Tout comme il vous paraîtrait saugrenu de donner la clé de chez vous à un inconnu, veillez à ne pas communiquer vos informations personnelles en ligne afin de vous protéger des fraudes et usurpations d’identité. Les pirates utilisent des techniques bien rodées mais faciles à déjouer avec quelques bonnes habitudes !
Avec Internet, l’usurpation d’identité prend une autre dimension : plus de dégâts, plus rapidement. Les victimes se retrouvent vite démunies face à une situation difficile à réaliser. Chaque année, environ 210 000 personnes sont victimes d’usurpation d’identité.
Les pratiques
Une pratique courante des escrocs consiste à pirater la boîte mail de l’un de vos amis, à se faire passer pour lui et à envoyer à tous ses contacts un message inquiétant indiquant par exemple qu’il se trouve à l’étranger, qu’il s’est fait voler son téléphone et son portefeuille et qu’il a besoin d’argent en urgence. Cette méthode mise sur l’urgence et l’inquiétude pour vous faire agir vite, sans prendre le temps de vérifier l’information. Si vous recevez ce genre de message, ne vous inquiétez pas et passez un coup de fil à votre ami si jamais vous avez un doute.
Ensuite, que ce soit avec un email qui semble provenir de votre banque (ou d’EDF, de PayPal, de votre FAI, du centre des impôts…) ou un site Internet, les pirates peuvent vous piéger facilement ! Généralement, quel que soit l’organisme imité, vous recevez un email qui vous dit qu’il est urgent de mettre à jour vos données personnelles. Soucieux de vouloir bien faire, vous répondez et c’est trop tard ! Vos informations sont déjà entre les mains des escrocs, prêtes à être utilisées.
Ces données récupérées vont servir ensuite à faire des achats, à commettre des infractions… le tout, à votre nom !
Les voleurs ont plusieurs méthodes bien rodées mais celles-ci sont les plus courantes. Globalement, sur Internet, dès que vous renseignez vos informations quelque part sans être certain de l’identité de l’organisme à qui vous les donnez, vous êtes susceptible d’être victime d’usurpation d’identité, et les conséquences peuvent être très graves.
Les conséquences
Financières
Le principal objectif des fraudeurs est de détourner de l’argent d’un compte bancaire en ligne, d’obtenir un prêt au nom de la victime, de détourner des prestations sociales… La victime peut alors se trouver chargée de rembourser des montants qu’elle n’a pas perçus, ou se voir privée de ses droits financiers.
Du fait des montants parfois très importants des sommes en jeu, les victimes peuvent se retrouver dans des situations compliquées le temps que les banques procèdent au remboursement des sommes dérobées. Et entre la réalisation du délit et sa découverte par la victime, le voleur peut avoir le temps de faire beaucoup de dégâts.
Morales
Psychologiquement, le choc peut être conséquent. Certaines victimes découvrent un jour qu’elles ont une autre vie dans une autre région ou un autre pays et ne comprennent pas toujours ce qu’il se passe. D’autres finissent devant les tribunaux, obligés de répondre des délits ou crimes que quelqu’un d’autre à commis à leur place.
Les victimes doivent souvent prouver leur identité, une tâche qui se révèle généralement plus difficile qu’elle en a l’air.
Comment se protéger ?
- Si un email, un message instantané ou une page Web vous demande des informations personnelles ou vous parait suspect, ne répondez pas. Ne communiquez jamais :
- Votre nom d’utilisateurs
- Vos mots de passe
- Votre numéro de sécurité sociale
- Vos numéros de compte bancaire et/ou carte de paiement et code secret
- Votre date de naissance
- Le nom de jeune fille de votre mère
- Recherchez des indications sur la sécurité de votre connexion lorsque vous vous rendez sur un site : vérifiez que l’url dans la barre d’adresse ne parait pas anormale et que le site est en https, lorsque vous devez renseigner des données bancaires notamment.
- Lorsque vous recevez une tentative de phishing, pensez à la signaler à votre fournisseur de messagerie. La plupart d’entre eux (Gmail, Outlook…) proposent un bouton « ceci est du spam » ou « signaler cet expéditeur » pour cela.
- De plus en plus de compagnies d’assurance proposent à leurs clients des services d’assistance en cas d’usurpation d’identité. Des certificats de conformité des papiers d’identité peuvent même être établis par l’assurance.
Quelques conseils:
- Mots de passe : Ne donnez vos mots de passe à personne et n’utilisez pas le même pour tous vos comptes en ligne. Changez-le régulièrement et choisissez-le complexe (évitez les mots de passe faciles à deviner : nom, prénom, date de naissance, « 123456 », « password »… Ces mots de passe si simplistes sont encore les plus utilisés dans le monde aujourd’hui !).
- Mettez à jour votre antivirus-firewall
- Ne cliquez pas sur les pièces jointes des emails dont vous ne connaissez pas l’expéditeur, cela peut installer un logiciel malveillant.
- Surveillez vos relevés bancaires : si des débits (surtout de petits montants, qui passent plus facilement inaperçus) dont vous n’êtes pas à l’origine apparaissent, contactez votre banque.
- Si vous recevez un appel téléphonique de la part d’un service client vous demande de communiquer des informations confidentielles (mot de passe, informations bancaires…) ne les transmettez pas.
- Méfiez-vous des cookies enregistrés par votre navigateur: si vous vous faites voler votre ordinateur, le voleur pourra accéder à vos comptes personnels si votre machine s’y connecte automatiquement (boîte mail, réseaux sociaux…).
Dans les cas où la fraude porte sur vos moyens de paiements et que des sommes d’argent vous sont dérobées, sachez que vous devez contacter votre banque le plus vite possible pour lui signaler les débits anormaux et faire opposition à votre carte bancaire, même si celle-ci n’a pas été volée. Ensuite, envoyez une confirmation par courrier à votre banque de ces éléments. Sachez qu’en cas de fraude de vos moyens de paiements, la loi impose aux banques de vous rembourser dès que vous signalez une utilisation frauduleuse de votre carte de paiement. Tous les frais engendrés par cette fraude (incident de paiement, découvert, frais d’opposition…) doivent être remboursés par votre banque également, sans qu’une plainte n’ait été déposée auprès de la police.