compte les 2 facteurs qui traduisent l’impact environnemental de ces opérations :
- L’impact climat associé à la consommation d’énergie liée à la fabrication et au fonctionnement des matériels
- l’épuisement potentiel des métaux associés à l’utilisation des matières premières, et notamment l’emploi de métaux rares dans l’industrie électronique.
3. Comment réduire notre impact environnemental ?
À notre échelle, que ce soit à la maison ou au travail, il existe quelques gestes simples et bons réflexes à adopter pour réduire un peu notre impact.
Avec les emails :
- éviter les réponses groupées autant que possible et les envois en nombre.
- Éviter les pièces jointes et fichiers trop volumineux. Le bon réflexe à adopter c’est la compression de fichier.
- Installer un antispam.
- Nettoyer régulièrement la boîte mail pour éviter de les stocker inutilement sur un serveur (cela occupe de l’espace et donc de l’énergie).
Avec le navigateur internet :
- Créer une liste de « favoris » : enregistrer les sites les plus fréquemment consultés dans la barre des favoris pour y accéder directement et limiter les requêtes. Cela divise par 4 les émissions de gaz à effet de serre !
- Entrer les adresses complètes connues pour accéder directement au site, sans passer par une requête et les suggestions du moteur de recherche. Les émissions de gaz à effet de serre s’en voient également divisées par 4.
- Entrer des recherches les plus précises possibles en utilisant les bons mots-clés pour mieux cibler la demande et trouver plus rapidement le bon résultat. À savoir : que cliquer directement sur le bon site, au lieu de consulter 5 résultats de recherche, réduit l’impact « consommation de matières premières », le faisant passer de 5,5 à 0.3g équivalent de fer.
Avec l’imprimante et les équipements:
- Régler les imprimantes par défaut sur une impression en noir et blanc et recto verso (voire même 2 pages par face pour réduire encore le nombre d’impressions.
- N’imprimer que les messages indispensables. Dans une entreprise de 100 personnes, réduire les impressions de seulement 10% permet d’économiser 5 tonnes en équivalent CO2 (soit 5 allers-retours Paris-New York).
- Couper ordinateurs et box lorsqu’on ne s’en sert plus.
- Utiliser des clés USB de gros volume plutôt que des clés de petit volume, qui ne permettent pas le transfert de données et sont finalement peu utilisables (elles participent au gaspillage d’énergie et de matières premières).
- À l’achat, préférer un ordinateur portable qui consomme 50 à 80% moins d’énergie qu’un ordinateur fixe, adapté aux besoins de l’utilisateur et non suréquipé si ce n’est pas nécessaire, et portant le label « Ecolabel Européen » ou « Energy Star ».
- Et bien sûr en fin de vie, recycler le matériel en l’apportant en déchetterie ou au détaillant.
Consultez le guide pratique de l’ADEME “Internet, courriels: réduire les impact”
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1 commentaire
Merci pour votre article très intéressant.
Pour les emails, j’ai cherché sur la toile pour trouver un moyen de minimiser l’impact sur l’environnement. J’ai trouvé deux solutions: https://www.newmanity.com/ et http://www.ecomail.fr
La 1er utilise un datacenter vert mais met l’accent sur la confidentialité. La seconde propose une compensation avec participation des utilisateurs aux votes pour aller vers tel ou tel projet. J’ai opté pour la seconde mais les deux démarches valent la peine d’exister.