L’identité numérique des entreprises sur Internet se définit par plusieurs éléments. Les plus connus sont le nom de domaine, la marque, la dénomination sociale, le logo, le nom commercial… Mais parmi les moins connus et les plus récents on trouve les pages, contenus et contributions publiées sur les réseaux sociaux.
L’objectif initial de réserver ces technologies à des fins amicales ou communautaires est bel et bien dépassé, il déborde aujourd’hui sur d’autres sphères : associatives, politiques, et de plus en plus professionnelles. Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les entreprises pour différentes raisons. Que ce soit pour des besoins internes ou externes, pour véhiculer certaines valeurs, se rapprocher de leurs clients ou encore pour recruter, les plus grandes entreprises sont sur un ou plusieurs réseaux sociaux. Toutefois les sociétés réticentes sont encore très nombreuses car les utiliser n’est pas sans risques.
Les entreprises se méfient des réseaux sociaux
Les risques liés à l’utilisation des grands réseaux sociaux dans le cadre de l’entreprise sont nombreux et doivent être pris en compte. Entre pertes de données et infections virales, les hésitations des entrepreneurs sont motivées par plusieurs craintes et les motifs invoqués pour bloquer l’accès à ces sites sont les suivants :
- Les risques d’attaques de malwares.
- Les tentatives de phishing en vue d’installer des logiciels malveillants au sein de l’entreprise.
- La perte de données sensibles du fait d’employés mal renseignés sur les politiques de sécurité.
- Le risque d’une dégradation de l’image de l’entreprise par le détournement de comptes existants ou la création de faux comptes.
- La baisse de productivité.
- Le ralentissement des systèmes informatiques
- L’impossibilité d’en contrôler l’accès
En effet, les entreprises justifient leurs craintes par l’évocation des risques liés à la réputation et à la divulgation d’informations confidentielles, entre autres. La productivité est aussi mise en cause, on accuse Facebook de faire perdre 260 millions de dollars par jour aux sociétés anglaises. De même que le téléchargement de vidéos et photos ralentit le système informatique et que les risques de piratages sont accrus en ouvrant l’accès aux réseaux sociaux.
Plusieurs possibilités de risques selon les réseaux utilisés sont identifiées. Pour Facebook, c’est essentiellement la menace des malwares et du phishing qui est pointée du doigt, mais aussi les risques de sécurité générés par la création de logiciels tiers via l’API Facebook. Sur Twitter, on redoute davantage le risque de spam avec l’envoi d’URL malveillantes. En effet, les utilisateurs ont généralement la mauvaise habitude de suivre en retour tout compte qui les suit, ce qui permet à une personne malveillante de créer rapidement des comptes de plusieurs milliers de personnes sur lesquels ils peuvent ensuite diffuser des URL piégées. Enfin, il est reproché au réseau social LinkedIn de mal gérer ses comptes « corporate », qui nécessitent une vraie vigilance, sans quoi des personnes sans relation avec une entreprise peuvent adhérer à des groupes dédiés, avec bien sûr, le risque de fuites d’informations sensibles.
L’attitude des patrons
Face à des salariés qui usent et abusent des réseaux sociaux, les directions d’entreprise peinent à placer le curseur entre indifférence, tolérance et sanction.
L’attitude des patrons vis-à-vis de ces outils oscille entre indifférence et méfiance. Beaucoup d’entreprises ne se sentent pas encore concernées par le phénomène car elles n’y voient que des réseaux purement sociaux et non des outils de communication. Pourtant, plusieurs raisons peuvent les pousser à s’y intéresser : pour recruter, pour contrôler l’image de l’entreprise, pour asseoir leur marque, pour établir un lien avec le public, pour toucher plus de monde…
Que ce soit en interne ou à l’externe, le réseau social doit être justifié par la direction, qui explique pourquoi elle l’utilise et à quoi il va servir. Ce changement peut déboussoler certains collaborateurs. Entre surveiller, édicter des règles suffisamment souples et interdire, il faut doser savamment le mélange afin de ne pas se couper de l’environnement et surtout, de la génération Y (nés entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, ils ont grandi dans un monde où Internet était de plus en plus accessible, on les appelle aussi les « digital natives »). En effet, pour cette génération, établir trop de règles est contre-productif. Le mieux est d’établir une ligne de conduite conforme aux principes et à l’éthique de l’entreprise. Il faut aussi tout prévoir : qui est propriétaire des informations divulguées ? Que se passe t-il en cas de rupture de contrat de travail ?…
Avec les réseaux sociaux plusieurs activités sont nées, notamment le métier de Community Manager. Il est un lien entre l’entreprise et ses clients sur Internet. Touchant du doigt plusieurs métiers (relation clients, marketing, gestion de la réputation de l’entreprise, communication interne et externe), il est chargé de construire des relations durables avec les clients et prospects à travers les espaces communautaires. Il est un ambassadeur de la marque, gère et anime les communautés en ligne (sur les réseaux sociaux, forums, blogs, etc.), ainsi grâce à lui, l’image de la marque sur les réseaux sociaux est parfaitement maîtrisée.
Les réseaux sociaux sont des outils qui deviennent de plus en plus importants dans les stratégies d’entreprise, dans peu de temps, aucune entreprise ne pourra ignorer la vague de fonds qu’ils procurent, d’où l’intérêt de définir des règles d’utilisation suffisamment claires.