Alors que le monde entier découvrait la semaine dernière l’existence d’une importante faille au sein d’OpenSSL, le protocole de cryptage utilisé pour protéger nos données personnelles, la NSA est accusé d’en avoir eu connaissance et de l’avoir exploitée, faisant ainsi courir des risques majeurs aux internautes et entreprises.
Selon l’agence de presse Bloomberg, qui se base sur deux sources proches du dossier, la NSA aurait eu connaissance de la faille Heartbleed il y a « au moins deux ans », c’est-à-dire depuis le début, et l’aurait exploitée régulièrement pour collecter des données.
Alors que la faille a touché des millions d’entreprise et d’internautes et qu’un correctif a été déployé en urgence dès sa découverte, la NSA aurait préféré garder pour elle cette information pour pouvoir l’exploiter, au risque que d’autres agences gouvernementales et individus malveillants n’en fassent autant.
Depuis que le programme de surveillance de la NSA a été mis à jour, la NSA est vivement critiquée. Aujourd’hui, au-delà de l’espionnage de masse, elle est désormais accusée d’avoir manqué à son devoir de protection des intérêts américains.
De son côté, la NSA a vivement démenti l’information vendredi : « La NSA n’était pas au courant de la vulnérabilité récemment identifiée dans OpenSSL, appelée faille Heartbleed, jusqu’à ce qu’elle soit rendue publique dans un rapport d’une société privée de sécurité informatique. Les informations faisant état du contraire sont fausses. » Mais ce démenti ne convainc pas. La NSA ne pourrait pas avouer avoir eu connaissance de la faille sans provoquer une crise dans le monde entier.
Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale a également démenti que « la NSA ou toute autre branche du gouvernement » aient eu connaissance de la faille. « Le gouvernement fédéral a lui aussi recours à l’OpenSSL pour protéger les utilisateurs de sites internet gouvernementaux. Cette administration prend au sérieux sa responsabilité d’aider au maintien d’un internet ouvert, interopérable, sécurisé et sûr. Si le gouvernement fédéral, y compris la communauté du renseignement, avait découvert cette vulnérabilité avant la semaine passée, il en aurait informé la communauté responsable de l’OpenSSL. »